Gabin
Nous arrivons au belvédère vers vingt-deux heures. Ce dîner a été très révélateur. J'ai pu en apprendre plus sur la très chère demoiselle qui se trouve à mes côtés. Cette nana me plaît de plus en plus. J'adore la voir s'énerver pour un rien. La rendre mal à l'aise me fait jubiler.
C'est tellement bon de sentir son petit corps blotti contre le mien que je décide de faire un détour en contournant la ville. En plus, nous avons amplement de temps devant nous. La route est dégagée et le soleil couchant nous offre une vue splendide. Je ne peux voir le visage de Maisie, mais je sais qu'elle admire le panorama. J'ai bien hâte de lui montrer celui du belvédère, qui mérite amplement l'effort physique qu'elle s'apprête à effectuer.
Il se situe sur le sommet d'une montagne qui s'érige au-delà de notre région. Très prisée par les touristes, surtout pour ses sentiers de randonnées pédestres, mais aussi pour son observatoire et ses belles chutes, la montagne est très visitée. Une rivière à sa base sillonne la forêt, ou un terrain de camping attire les gens qui aiment la nature. Je sens que je vais facilement convaincre les mordus de cet endroit de signer notre pétition. Le centre de villégiature nuirait assurément à ce lieu touristique.
Je gare ma moto à côté d'une voiture et sors une couverture soigneusement pliée du petit coffre latéral accroché à ma bécane.
Maisie hausse un sourcil, probablement surprise que j'aie songé à apporter de quoi nous installer.
- Je pensais que notre travail était de récolter des signatures pour la pétition, me dit-elle.
- Rien ne nous empêche de faire une pause pour observer les étoiles.
Elle a l'air de douter, mais ne fait aucun commentaire.
- C'est ici ? demande-t-elle en observant les alentours.
Je me suis arrêté directement au pied d'un gros escalier avec plusieurs paliers, sept, exactement.
- Ne me dis pas que nous allons monter par là ! s'exclame Maisie.
- Pourquoi ? Il n'y a que cent cinquante marches.
Je l'entends jurer entre ses dents et me marre.
- Je vois que tu n'es pas une très grande sportive, remarqué-je.
Son regard noir lui donne un air de petit chaton qui sort ses griffes. Ce que j'adore l'agacer !
- On pourrait rester en bas et récolter des signatures ici, suggère-t-elle avec espoir.
- Le spectacle est en haut, bébé, ajouté-je d'une voix taquine. Tu ne verras rien, ici.
- Arrête de m'appeler comme ça, me rabroue-t-elle en croisant ses bras d'un air bougon.
- Préfères-tu que je t'appelle Chaton ? la nargué-je.
Elle grimace et dit :
- Appelle-moi seulement Maisie. Ce n'est pas compliqué, il me semble !
- Sauf que mes potes t'appelle ainsi...et je ne suis pas ton pote.
- Ça, c'est clair, Gabin.
Je voulais lui faire remarquer notre complicité pendant le dîner, cette tension sexuelle entre nous et nos valeurs communes. Elle n'a absolument rien saisi.
Je tâche de garder mon sang-froid et de ne pas lui prouver dès maintenant qu'il y a plus qu'une relation platonique entre nous.
- En es-tu certaine ? la provoqué-je. Je vais te laisser y songer pendant que je t'attends en haut. À tantôt !
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The Midnight Demons
RomanceC'est un nouveau départ pour Maisie et ses enfants, qui viennent d'emménager dans une jolie maison de campagne. Cependant, chaque nuit, un boucan infernal les réveille, ses enfants et elle. Un gang de bikers passe devant leur maison sans se soucier...