Chapitre 18 : "Je suis né ... "

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Bonjour ! 

Je poste aujourd'hui parce que j'ai un vendredi et un week-end chargé de chez chargé ! Peut-être que posterais le chapitre 19 samedi prochain, en même temps que O&P ... Je verrais ! Toujours est-il que la fin approche ! 

Je n'ai pas trouvé de titre à ce chapitre, alors j'ai décidé de mettre cette citation du dessin animé Spirit qui correspond bien à l'esprit du chapitre ! 

Merci à Annabethfan pour la relecture et l'aide au découpage (allez lire sa fanfic' HP "Au temps des Maraudeurs !" 


Chapitre 18 :

Je suis né ici, sur cette terre qu'on allait appeler "Ce bon vieux Far-Ouest". Mais pour mes semblables, elle était éternelle. Sans commencement ni fin, sans frontière, entre le sol et le ciel. Comme le vent, dans l'herbe à bison, notre place était ici, et elle le serait pour toujours.


Il me fallut peu de temps avant de pénétrer les premières fourrés d'arbre qui jalonnait le pied des Rocheuses, et encore moins pour entrer dans les premiers parcs nationaux. J'avais un sens de l'orientation assez solide pour me repérer dans les forêts et en l'absence de route et une très bonne vision de l'itinéraire à emprunter. L'important ne serait pas le chemin, mais que faire une fois arrivé. Et plus le soleil déclinait dans le ciel, plus Maximus et moi nous rapprochions du Rocky Mountain National Park, moins cela semblait clair dans mon esprit. J'ignorais totalement ce que j'allais trouver en arrivant à Shadow Mountain, un mont isolé en bordure sud du Grand Lake. Dylan ? Mais dans quel état ? Et si c'était dans un bon, comment réagirait-elle à ma venue ?

Et malgré tout, malgré cette épique chevauchée entamée, j'ignorais moi-même comment j'allais réagir face à Dylan. Malgré mon désir de lui venir en aide, de refuser qu'il lui arrive le moindre mal, la douleur de son départ pulsait toujours sourdement en moi. Elle m'avait trahi en un sens. Elle m'avait fait miroité quelque chose pour le briser ensuite et m'avait laissé totalement désemparé dans ce parc de Los Angeles. J'avais été triste, en colère, trahi. J'avais refoulé tout cela dans le travail, d'abord en cherchant une solution pour tous les enfants de la Cour puis dans mes études, m'y plongeant pour éviter à mes sentiments d'éclater et à moi de souffrir. Mais à présent qu'elle était en route vers moi et moi vers elle, tout refaisait brutalement surface et se mélangeait désagréablement à ma profonde inquiétude pour elle.

Je fis faire une pause à Maximus en arrivant à Apache Pick, en plein cœur d'une forêt danse qui rendait ma progression difficile. Mais c'était le chemin le plus direct : suivre la route m'aurait fait faire un sacré détour, sans compter le regard des curieux. J'avais fait près de la moitié du chemin, une cinquantaine de kilomètres et Maximus commençait à fatiguer après presque une heure entre trot et galop. J'avais moi-même les jambes raides après la chevauchée et une fois que mon esprit ne fut plus concentré sur l'équitation, il vagabondait vers des pensées qui, quelques qu'elles soient, me tordaient le ventre. Je m'assis à même le sol pendant que Maximus s'abreuvait à un ruisseau qui coulait depuis le pic, l'esprit et les veines en ébullition. Je m'adossai contre un arbre, la tête entre les mains, aussi troublé que je l'avais été le jour où Dylan était partie de ce parc de Los Angeles.

-Par les dieux, je suis totalement inconscient ...

Maximus poussa un léger hennissement, comme pour me donner raison. Je le fusillai du regard.

-Qu'est-ce que tu en sais, toi, tu es un cheval ...

L'étalon s'ébroua et s'éloigna, ses sabots claquant sèchement contre le sol. Je finis par devoir le rattraper à la course en remarquant qu'il s'éloignait de plus en plus et nous reprîmes la route, chacun bougon à notre façon, dans un silence pesant.

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