Chapitre 10 : Les jardins de Perséphone

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Comme annoncé, j'ai mis un coup de collet et j'ai trois chapitres d'avance, youhou. Comme acte de bonne fois, je vous livre celui-ci ! Bonne lecture ! 

PS : j'essayerais de poster toutes les deux semaines, en alternance avec O&P. 


Chapitre 10 : Les jardins de Perséphone.

Il avait fallu trainer Dylan jusqu'au bas des murailles de Hadès.

Et au pas de course pour maintenir les squelettes d'Orcus à distance.

Je levai le regard sur les hautes grilles de métal noir qui gardait l'entrée du palais de Hadès. Il avait suffi à Nico de s'avancer pour qu'elle s'ouvre devant lui, et il dut prendre fermement Dylan par le bras pour lui faire passer les portes. Camille n'eut pas pareille difficulté et courut presque dans l'antre d'Hadès. Connor et moi avions échangé un regard empli d'appréhension. Il finit par soupirer profondément :

-Pour Alice. Bon sang, je lui ferais payer au centuple.

-Et à papa, marmonnai-je en retour.

-Et à papa.

Et nous avions franchi le portillon d'Hadès d'un pas déterminé. Camille, Nico et Dylan avaient avancé sur le chemin de gravier noir qui les menait au château imposant du trônait au milieu des murailles. Je me dévissai le cou pour voir les scènes qui étaient gravées sur les murs du palais. Toutes les images avec un rapport plus ou moins éloigné avec la mort.

-Allez, révisions ton histoire pour ton diplôme, lançai-je à Connor en pointant des hommes munis de masque à gaz sortant de tranchées. Alors ?

Connor me lorgna l'air mauvais. Sans doute que passer son diplôme n'était pas dans ses plans. Pourtant il leva la tête et fronça ses sourcils.

-Euh. Seconde guerre mondiale ?

-Première, raté. Et celle là ?

Elle représentait le bombardement de Fort Sumter, le déclenchement de la Guerre de Sécession, et du conflit le plus meurtrier de notre histoire. Les sourcils de Connor se froncèrent un peu plus et il secoua la tête.

-T'as toujours été le plus intelligent de nous deux, mec. Moi je ne pige rien à tout ça.

-Ce n'est pas une question d'intelligence, répliquai-je. Je n'ai jamais aimé particulièrement l'histoire, j'ai juste appris pour m'en sortir.

-Et décrocher une belle bourse pour la fac de droit. Il faut dire que ... ça ne m'a surpris qu'à moitié. Tu n'as jamais supporté les injustices. Je me souviendrais toujours de la fois où tu as aspergé le casier de Bobby Stinson de sirop d'érable parce qu'il a obtenu le poste de président des élèves grâce à son père pété de thune.

Je souris à l'évocation de ce souvenir et au visage de Bobby lorsqu'il avait découvert son casier dégoulinant et à son air arrogant qui avait fondu comme neige au soleil. Le jour d'après, j'avais également plaqué des affiches dénonçant cette corruption dans tout le lycée, et avais passé de longues heures assis devant le bureau du principal pour réclamer de nouvelles élections, non truquées cette fois. Ça s'était soldé par mon exclusion temporaire, mais le conseil des parents d'élèves avait réclamé de nouvelles élections, que Bobby Stinson n'avait cette fois pas gagnées. Une petite victoire qui avait éveillée en moi des rêves d'une autre vie, une vie où je pourrais défendre les autres et les opprimés. Une vie où je pourrais être utile, au lieu d'être un gamin bourré de problème qui était devenu un poids pour sa mère.

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