Chapitre 11

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LeMET... Le Metropolitan Museum of Art de New York se tenait fièrement dressé devant Louise. Il était 10h15, elle n'avait pas réussi à être à l'heure, ses parents l'ayant retenue pour une affaire qu'ils jugeaient pressante. Elle ne voyait pas du tout en quoi le fait de les départager sur une histoire de nœud papillon était primordial ! Elle leur a donc dit qu'elle ne prendrait pas part à une de leurs querelles, juste pour que l'un d'entre eux ait le plaisir de dire à l'autre : « Tu vois, j'avais raison ! ». Elle leur a aussi signifié qu'elle n'était que leur enfant et qu'ils feraient bien de s'en rappeler de temps à autre.

Habillée d'une petite robe noire et coiffée d'un chapeau à bords large, elle avait mis ses gants se terminant aux poignets, attrapé son réticule et drapé ses épaules d'une étole noire également. Une tenue sobre et confortable pour passer quelques heures à marcher.

L'édifice majestueux en pierre blanche avec ses hautes colonnes reflétait le soleil. Un homme coiffé d'un panama crème et habillé d'un costume du même ton se tenait en haut des marches. Comme la première fois, Louise cru voir Ugo Abatucci, mais il y avait quelque chose de différent dans la posture d'Andrew Donovan. Peut-être avait-il moins cette prestance, ou bien peut-être était-il moins sûr de lui.

Elle laissa passer un groupe de visiteur qui lui coupait devant, puis elle dut se mettre à courir pour le rattraper car il avait apparemment décidé qu'il ne lui servait plus à rien de l'attendre et qu'elle ne viendrait finalement plus.

—M. Donovan, attendez ! s'exclama-t-elle.

En l'entendant, il se retourna en retirant son chapeau et un sourire apparu sur ses lèvres lorsqu'il l'aperçu. Il descendit quelques marches pour venir à sa rencontre. A y regarder de plus près, il y avait des différences notables entre leurs deux visages. Celui d'Andrew était plus doux, plus rond quand celui d'Ugo semblait taillé à la serpe. Cela lui donnait un air plus dur comparé à son cousin qui avait un visage plus enfantin. D'autant plus lorsqu'il lui souriait comme à cet instant.

—Je suis désolée M. Donovan, j'ai été retenue plus tard que prévu, est-ce que votre invitation est toujours valable ?demanda-t-elle essoufflée.

—Comment pourrait-il en être autrement ? Vous êtes superbe, répondit-il en lui prenant la main pour y déposer un baiser.

Louise rougit de ce geste si intime, d'autant plus qu'il avait été fait aux vues et aux sues de tous les passants.

—J'ai cru que vous partiez, dit-elle en récupérant ses doigts qu'il tenait toujours.

—Non, rassurez-vous, j'allais juste prévenir le directeur que nous allions avoir un peu de retard. Il faut savoir attendre les femmes.

—Insinuez-vous que le retard soit un de nos traits de caractère ?

—Je ne parlerai pas de retard, je dirai que vous savez ménager votre entrée, objecta-t-il avec une lueur amusée dans le regard.

—Vous vous en sortez très bien M. Donovan, dit-elle après avoir rit de sa taquinerie.

—Appelez-moi Andrew, vous voulez bien ? lui demanda-t-il.

Louise accepta de l'appeler Andrew, après tout, il l'appelait aussi par son prénom. Enfin... son deuxième prénom. Cette familiarité ne la dérangeait pas, et cela n'avait pas l'air de le choquer.

Avant de rentrer dans l'édifice, elle jeta un regard aux alentours. Le mois de Juin était agréable. Il faisait une vingtaine de degrés et le fond de l'air n'était pas encore très humide. Elle avait lu dans le journal que les météorologues prévoyaient un été tropical ! Canicule et humidité étaient au programme. En attendant, les new-yorkais profitaient du temps clément pour sortir de chez eux. Certains venaient au MET comme Louise et d'autres allaient pique-niquer dans Central Park.

Amour ProhibéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant