Addicted to you- TOME 1-Chapitre 3

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Gabin

Aujourd'hui, c'est la soirée de notre réunion.

Nous ne la faisons pas au club à cause des oreilles indiscrètes. Marius a trouvé cet endroit en se promenant, un soir. Il est situé sur une route de campagne que personne, ou presque, ne prend la peine d'emprunter. Les maisons construites sur ce chemin sont très distancées les unes des autres. C'était l'endroit parfait pour avoir la sainte paix.

Vue de l'extérieur, l'ancienne remise semble abandonnée. Cependant, l'intérieur a été entièrement rénové et adapté à notre usage. Elle se situe sur la frontière d'un terrain privé. Celui-ci appartenait à la vieille dame de la maison en bois rond, du moins, jusqu'à ce qu'une inconnue et ses enfants y emménagent. J'espère qu'ils ne vont pas fourrer leur nez où ils ne doivent pas, sinon je ne donne pas cher de leur peau.

Nous arrivons tous en même temps en moto après être passés à notre club. Ce dernier appartient à notre gang de bikers. Il est assez rentable et amène beaucoup de clients, venus surtout pour déguster la succulente bière et se prendre une bonne cuite par le fait même. Mais ce qui est le plus attirant pour les clients, ce sont les danseuses nues du club qui sont les femmes les plus sexy et plantureuses de toute la région. De plus, avec le petit extra qu'elles me donnent, je ne peux pas me plaindre.

Les motards s'assoient sur de longues banquettes en cuir véritable installées de part et d'autre des tables en béton de style industriel. Des tablettes de bois brut ont été fixées au mur recouvert de briques rouges où une panoplie de bouteilles de bières ancestrales sert de décoration.

- Tout le monde est arrivé ? demande le chef, Marius.

Un silence lui répond, signe que nous sommes tous ouïs.

- Bon, pour commencer, quand la prochaine livraison aura-t-elle lieu ?

- Demain, dans la nuit, réponds-je.

Je suis le mieux placé pour le savoir puisque c'est moi qui dirige les opérations.

- Assure-toi que tout se passe sans complication, me dit-il.

- Bien sûr.

- Parfait.

Nous faisons de la contrebande d'alcool. Notre trafic est un grand succès. En plus de distribuer ce précieux nectar aux clients de notre club de danseuses, nous le vendons aux petits commerces de la région et même au-delà de la frontière. Étant donné notre renommée, personne ne s'oppose à notre activité illégale. Pas même la police, que nous avons mise dans notre poche. Marius a des amis qui travaillent parmi eux et ils sont d'une grande aide pour noyer le poisson.

- Dave, où en es-tu avec notre nouvelle bière ?

- Pas encore au point, patron, mais j'y suis presque. C'est une belle brune qui aura un goût divin, c'est moi qui vous le dis !

Son commentaire déclenche un rire collectif au sein de notre groupe.

- Parlant de belle brune, vous avez vu la gonzesse de cet après-midi ? demande Grégory.

- Celle qui gardait la mioche que Gabin a failli écraser ? Elle était trop canon ! J'en aurais bien fait mon quatre heures.

Je grimace en réalisant que cette petite gardienne débile n'est sans doute pas majeure. Toutefois, je dois avouer qu'elle rivalise avec les danseuses du club avec ses formes harmonieuses et ses longues jambes à faire damner un saint. Et je ne parle pas de ses fesses bombées que son jeans moulait à la perfection ! Si je n'avais pas été aussi furibond (et que je n'avais pas eu aussi peur d'écraser la bambine) j'aurais eu une trique d'enfer juste à la regarder. Ses longs cheveux attachés en queue de cheval lui arrivaient aux reins et je m'imaginais les empoigner pendant qu'elle me...

Je secoue la tête pour me débarrasser de mes pensées perverses. Je suis vraiment dû pour une bonne baise.

- Gabin l'a engueulée comme du poisson pourri, rigole Jonas.

- Elle le méritait, clamé-je. J'ai failli écraser la fillette et j'ai planté ma moto.

- Oh ! Rien de cassé ?

- Non, pas une seule égratignure. J'ai eu de la chance.

Je parle de la moto, bien sûr. C'est mon bébé, ma plus précieuse possession. Elle passe avant ma propre vie. Je la lave tous les jours et je la fais briller comme un joyau. Mes potes disent que je suis obsessif, mais ils ne peuvent comprendre ce qui me lie à elle. Je ne laisse personne la conduire, ni même la toucher.

- En parlant de nos nouveaux voisins, nous interrompt Marius, avez-vous rencontré les propriétaires ?

- Il s'agit apparemment d'une mère célibataire, répond Nathan. Elle n'était pas là lorsque nous sommes passés. Elle vit avec ses deux gosses.

- Une femme seule ? Elle n'a pas froid aux yeux, celle-là ! Bon, je veux que vous la rencontriez et que vous vous assuriez qu'elle ne sera pas un problème, c'est compris ? Gabin et Jonas, vous vous en occuperez.

- C'est comme si c'était fait.

Ce sera réglé en un rien de temps. Nous n'avons qu'à flanquer la trouille à cette femme et le tour serait joué. Elle se taira et nous laissera faire nos petites activités. En plus, je devine qu'elle ne doit pas être une beauté fatale après avoir eu deux marmots, surtout vu l'âge du petit dernier. Je l'imagine avec un ventre flasque, des jambes en forme de jambon et des yeux cernés comme pas possible. Je ricane à cette seule pensée. Pauvre femme !

- Dernière chose, poursuit Marius. Avez-vous aperçu la douzaine d'hommes d'affaire qui se trouvaient au club, ce soir ?

- Ils paraissaient inoffensifs, dit Austin.

- Il y a une différence entre paraître et être. Vous devriez le savoir.

- Ils semblaient plus intéressés par la bière que les danseuses, leur fais-je remarquer.

- Sauf qu'ils n'ont pas bu une seule goutte d'alcool.

- Étrange...

En effet, il y a quelque chose de suspect là-dedans.

- Marcel, puisque tu es toi aussi un homme d'affaires, je veux que prennes contact et que tu discutes avec eux pour en apprendre plus sur leurs intentions.

- Pas de problème.

- Parfait, maintenant que tout est réglé, au travail !

Le hangar fait aussi office de brasserie. Nous avons aménagé un sous-sol ultramoderne où nous pouvons secrètement produire de l'alcool, plus spécifiquement, de la bière. Les murs de plâtre ont été enduits d'une peinture lavable pour l'hygiène, de gros bassins d'acier inoxydable contiennent des litres d'alcool et nous avons des robots qui embouteillent le tout. La bière est finalement vieillie durant plusieurs années !

De l'extérieur, personne n'aurait pu deviner l'activité à laquelle nous nous adonnons.

L'alcool se vend facilement et le marché noir est très lucratif. Les gens paient des petites fortunes pour se procurer nos délicieuses bières. De plus, nous n'avons pas besoin d'imposer de taxes à nos clients puisque nous ne déclarons rien au gouvernement.

Je m'occupe principalement de la distribution et je veille à ce que les chargements partent au bon moment sans qu'il n'y ait de problème. J'ai toujours une arme chargée sur moi, car j'ai déjà attrapé des escrocs qui essayaient de subtiliser notre chargement. Nous avions été trahis par un acheteur. Par chance, j'avais vite réglé le problème.

Les bières portent des noms différents selon leurs catégories et leur goût. Sur l'entièreté de nos bouteilles, le nom de notre brasserie y est clairement affiché : Les Portes de l'enfer.

Nous l'avons nommée ainsi afin que quiconque sache avec qui il fait affaire, c'est-à-dire les Demons of Hell. Notre nom veut tout dire ; nous ne sommes pas des enfants de cœur et personne ne se frôle à nous...du moins, jusqu'à présent.

The Midnight DemonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant