Partie 26

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Nous sommes déjà rendus au dernier test des cours du mardi de l'année. Et c'est celui qui sera déterminant pour valider cette matière, jusque-là nous n'avons fait que des entraînements. J'appréhende beaucoup ce fameux rite de passage en troisième année. Certes, nos résultats dans les autres matières comptent largement plus dans notre dossier, mais cette épreuve a quelque chose de particulier. C'est un combat contre nos doutes et nos peurs.

On est de retour dans cette salle d'attente, celle de notre premier test. Quoi de mieux qu'un retour aux sources, comme on dit ? Les épreuves de courage durant le reste de l'année étaient totalement différentes, je me demande si c'était fait exprès de leur part, probablement.

Avec Deku, on essaye de se détendre tant bien que mal en parlant du voyage des premières années qui reviennent ce soir du camp d'entraînement spécial à la montagne. Au fur et à mesure des appelés, je remarque que l'ordre de passage du premier jour a été conservé ce qui me rassure dans un sens.

Le stress grossit en moi plus le temps passe et nom d'un cacatoès muet, je déteste cette sensation ! Quand vient notre tour, Katsuki m'adresse un dernier sourire encourageant avec d'ouvrir sa porte et d'entrer dans sa pièce. J'inspire une dernière fois avant de tomber dans un abîme sans fin.

Cette fois, je ne suis pas enfermée dans une boîte. En fait, je le pourrais très bien mais je suis incapable de le savoir actuellement puisque je ne vois rien. Aucune idée de si je suis plongée dans le noir, ou simplement aveugle. Je tâtonne dans l'obscurité ne rencontrant que du vide jusqu'à entendre une respiration au creux de mon oreille.

Je me stoppe instantanément, puis prends une pose défensive. Je ne dois surtout pas céder à la panique. Le souffle est toujours présent, rapidement remplacé par une voix que je ne connais que trop bien : Katsuki Bakugo.

Un contraste me saisit. Il a beau avoir le ton doux de quand il me susurre des mots plaisants, ses paroles sont dures et violentes. Cela me blesse, de l'entendre me rabaisser comme une moins-que-rien avec cette voix. Mais je résiste, toujours prête à me battre. Je ne lui réponds même pas.

Cependant, une once de culpabilité s'immisce en moi. Bientôt, les timbres de mes parents rejoignent le sien, plus lointains, plus effacées mais dont le message est encore plus douloureux.

- Tu nous as abandonnés pour poursuivre une chimère.

- Tu n'es pas ma fille. Je ne veux plus jamais te revoir.

Les voix s'amplifient et tourbillonnent autour de moi. Mes amies de collège, ceux de ma classe, Michel et Michelle, Mei. Leurs accusations et leurs critiques me transpercent de part en part, tel des boulets de canon. Je souffre mais je tiens bon, tremblante et les poings devant mon visage pour me protéger. Comme si mes bras pouvaient former un bouclier sur lequel ricocheraient toutes ces insultes.

- On ne t'a jamais supporté de toute façon.

- Sale égoïste. Le monde ne tourne pas qu'autour de toi.

- Tu as toujours été un poids pour nous. Tu nous faisais juste pitié.

Puis vient le silence.

Un calme envahit la pièce et je soupire sans pour autant baisser ma garde, quelque peu soulagée de ne plus les entendre. Mes yeux papillonnent mais je ne recouvre pas la vue.

Le chuchotement de Katsuki reprend, me brisant instantanément le cœur avec un simple mot.

- Adieu.

Je n'ai pas le temps de réagir qu'une goutte me tombe dessus, rapidement suivie par une myriade d'autres, s'écrasant sur mon visage et mes épaules comme le ferait la pluie. Sauf que ce n'est pas de la pluie. J'ai passé trop de temps sous celle-ci pour le savoir. En l'occurrence, ce qui me tombe dessus n'en est pas.

La bouteille d'eau. (Kacchako)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant