Gabin
Je suis en train de poser la laine minérale lorsque j'entends l'alarme de l'extincteur de fumée. Jonas et moi échangeons un regard, puis nous nous précipitons dans l'escalier, suivi par Audélie et les enfants.
Ça sent la fumée et je me dirige vers sa provenance, qui n'est ni plus ni moins la cuisine.
Je ne suis donc que légèrement surpris en apercevant le feu s'échapper d'une casserole. Il monte presque jusqu'au plafond. Maisie essaie de verser de l'eau pour l'atténuer, mais ça ne fait qu'empirer.
Erreur de débutante. Tout le monde sait que l'eau attise le feu lorsqu'il provient d'une casserole pleine d'huile.
Mes yeux font rapidement le tour de la cuisine et j'aperçois la salière, que je saisis en vitesse en faisant un signe à Jonas d'éloigner la marmaille. Je dévisse le bouchon et jette le sel sur le feu, ce qui le contrôle immédiatement. Il réduit de moitié puis, lorsque je verse le reste, il s'éteint finalement.
Maisie se tient à côté de moi et me fixe avec des yeux ronds comme des billes. Apparemment, elle ne connaissait pas le truc du sel. Avec sa maladresse légendaire, elle devrait le retenir ou, plutôt, ne jamais essayer à nouveau de faire frire quelque chose sur la cuisinière.
- Qu'est-ce que tu fabriquais ? je lui lance d'un ton furieux.
Elle aurait pu mettre le feu à la maison si nous n'avions pas été là.
- Je...j'essayais une nouvelle recette, répond-elle d'une voix tremblante.
Je ne me laisse pas attendrir par ses beaux grands yeux plein d'eau. Ses mains tremblantes essaient de saisir le chaudron, mais j'arrête son geste.
- Tu vas te brûler, l'avertis-je. Tu devrais attendre que ça refroidisse.
Heureusement, je suis arrivé à temps. Même le plafond parait intact.
- Au feu, les pompiers, y'a la maison qui brû-le, au feu les pompiers, y'a la maison brûlée, chante Charlotte. C'est pas moi qui l'ai brulée, c'est la cuisiniè-re, c'est pas moi qui l'ai brûlée, c'est le cuisinier.
- Viens, Charlotte, allons jouer en bas, lui dit Audélie.
- J'ai un camion de pompier, annonce la petite fille. Je vais te le montrer. Il pourra aider maman à éteindre le feu, la prochaine fois.
Audélie hoche la tête et suit la petite au sous-sol tout en portant Théo dans ses bras.
- Je...euh...je vais poursuivre notre travail, balbutie Jonas en s'éclipsant, me laissant seul avec Maisie.
Celle-ci tortille son tablier dans ses mains, visiblement mal à l'aise en ma présence. Quant à moi, j'observe le comptoir de la cuisine. Le poulet a été découpé en fines lanières et attend visiblement d'être cuit, les oignons reposent sur la planche à découper et les ingrédients pour la sauce se trouvent dans un grand bol à mélanger. Je me penche légèrement au-dessus et hume l'arôme qui s'en dégage.
- Du poulet général tao, en déduis-je. Si tu veux manger chinois, c'est raté. J'ignore où tu avais la tête, mais apparemment pas en cuisine. Il ne faut jamais laisser de l'huile sur le poêle sans surveillance.
Elle plisse son joli petit nez et je vois bien que je l'ai froissée, encore une fois. Je suis plutôt autoritaire comme mec, mais je suis incapable de ne pas lui faire la morale. Pas devant ce genre d'erreur.
- On sait bien que Monsieur- Parfait aurait fait mieux, crache-t-elle en se penchant pour ramasser un oignon qui a roulé par terre.
Pendant ce temps, je me rapproche d'elle et, lorsqu'elle se redresse, nous nous retrouvons nez à nez, ou presque. Disons que j'ai plusieurs centimètres de plus qu'elle. Sa poitrine frôle mon ventre. D'ailleurs, je lorgne le personnage qui est illustré sur son vêtement, pilepoil entre ses deux seins.
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The Midnight Demons
RomantizmC'est un nouveau départ pour Maisie et ses enfants, qui viennent d'emménager dans une jolie maison de campagne. Cependant, chaque nuit, un boucan infernal les réveille, ses enfants et elle. Un gang de bikers passe devant leur maison sans se soucier...