Partie 11

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Vont-elles s'arrêter maintenant ?
Ces gouttes de pluie ?
Ces larmes ?

Je suis en retard. Quelle idée de m'endormir dans un coin isolé de la salle commune parce que je voulais regarder le jardin par la baie vitrée en buvant mon thé comme une grand-mère !?

Et bien sûr, tous piégés dans leur routine matinale, personne ne m'a remarqué. Sauf lui qui m'a prévenue bien trop tard pour que je ne sois pas en retard. 

Bakugo Katsuki, je découvre chaque jour une nouvelle facette de sa personnalité ce qui n'est pas pour me déplaire. Le temps file lentement, comme un cour d'eau tranquille. Peu à peu, je me sens m'éloigner de Midoriya et Iida, le premier étant très occupé par ses entraînements et le second car il prend énormément soin de son grand frère. Je suis heureuse de les voir grandir, s'améliorer et s'affirmer chaque jour un peu plus en temps que héros.

Je me sens comme une grande sœur très fière de ses petits frères, qui les regarde la surpasser pour atteindre leur bonheur. Je ne suis pas une personne fondamentalement heureuse, mais j'aime rendre les gens heureux plus que tout. Et puis, Kirishima et Katsuki m'offrent énormément de petits moments de joie, tant par la danse que les fleurs que je continue de recevoir. 

Bon plus le temps de réfléchir ! Nom d'une courgette asséchée je suis en retard moi ! J'enfile à la va-vite mon uniforme, pas le temps pour les collants ni la cravate, je mets tout dans mon sac, annule mon poids et saute directement par la fenêtre de ma chambre.

En chutant, je remarque que Katsuki est toujours devant la porte, probablement à m'attendre, et moi je suis là avec ma jupe qui vole dans tous les sens à sauter de mon balcon. Je rougis de gène et cache mon visage avec mes mains. Meilleure idée du siècle, mon pouvoir s'annule et je chute beaucoup plus vite que prévu. 

Heureusement, comme s'il avait prévu le coup, Katsuki avait déjà commencé à courir vers moi pour me rattraper puisque je sens que j'atterris presque en douceur dans ses bras. Je cache ma tête dans son épaule beaucoup trop honteuse.

- Je sais bien que t'es pas suicidaire la naine, mais évite de faire des peurs comme ça. Je serais pas toujours là pour te rattraper.

Ce faisant, il prend mon menton dans ses mains et relève ma tête pour déposer un bisou sur le haut de mon crâne. Je suis tellement abasourdie par ce geste plein de douceur que je ne bouge pas, par peur de briser ce moment. 

Il n'a pas non plus l'air de vouloir bouger puisqu'il pose à son tour sa tête sur mon épaule.

- Ne le dis à personne mais j'aime bien les câlins. Surtout pas à Kirishima sinon il ne va jamais me lâcher, j'ai une réputation à maintenir moi.

- Je pense pas que ça ait un impact négatif bien au contraire.

- N'essaie pas de discuter la mioche.

Je souris contre son épaule. Beaucoup trop mignon. J'aime pouvoir sentir sa poitrine se soulever à chaque respiration et entendre battre son cœur.

Le bruit de la sonnerie annonçant le début des cours nous sort de cette torpeur. On s'éloigne quelque peu avant de dire de concert :

- Et merde !

Et une course effrénée avec Katsuki à rajouter à ma liste. Ça part vite en course d'obstacles si bien qu'on finit morts de rire et essoufflés comme des bœufs devant notre salle de cours. Nous n'avons même pas le temps de toquer que Aizawa-sensei nous ouvre avec son éternel regard noir. Nous arrêtons de rire mais je garde toujours mon sourire. Katsuki rentre la tête haute, les mains dans les poches, très indifférent aux regards perplexes des autres.

La bouteille d'eau. (Kacchako)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant