Cher papa...
Le choix que l'on fait peuvent être décisifs ou non. Ils peuvent vous détruire, comme ils peuvent vous réparer et quelques rares fois, ils font les deux. J'avoue ne pas avoir toujours fait des bons choix, j'avoue ne pas avoir toujours respecté les règles. Mais est-ce que j'avais réellement mérité ce qu'il m'est arrivé ?
Alors oui, le choix que je viens de prendre ne m'aidera pas à aller mieux. Je le regretterai même sûrement, mais pour l'instant je soigne le mal par le mal.
Mercredi 6 août.
Et puis merde...
Je ferme mes yeux, serre fort la petite lame entre mes doigts et d'un geste je la fait passer sur mon bras. C'est douloureux, sa me transperce et pourtant ce n'est pas assez, j'ai besoin de plus me sentir bien. J'ai besoin d'avoir plus mal, j'ai besoin d'avoir moins mal.
Cette fois j'ouvre mes yeux et repasse une deuxième fois la lame sur ma peau, les deux traces sur mon poignet sont littéralement à sang, d'ailleurs il commence à en avoir beaucoup dans l'évier. Le blanc du lavabo vient de virer au rouge et pourtant je ne me sens pas beaucoup mieux.
Quoi que...
Je pense à cette douleur là, en m'abimant la peau elle a au moins le mérite de me changer les idées. On soigne la douleur par la douleur comme on dit, c'est logique et illogique. Mais c'est toujours facile de s'ouvrir que de mettre du collant sur mes plaies invisibles.
Plus je regarde le sang couler, plus je me sens bizarre. Je lâche brusquement la lame et attrape une compresse. Je la pose sur mon bras et appuie assez fort pour faire un point de pression. En quelques secondes à peine la compresse est si imbibé de sang qu'elle ne sert plus à rien. J'en attrape deux ou trois, je n'en ai plus aucune idée et les poses d'un seul coup. Au final, sa a l'air de plutôt bien marcher car le saignement se fait moins fort.
Je cherche comme je peux un bandage, change encore une fois les compresses et entour mon bras de la bande blanche. Je retourne dans ma chambre et enfile un gros sweat à capuche noir. Je me cale dans mon lit, me recroqueville et essaie tant bien que mal de dormir un peu.
Quand le sommeil commence enfin à montrer le bout de son nez, je sens une présence derrière moi. Je me tourne et vois les contours d'un corps, je n'arrive pas à voir de qui il s'agit à cause du noir de la pièce et la seule lumière est celle de la lune.
Je me rassois et tend le bras pour essayer d'atteindre l'interrupteur, je détourne les yeux et au moment où ils se reposent sur l'homme il se met à courir et s'élance sur le lit. J'essaie de crier, de hurler même mais sa main m'en empêche. Je ne vois pas son visage mais je reconnais cette odeur horrible.
Non, non, non.... ce n'est pas possible... pas encore...
- Je t'ai manqué ?
Je ne peux parler et mon refus a l'air de lui plaire. Comment sa peut plaire à quelqu'un ce genre de chose ?
- Tu vas faire comme la première fois, tu vas la boucler ok ?!
Une nouvelle fois mes larmes ce mettent à rouler sur mes joues. Il m'attrape brutalement le poignet... pile à l'endroit où ma peau est mutilée et la douleur est si insupportable que j'essaie à crier encore une fois, un nouvel échec.
- T'as de la chance, un lit c'est plus confortable.
Je sens chacune de ses caresses et c'est tout sauf agréable, j'ai l'impression qu'à chaque fois que sa peau frôle la mienne une flamme me crame. C'est douloureux, trop douloureux... Je ne sais même pas comment je fais pour rester aussi forte depuis l'autre jour.
- Reste sage, ou pas. Quoi que non, le soit pas.
J'essaie encore de me débattre, de l'empêcher de toucher mon corps mais là seule j'ose que je réussi à faire c'est qu'il resserre sa poigne.
Son autre main remonte le long de ma cuisse et me pénètre d'un seul coup, c'est douloureux et désagréable. Je n'ai pas envie d'accuser le coup un nouvelle fois, je n'ai pas envie de revivre ce moment, je n'ai pas envie... Je veux qu'on me laisse tranquille, je veux partir. Sa sera toujours plus simple que de rester, plus simple que de le laisser me posséder.
Une fois ne lui a pas suffit ?! J'ouvre mes yeux pour essayer de regarder autour de moi à la recherche de quelque chose, n'importe quoi pour m'aider et ce que je vois me laisse sans voix.
Je suis allongée dans mon lit, seule. Mes joues sont humides et je suis toute transpirante. Où est-il ? Je suis certaine qu'il était là il y a encore quelques secondes. Je tourne mon regard vers la fenêtre, le jour commence à se lever et moi je suis complètement paumé. Je ne sais même plus quoi penser ou faire.
Ce n'était pas réel, c'était un rêve... enfin plutôt un cauchemar. Même maintenant que tout est finit mes larmes continuent de couler sur mes yeux... au final il m'a volée plus que deux choses. Ma virginité, ma petite fille et ma liberté de penser... je ne peux même plus me penser un minimum positif...il n'y a plus rien.
Quand je suis éveillée j'y pense et quand je dors c'est la même chose, voir pire alors autant ne plus y penser du tout non ? Sa serait mieux, tellement mieux.
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Cher papa //TERMINE//
Misterio / SuspensoCher papa... Comment aurais-tu pu savoir ? Comment aurais-tu pu imaginer ? Comment aurais-tu pu me sauver ? ... Tant de questions sans réponses... Alors je te mens encore et encore. Je te mens parce que si tu venais à découvrir la vérité sur ce qu...