Chapitre 18

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PDV LARA

Avoir le chic pour gâcher un agréable moment, c'est quand un Apollon bâti dans la pierre par les dieux grecs, et qui d'ailleurs n'a fait que bien te traiter te propose d'aller dans sa chambre, mais que toi tu trouves le moyen de transformer le moment en fiasco. Bien sûr que je m'en veux terriblement d'avoir réagit aussi rudement avec lui. Mais lorsqu'on a vécu autant de tragédies que moi, il devient difficile de se laisser aller.

La peur que ça recommence, la peur de me laisser toucher par quelqu'un encore une fois, voilà pourquoi je n'ai jamais eu d'homme dans ma vie. Je les repoussais un à un avant même qu'ils n'aient le temps d'essayer de m'atteindre. Après le drame que j'ai vécu, il m'a fallu deux années pour arriver à communiquer à nouveaux avec des hommes et à les laisser s'approprier de mon espace vital. Je me souviens de Louis, le seul petit ami que j'ai eu il y a cinq ans qui a préféré rompre avec moi parce que je le repoussais à chaque baiser. Et pour une raison qui m'est inconnue j'ai laissé Klaüs entrer dans ma vie, et se faire une place dans mon cœur qui ne battait même plus. Il fait preuve d'une gentillesse, d'une patience et d'une douceur à nulle autre pareille. Mais il ignore qu'essayer de me sauver est peine perdue. J'ai été brisée de l'intérieur et il mérite mieux que moi, même si l'idée qu'il s'éloigne de moi me donne des sueurs froides...

Je suis accablé de travail le reste de la journée, j'essaie de boucler quelques dossiers mais je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Je compose son numéro, mais me rétracte dans ma tentative. Je ne veux pas le déranger et encore moins qu'il pense que je suis une femme désespérée qui cherche à attirer l'attention.

Je sors du bureau me dirige vers le parking où il y a une Rose rouge posée sur le par brise. Je souris et la prends pour la sentir. Enfin de compte il n'est peut-être pas fâché, me suis-je dis intérieurement. Je reste quelques minutes à la contempler assise dans ma voiture jusqu'à ce que des pas venants dans ma direction ne me poussent à démarrer en trombe et à partir.

Je sais que c'est ridicule d'être autant sur la défensive, mais j'ai peur terriblement peur de me retrouver à nouveau piégée dans un parking et de subir tout ça. Je fonce droit vers l'appartement d'Emma.

Ma chère amie n'est plus que l'ombre d'elle même. Elle a troqué sa garde-robe chic et enviable contre des sweats beaucoup trop grands pour elle et a presque vidé un carton de mouchoir ainsi que deux boîtes de glace au chocolat. C'est dire à quel point la situation l'attriste.

J'essaie de lui remonter le moral en lui parlant de ma journée et des misères que son clients m'a fait. Elle en rigole et me présente ses excuses de ne pas m'avoir prévenue que ce type était un imbécile de première mais qu'il payait bien. Je quitte son appartement après avoir dîné et je rentre, impatiente de retrouver mon bel Apollon.

Lorsque je me gare dans l'allée, je ne vois ni sa voiture ni l'ombre de sa présence, mais je me dirige vers la maison en gardant espoir de le trouver assis sur le porche.

Mon sourire s'éteint vite et je rentre chez moi m'allonger directement, le cœur lourd, déçue, avec un sentiment de culpabilité.

Mon téléphone vibre alors et je l'attrape aussitôt.

"Bonne nuit Cara"

Rien que ça? Voilà ce que ça coûte de laisser quelqu'un bousculer ses habitudes. Je m'endors sans même répondre.

Le lendemain je vais au bureau, énervée contre le monde entier et la présence de Roberto à côté de la machine à café augmente encore plus ma colère.

-Larita, fit-il nonchalamment... Tu es

-Ferme là toi, le coupai-je avant de saisir le café noir qu'il venait de se faire avant de poursuivre ma marche en direction de mon bureau.

LA LOI DE L'AMOUR Où les histoires vivent. Découvrez maintenant