Chapitre 9 : La Catabase

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Vous avez dit irrégularité? 

Je sais que je suis pas régulière sur cette histoire et par ailleurs voici mon dernier chapitre d'avance, mais je vais essayer de profiter des vacances pour la finir ... Si ça vous plait toujours pour certain ahah 

Pour rappel, dans le chapitre précédent, Travis&co arrivent à Los Angeles et passent devant Charon pour aller aux enfers, où se trouve Alice. Le groupe se scinde en deux : Camille, Nico et Connor partent devant et Travis attend le retour de Charon avec Dylan. 


Chapitre 9 : La catabase.

Je pensais pouvoir dire que c'était l'heure la plus longue de ma vie.

Nous nous étions assis avec Dylan, adossé à un pan de mur de libre, les yeux rivés sur l'ascenseur. Nous n'avions pas échangé le moindre mot, réduits au silence par la pression et l'angoisse qui nous rongeait les entrailles. Ça paraissait peut-être anodin pour un héros de descendre aux Enfers. Mais ce n'était pas le cas. Les Enfers c'était une sorte de terminus, d'arrêt final où tout le monde descendait et personne ne revenait. Et on voyait des choses, dans les Enfers. Les monstres, les juges, ce qui nous attend à notre mort. Mais on découvrait également une partie de nous-même aux Enfers et c'était l'une des composantes qui m'effrayait le plus dans cette descende.

Et j'avais peur de l'état dans lequel nous retrouverions Alice.

Après une attente interminable, les portes de l'ascenseur teintèrent et s'ouvrir sur Charon. Il épousseta une poussière invisible sur son impeccable costume blanc avant de se tourner vers nous.

-Allez, graines de dieux. C'est votre tour.

J'échangeai un regard avec Dylan, et nous nous levâmes. Charon s'effaça pour nous laisser passer, repoussant les fantômes qui tentaient de s'introduire dans l'ascenseur. Puis il referma les portes sur les âmes perdues – et sur nous. Il se mit alors à descendre de façon à peu brusque, si bien que je fus projeté contre Dylan. Et avant que je puisse me dégager, l'ascenseur changea brusquement de direction pour aller à l'horizontal et ce fut cette fois Dylan qui me heurta. Elle s'accrocha à mon bras pour prévenir des autres secousses.

-Un peu rebondissante, la nouvelle barque de Charon, marmonna-t-elle avant de me jeter un regard. Désolée.

-T'inquiète. Hé ! (une secousse se fit alors sentir, et les doigts de Dylan se crispèrent un peu plus sur mon bras). C'est quoi ça ?

Autour de nous, les murs de l'ascenseur fondaient pour former une barque en bois et s'ébranla et nous fit tomber sur des bancs. Le changement semblait aussi s'opérer sur Charon, à présent vêtu d'une longue robe noire. Ses lunettes avaient disparu, laissant visible ses orbites vides et sombres.

-Bienvenu dans le royaume de ta mère, ricana Charon en poussant la barque avec une longue perche.

-C'est ... ? entonna Dylan en regardant autour d'elle, horrifiée.

-Le Styx, oui.

Je jetai un regard déféré à la ronde, le cœur battant à tout rompre. Les parois de pierres avaient des nuances vertes et ors qui étaient projetés par le fleuve sur lequel nous voguions. Du moins, je supposais que c'était un fleuve, parce qu'à sa surface, je ne voyais que des objets : des valises, des guitares, des livres et même des peluches. Charon passa même à travers des débris d'avion – mais un avion très ancien, tout en bois et en toile.

-Toute cette pollution, marmonna Charon en repoussant les débris. Faites-moi plaisir, graines de dieux. Ne déposez pas tout vos rêves et vos espoirs ici quand vous mourrez, comme le font les mortels depuis des milliers d'années. Ça fera de la pollution en moins.

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