Chapitre 6

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Ilfallut un certain temps à sa respiration pour redevenir normale. Ilavait dû faire appel à toute sa force morale pour ne pas la prendrecontre cette porte. La laisser seule lui en coûtait, mais il étaitcertain qu'essayer de lui faire l'amour aussi vite n'aurait eupour unique conséquence que de la faire fuir. Il croisa Emma qui larejoignait.

—Tu pars déjà Ugo ?

—Oui, bonne soirée Emma.

—Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle en voyantson visage fermé. Où est Lucia ?

—Elle t'attend dans le salon, pourquoi ?répondit-il sur la défensive.

—Parce que je sais pertinemment ce qu'il s'est passéentre vous la dernière fois. Laisse-la tranquille, je ne tepréviendrai qu'une seule fois Abatucci.

—Je fais ce que je veux et elle est assez grande poursavoir ce qu'elle fait. En outre pourquoi m'as-tu invité ce soirsi tu ne souhaites pas que j'approche de ta précieuse amie ?Ne me menace pas Emma, tu sais de quoi je suis capable.

—Je n'ai pas peur de toi, le prévint-elle en lefusillant du regard. Lucia est ma meilleure amie, je n'accepteraipas que tu la fasses souffrir.

—Oh, mais je ne compte pas la faire souffrir, crois-moi.Bien au contraire. Bonne nuit Emma.

Surces paroles, il lui fit un signe de tête et tourna les talons. Ilavait pensé rentrer chez lui, mais il se dit qu'un passage au barlui ferait le plus grand bien.

Lebarman lui servit un whisky qu'il but cul sec, avant d'enredemander un deuxième avec de la glace cette fois-ci. Les coudesposés sur le zinc, il fit tourner les glaçons, le regard dans levague, l'esprit ailleurs. Lorsqu'une des filles du club, àlaquelle il avait l'habitude de faire appel, vint lui proposer sesservices, il la congédia sans même un regard. Il n'entendit passes protestations.

Depuisqu'il avait rencontré Lucia, il n'était plus le même. Iln'arrivait pas à se concentrer sur ses affaires courantes, encoremoins sur celles plus importantes. Sans cesse, ses penséesvagabondaient vers elle. Il imaginait tout ce qu'il lui ferait lapremière fois qu'il l'attirerait dans son lit. Rien que d'ypenser, son sexe se durcissait déjà. En grognant de frustration, ilpaya ses verres puis sorti.

Ilrefusa le parapluie qu'on lui présentait, préférant serafraîchir en attendant sa voiture.

Deuxrires féminins retentirent à ses côtés. Tournant le visage verselles, Ugo croisa le regard de Lucia.

Commehypnotisés l'un par l'autre, Ugo attrapa sa main et n'attenditpas son assentiment pour l'emmener.

—Ugo ! Non ! cria Emma.

Ill'entraîna dans une course folle jusqu'à Central Park. Une foisles grilles passées, il regarda autour de lui et trouva l'endroitqu'il cherchait. Derrière lui, Lucia haletait. Il faut dire qu'ilsne s'étaient pas arrêtés depuis leur départ du club. Ugol'emmena derrière des haies à hauteur d'homme et la cala contreun arbre. Elle ne disait toujours rien. Peut-être avait-elle décidéde lâcher prise et de s'abandonner dans ses bras. Ils étaienttrempés jusqu'aux os, mais il ne s'en souciait guère.

Lentement,il passa les mains sous son étole et caressa ses flancs, déclenchantdes frissons chez Lucia. Sa bouche trouva son cou et tout enexplorant son corps, il apprécia de goûter à nouveau à cette peauà la senteur épicée de la vanille et sucrée de la framboise. Unparfum exquis dont il ne pourrait plus jamais se passer.

Ilfit remonter ses doigts le long de ses jambes tout en emportant lebas de sa robe. Il frôla son porte-jarretelles et n'en fut queplus excité. Relevant la tête il la vit se mordre la lèvre et neput réprimer un grognement de satisfaction. Sans plus attendre, ils'empara de sa bouche ; releva une de ses jambes contre sahanche. Lorsqu'il sentit que Lucia ajustait son pied de sorte del'attirer à elle et de trouver un équilibre, Ugo plaça une deses jambes entre les siennes. Il lui fit découvrir à quel point ilavait envie d'elle et à quel point il était en passe de lui fairel'amour là, contre un arbre, au milieu de Central Park.

Amour ProhibéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant