Chapitre 13 : "On my way"

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CHAPIIITRE d'aujourd'hui. Il était prévu d'un seul tenant avec le chapitre qui suit, mais ça aurait fait trop de choses et trop d'actions en trop peu ... Alors voilààà

Le titre inspirée de la chanson de Frère des Ours Dites à mes amis que je m'en vais , ou plutôt de sa version anglaise dont le titre va mieux au chapitre. C'est aussi une chanson de Jain que j'aime beaucoup, donc je vous met les trois liens pour le fun ! ==> 

Bonne lecture ! 


Chapitre 13 : « On my way »

Perséphone fut d'une adorable humeur le reste de notre séjour en Enfer : elle était courtoise, affable et toujours souriante – notamment lorsque son regard se posait sur le caducée qu'elle avait planté sur le point le plus haut de son jardin. Elle avait même consenti à nous ravitailler en nectar et amboiserie, mais lorsque les jumelles avaient réclamé de pouvoir voir une dernière fois leur mère, elle avait dû leur refusé, entre tristesse et sadisme, comme si la détresse des jeunes filles la touchait mais qu'elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver un malin plaisir à refuser cette faveur à la fille qui avait brûlé son jardin. L'heure du départ était arrivée, et je n'éprouvais qu'une hâte : retrouver la chaleur du soleil sur ma peau et respirer l'air frais de mon monde. Par les dieux, que les Enfers m'étouffaient.

Je venais de finir mon sac, opération rendue difficile par les bandages qui m'entouraient les doigts – blessures auxquelles même Perséphone ne pouvait rien – mais lorsque je rejoins notre groupe, Dylan manquait à l'appel. Je finis par la trouver dans le cœur des jardins de sa mère, et me figeai en me rendant compte qu'elle n'était pas seule. Un homme aux longs cheveux d'un noir d'aile de corbeau attaché sur sa nuque se tenait face à elle. Il était assez petit, mais il émanait de lui une force apaisante et une aura sereine qui semblait le faire grandir et rayonner. Il tenta de toucher la joue de Dylan, mais sa main s'évapora en une brume disparate au contact de la peau de la jeune fille. Alors il sourit tristement, prononça quelques mots que je ne pus entendre et s'évapora à son tour, ondulant dans l'air jusqu'à disparaître. Je me trémoussai, gêné par les reniflements sonores de Dylan et par la scène à laquelle j'avais été témoin. Je n'avais aucun doute sur l'intimité de l'échange. J'attendis quelques minutes que Dylan se calme, avant de faire de grands pas bruyants pour annoncer ma venue. Lorsque la fille de Perséphone se tourna vers moi, ses yeux étaient rouges mais secs. Elle eut une moue contrite.

-Ah ... Vous m'attendez ?

-Moi qui pensais que tu serais la première à courir pour quitter les Enfers, plaisantai-je.

Dylan eut un léger sourire et son regard s'attarda un instant sur l'endroit où se tenait l'homme quelques minutes plus tôt. Presque aussitôt, ses yeux luirent mais elle chassa ses émotions d'un battement de cil et prit derechef les devants, les mains crispées sur les lanières de son sac à dos. Je la suivis, babillant tranquillement d'un ton badin qui lui fit lever les yeux au ciel. Mais un sourire passa furtivement sur ses lèvres et elle paraissait plus heureuse, même lorsque nous passâmes devant Perséphone, agenouillée dans la terre noire à faire des plantations. Elle se leva en nous apercevant, agitant les mains pour en retirer la poussières et nous rejoignit d'un pas souple. Elle m'adressa un regard moqueur.

-Adieu, fils d'Hermès ! La prochaine fois que je te verrais dans mon royaume, ce sera à ta mort, d'accord ?

-Volontiers, je passerais prendre le thé en arrivant. Je l'aime sans sucre, souvenez-vous en.

Dylan me donna un coup de coude réprobateur mais sa mère sourit, l'air mutin, et inclina doucement la tête en signe d'acceptation.

-Le rendez-vous est pris. Bon vent à toi !

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