Chapitre 8

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—Je...

—Je déteste le mensonge Lucia. Prenez garde à votreréponse.

Louise soupira et baissa les yeux. C'était fichu. Elle avait joué et perdu. Lorsqu'il apprendrait qui elle était vraiment, il se dépêcherait d'aller dire à ses parents que leur très chère fille courait les cabarets. Sa probable future carrière de danseuse de ballet était anéantie !

—Lucia ?

Il lui souleva le menton et la regarda dans les yeux, attendant sa réponse.

—Je ne suis pas danseuse de cabaret, je ne l'ai jamais été... Je ne suis qu'une simple danseuse classique.

—Pourquoi m'avoir menti ?

—Je n'en sais rien, je ne savais pas que vous étiez vous-même propriétaire d'un de ces établissements ! Je...

—J'aimerais que vous fassiez un essai pour moi.

—Comment ? Mais vous venez de dire que...

—Vous avez eu le cran de m'avouer la vérité. Et puis vous me devez bien un numéro privé pour m'avoir mené en bateau.

—Un numéro privé ?

—Tout à fait, juste toi et moi Lucia, lui murmura-t-il à l'oreille. En attendant, profitons de cette soirée. J'ai à mon bras la plus belle de toutes, je ne vais quand même pas gâcher mon plaisir.

—Ainsi donc, j'en suis réduite à l'état de trophée ? C'est bien cela ?

—C'est très réducteur comme vision des choses. À quoi vous attendiez-vous ?

—Et si je refuse de jouer les potiches ? Et si je refuse de faire ce numéro privé ?

—N'avez-vous pas compris Lucia ? Croyez-vous sincèrement que je vous laisse le choix ? Pensez-vous vraiment que mon invitation de ce soir laissait la place au refus ?

Louise se recula contre le mur et regarda tout autour d'eux, cherchant de l'aide qu'elle ne trouva pas.

—N'ayez pas peur de moi, Lucia.

—Comment pourrait-il en être autrement après ce que vous venez de me dire ?

Le rire d'Ugo la surprit, non pas qu'il eut été sonore, mais elle le trouvait hors contexte. S'il avait en plus l'envie de se moquer d'elle, elle n'irait pas par quatre chemins, et tant pis pour les conséquences.

—Je ne veux pas vous faire de mal, j'en serais bien incapable.

Il s'était de nouveau approché d'elle. Depuis combien de temps étaient-ils cachés derrière cette colonne ? Louise l'ignorait, les secondes semblaient avoir suspendu leur course effrénée. De son pouce, il suivit la ligne de sa lèvre inférieure tout en mordant la sienne.

—Si vous saviez tout ce dont je rêve... Vous n'auriez pas peur de moi. Laissez-moi vous montrer. Permettez-moi de vous emmener là où vos sens ne sont jamais allés.

—Ugo, non...

—Laissez-moi prendre les rênes, votre corps ne demande que ça, ajouta-t-il d'une voix rauque en approchant son visage de celui de Louise. Remarquez comme votre respiration s'est accélérée. Je suis sûr que votre cœur à ce moment même bat la chamade.

Les mots d'Ugo se firent mélodie aux oreilles de la jeune femme. Elle le laissa faire courir le bout de ses doigts sur son décolleté, hypnotisée par ses yeux.

—Lucia... laisse-moi t'emmener dans mon monde...

Lorsque les lèvres d'Ugo se posèrent sur les siennes, elle ne put réprimer un gémissement de soulagement. Ses doigts s'agrippèrent à sa veste de smoking et sa respiration se fit d'autant plus haletante que leur baiser prit de l'ampleur.

Amour ProhibéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant