La bouteille d'eau. (Kacchako)

Partie 1

Lorsque cette pluie,
Tombera sur ma tête,
Je serai toute trempée,
Mon cœur le sera également.

Je n'étais pas spécialement proche de Bakugo Katsuki. Nous n'étions que des camarades de classe. Je n'avais pas le privilège de certains comme Kirishima ou Midoriya. On ne faisait que se croiser, comme deux planètes dans le même système solaire, sans jamais se toucher.

Mais on a commencé à se rapprocher grâce à nos bouteilles d'eau.

L'entrainement avait particulièrement été épuisant. Enfin, plus que d'habitude. La deuxième année vient juste de commencer et Aizawa-sensei est déjà à fond les ballons. La pluie nous avait obligés à travailler dans le gymnase. Épuisée, je me suis écroulée plus qu'assise sur le premier banc que j'ai vu. J'ai attrapé ma bouteille en regardant mes amis se donner à fond. 

Zut de flûte ! Je ne suis toujours pas assez endurante, il faut que je m'entraîne encore plus ! Je sens un regard appuyé sur moi, m'interrompant dans mes pensées. Je tourne alors la tête les sourcils froncés, pour tomber sur le visage de Bakugo. Il ne me regarde pas directement, et je comprends alors qu'il regarde ma bouteille d'eau.

- Qu'est ce qu'il y a ?

Bravo Ochako ! Premiers mots en tête-à-tête avec lui et tout ce que tu trouves à faire c'est de l'énerver encore plus. Je lève les yeux aux ciels en attendant qu'il s'énerve contre moi comme il a l'habitude de le faire avec tout le monde.

- C'est ma bouteille que tu viens de finir Tête Ronde.

Le rouge me monte aux joues en me rendant compte de ma bêtise. Je m'excuse en bégayant rapidement avec renfort de grands gestes, mais il ne semble pas énervé pour autant. Il soupire en me voyant m'exciter et me coupe.

- C'est bon t'inquiète la mioche, passe moi la tienne et on en parle plus.

Son calme apparent m'étonne grandement et je me précipite à la recherche de ma bouteille pour la lui tendre toujours en m'excusant. Il commence alors à s'énerver.

- Mais arrêtes bordel ! C'est juste une bouteille faut pas en faire tout un fromage !

Je me stoppe et lui sourit. Je ne savais pas qu'il était aussi un adepte d'expression de grand-mère. Bon c'est pas tout ça, mais je ne vais pas m'améliorer en restant sur un banc ! Je me lève et court rejoindre mes amis, non sans avoir fait un petit signe de la main à Bakugo comme dernière excuse. Il me remercie de son éternel "Tch !". 

Je suis rapidement dépassée par Iida et Midoriya. Ils sont beaucoup plus forts physiquement et leur alter les place déjà largement au-dessus de moi. Mais je ne vais pas me laisser pour autant, je ne suis pas une Uraraka pour rien ! Je choisis surtout de dépasser les limites de mon alter en travaillant avec Aoyama. Bizarrement, il est toujours concentré quand on s'entraîne ensemble, jusqu'à parfois en oublier son côté bling-bling. Je m'occupe des projectiles qu'il doit détruire. Ainsi, je peux à la fois travailler ma limite de poids et mon physique en leur insufflant leur trajectoire à grand coup dans le derrière ! Certes les roches n'ont pas de derrière normalement, mais comme Kirishima notre joyeux caillou en a un, on peut faire une exception pour ses confrères.

Ces trois heures sont passées à la vitesse de la lumière. Tout ce petit monde se dirige vers les vestiaires après le signal salvateur d'All Might. Je retrouve avec les filles avec notre traditionnel "câlin de la sueur", nous nous changeons et sortons en riant. J'ai vraiment de la chance de les avoir, nous sommes très proches et jusqu'ici nous n'avons jamais été en conflit. Je touche du bois. Ce n'était pas le cas au collège avec toutes ces querelles de pacotilles auxquelles elle n'avait jamais rien compris donc ça l'avait étonné de voir se créer aussi vite une si grande complicité entre nous.

Un fin crachin tombe toujours quand nous arrivons devant la porte. Tandis que tout le monde cherche à se protéger de la pluie, je regarde Tsuyu-chan. Elle a tout de suite compris ce que je voulais et me souris en prenant ma main. Honnêtement, j'ai toujours préféré la fraîcheur de la pluie à la chaleur écrasante de l'été. Je ris et nous trottinons toutes les deux joyeusement sous la pluie alors que les autres de la classe commencent leur course effrénée pour rejoindre les dortoirs en évitant les gouttes de pluie.

Comme d'habitude, ils ne remarqueront pas que la pluie n'a pas le même effet sur nous. C'est en quelque sorte un moment privilégié entre moi et ma meilleure amie. Nous nous racontons tous nos tracas, la pluie éloignant les oreilles indiscrètes. De plus, cette année nous avons la théorie le matin et les cours pratiques l'après-midi donc nous n'avons qu'à rentrer pour nous changer.

Cependant, aujourd'hui il nous voit.

- Venez pas vous plaindre si vous êtes malades après ! Surtout toi Tête Ronde ! Parce que la grenouille doit pas risquer grand chose !

Et il repart aussi vite qu'il est arrivé nous laissant perplexe.

- Je rêve ou Bakugo nous a remarquées et s'est inquiété pour nous ?

- Dans ce cas-là, on était deux à rêver Tsuyu-chan.

Nous haussons les épaules de concert et reprenons notre conversation. Nous savons très bien qu'avec l'été qui approche à grand pas si nous ne profitons pas des pluies maintenant, il faudra attendre l'automne.

C'est avec maman que j'ai commencé ces balades sous la pluie. Elle disait que c'était un moyen de nous ressourcer et de réfléchir. 

La première fois j'étais tombé terriblement malade. Néanmoins dès que maman avait mis ses bottes pour faire sa balade je n'ai pas pu m'empêcher de la suivre et depuis je ne suis plus affectée par la pluie.Depuis l'automne dernier où j'avais croisé par hasard Tsuyu-chan dehors, elle m'avait rejoint dans mes balades quotidiennes.

Une bonne heure plus tard, nous nous décidons finalement à rentrer. Tsuyu-chan me taquine sur mon éternelle maladresse. Je n'aurais pas dû lui raconter l'histoire de la bouteille, à croire que j'aime m'enfoncer en fait.

Nous fonçons dans nos chambres pour prendre nos douches et rejoindre les autres pour manger. Dans un sens je suis contente que personne ne nous remarque, on nous prendrait sûrement pour des folles. Et je ne comprend pas, comment ce fait-il que Bakugo nous ait remarqué alors qu'il ne l'avait jamais fait avant ?

Nous n'avons pourtant rien changé, pas plus pas moins remarquables. 

Au repas, je m'installe comme à mon habitude à côté de IIda avec Tsuyu-chan. En passant devant nous, Bakugo s'arrête brièvement puis ses sourcils se détendent et il continue son chemin. Je tourne ma tête vers les gars pour les questionner mais je semble être la seule à l'avoir remarqué jusqu'à ce que Tsuyu-chan me donner un coup de coude.

Alors je sais qu'elle aussi se demande si c'est nous qui n'avions jamais fait attention à Bakugo ou bien le contraire.

***

Voilà voilà mes petites girafes !

J'espère que ce chapitre vous aura plu,

Pour la longueur je ne sais pas trop et n'hésitez pas à me donner votre avis !