Partie 24

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La...

Je suis en train de m'étirer dans la salle qui accompagne mes mardi. C'est de plus en plus rare que je vienne ici pour danser mais j'apprécie cette pièce. Elle me permet de faire des exercices de musculation avec la musique que je choisis, sans être interrompue par quelqu'un pour me demander de participer à un combat. Pas que je déteste ça, mais en ce moment, le calme me fait du bien.

Et puis, cette pièce regorge de bons souvenirs. Les baies vitrées me permettent de profiter du soleil bien que je sois en intérieur. En cette fin de printemps les laisser ouvertes me fait le plus grand bien. Au cœur du gymnase, le seul air qui circule est relayé par la climatisation. Comme c'est un espace clos, les odeurs de sueurs de tout le monde se mélangent ce qui me plaît moyen.

Katsuki est dans le jardin sur lequel donnent directement les baies vitrées, très pratique pour l'observer s'entraîner discrètement. Il vient de temps en temps corriger ma posture pour éviter que je me blesse ce qui me fait beaucoup rire. Il y a encore quelques semaines, c'était moi qui le touchais de cette manière parce qu'il était incapable de garder une posture de danse correcte.

J'aime beaucoup cette proximité distante entre nous. C'est un peu comme si nous étions chacun dans notre bulle mais qu'un mince filet d'eau les reliait. On gravite toujours l'un à côté de l'autre sans pour autant fusionner. Je trouve notre relation apaisante : positivité, constance dans l'amour et vérité. Un chrysanthème en fait.

Je ne sais pas quelle fleur je représente pour lui, mais pour moi il reste un bouton d'or. Il est impatient, toujours joyeux à sa façon, et j'adore quand il se moque gentiment de moi pour me faire sortir de mes gonds.

Quelqu'un toque à la porte ce qui me fait redescendre sur Terre. Kirishima entre tout sourire, me fait tourner avant de rejoindre Katsuki dans le jardin pour lui faire un câlin viril, ce à quoi la bombe humaine répond en le repoussant de toutes ses forces en hurlant. Ils sont trop mignons.

Kirishima ne tarde pas à m'attirer de son bras puissant dans l'étreinte. Il nous ébouriffe tous les deux, je ris aux éclats en voyant la tête de Katsuki à mes côtés, ça va partir en cacahuète tout ça.

- Félicitation les gars ! Mais vous auriez pu me le dire vous-même que vous étiez en couple ! Heureusement que le détective qui est en moi est ressorti à ce moment-là.

Je regarde le blond et je pense qu'on tire tous les deux la même tronche. L'incompréhension est rapidement remplacée par un énorme fou rire, tellement énorme que nous nous roulons dans l'herbe en nous tenant le ventre. J'ai les larmes aux yeux et en voyant la mine déconfite du caillou, je repars de plus belle.

Finalement, je pleure encore de rire lorsque Katsuki commence à expliquer notre situation à son meilleur ami.

- On ne sait pas trop ce qu'on est mais on est bien comme ça et on n'a pas besoin de poser un nom dessus pour l'apprécier.

- Un peu comme un couple libre ?

Le pauvre caillou vient de se prendre un sac de frappe en pleine poire, ouch. Katsuki est pour le moins énervé face à sa remarque et je comprends très bien pourquoi. Il arbore son regard brûlant, ses sourcils sont froncés et sa bouche est crispée. Même si aucune explosion ne se manifeste, ses mains ont adopté leur posture d'attaque instinctivement.

Je décide de calmer le jeu en reprenant Kirishima qui ne comprend pas ce qu'il y a de si mal dans ce qu'il a dit. Tant d'innocence en lui. Je lui souris et lui parle d'une voix douce, comme celle que j'utilise avec les enfants.

- Pour commencer, le mot couple ne fonctionne pas entre nous. Cependant cela ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir d'amour. Et puis, un couple libre est un couple sans la notion de propriété. Je pense qu'on est tous les deux d'accord pour dire que ce qui nous relie est plus de l'ordre de l'exclusivité. Je sais pas si c'est très clair mais c'est comme ça que je le vois.

La bouteille d'eau. (Kacchako)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant