Chapitre 10

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« Toutela nuit si il le faux »...

Ces mots résonnaient à l'esprit de Louise. Il avait promis et... il avait tenu cette promesse. Elle émergeait doucement de son sommeil, courbaturée et avec la sensation d'avoir certes bien dormi mais vraiment trop peu.

Recouvrant peu à peu ses esprits, elle commença à paniquer. Qu'avait-elle fait ? Seigneur dieu, elle avait fait l'amour avec Ugo Abatucci ! Elle, Louise Kremer. Et il ne savait même pas qui elle était vraiment. Cette fois elle en était sûre, elle était perdue. Jamais elle ne pourrait revenir en arrière. Comment allait-elle se sortir d'un tel pétrin ?

En gémissant, elle se redressa dans le lit, s'enveloppa d'un drap et se leva. Regardant autour d'elle, elle chercha ses vêtements qui devaient apparemment être restés dans la pièce d'à côté. Avant qu'elle ne sorte de la chambre, ses yeux se posèrent sur le drap taché de quelques gouttes de sang. S'efforçant de respirer calmement, elle resserra le drap autour de sa poitrine et sortit à la recherche de sa robe.

Au moment où elle allait ouvrir la porte, une voix grave et masculine lui parvint. Ugo était apparemment au téléphone.

—Très bien Paolo, je me pencherai sur cette affaire, l'entendit-elle dire.

Le dénommé Paolo devait avoir des choses importantes dont il voulait parler, vu le visage concentré d'Ugo. Sur la pointe des pieds, Louise sortit de la chambre et alla ramasser ses vêtements qui n'avaient pas bougés d'un iota depuis la veille au soir. Son hôte n'était pas habillé, il avait dû être réveillé par l'appel. Comme il lui tournait le dos, elle en profita pour passer derrière lui sans le frôler. Mais c'était sans compter sur le drap. Sentant l'étoffe lui frôler les chevilles, Ugo se retourna et attrapa Louise par la taille, la maintenant contre son corps nu.

—Je te rappelle sous peu pour te tenir au courant, mon oncle, j'ai une affaire urgente sur le feu, je dois te laisser.

Sans laisser le temps à son interlocuteur de répondre, il raccrocha le combiné et enveloppa la jeune femme de son deuxième bras.

—Où crois-tu aller comme ça ? lui demanda-t-il en déposant ses lèvres sur son épaule.

—Je suis venue chercher ma robe, je ne voulais pas vous déranger. Je dois rentrer.

—Tu ne me déranges pas. Pourquoi veux-tu rentrer ?

—On pourrait s'inquiéter.

—Allons Lucia, qui s'inquièterait ? Emma ?Elle sait pertinemment que tu es entre de bonnes mains.

Lucia... Il avait raison, personne n'était susceptible de l'attendre puisqu'elle vivait chez Emma qui savait qu'elle était avec lui.

—Je dois m'en aller, persista-t-elle.

—C'est hors de question, trancha-t-il. Tu restes avec moi ce matin. Je ne te relâcherai qu'après le déjeuner.

—Mais...

—Pas de mais, tu es à moi ce matin, insista-t-il en resserrant ses bras autour de sa taille.

Louise se tortilla pour échapper à son étreinte et se planta devant lui, une main sur la hanche, l'autre retenant toujours le drap.

—Je n'appartiens à personne ! Je ne suis pas un objet, s'emporta-t-elle.

—Je t'ai pris ta virginité cette nuit.

—Mais nous ne sommes plus au XIXème siècle ! Je... J'ai ma liberté de pensée ! Qu'est-ce que ce sera ensuite ? Le mariage imposé parce que vous m'avez corrompue ? s'emporta-t-elle. Je vais me laver si cela ne vous ennuie pas, puis je rentrerai chez m... Emma.

Amour ProhibéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant