Partie 8

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C'est juste
Une averse
Qui ne fait que de passer
C'est comme ça que je le ressens

La douleur revient. Je n'arrive pas à la repousser, elle m'emplit lentement mais sûrement. Je n'ai plus qu'à attendre que ça passe, la gorge nouée, seule dans ce jardin.

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L'été et sa chaleur écrasante arrivent à leur terme et laissent doucement place à ma saison préférée : l'automne. Les douces couleurs orangées emplissent la ville comme un coucher de soleil permanent. La pluie reprend doucement ses droits. 

Tsuyu-chan ne vient plus avec moi sous la pluie. Je ne lui en veux pas, elle s'entraîne beaucoup plus qu'avant et je sais que d'un côté elle n'aime pas me laisser toute seule aussi. Mais ça me fait du bien de ne pas parler à quelqu'un. Il n'y a que moi et le clapotis de la pluie.

Parfois, des rayons de soleil viennent percer les nuages comme maintenant. Je me demande quelle fleur je vais trouver aujourd'hui.

Katsuki.

Depuis le début de l'été, il a pris l'habitude d'en déposer une chaque jour dans un nouvel endroit. Je ne sais pas comment personne ne fait pour les remarquer. Elles apparaissent toujours de façon si brutale dans mon champ de vision pourtant. 

Les filles se sont d'abord demandées comment je faisais pour savoir qu'elles étaient pour moi, me mettant ainsi le doute. Il l'avait rapidement balayé gravant mon prénom dans la tige. Maintenant, elles voulaient à tout prix savoir qui était mon admirateur secret. Je feignais de ne pas savoir sinon elles auraient eut tôt fait d'élaborer un plan à la mord-moi-le-noeud pour nous mettre ensemble, ce que je voulais éviter à tout prix.

Il était toujours là, discret, quand je découvrais la fleur. Comme s'il voulait absolument voir ma réaction, je le gratifiais toujours d'un sourire. Je ne sais pas comment les filles ont fait pour ne pas le remarquer même après plus de quatre mois de manège. 

J'aime beaucoup le fil discret qui nous unit. C'est un peu comme un jardin secret ou un jeu rien qu'à nous. Il profite d'ailleurs beaucoup de ce jeu ces derniers temps, prenant plus de risques. Les contacts légers et fugaces s'accentuent autant dans le temps qu'en intensité pour me montrer qu'il est là et que je ne dois pas l'oublier.

Je ne vois pas comment je pourrais faire d'ailleurs. Il prend chaque jour un peu plus de place dans mon quotidien, mais ce n'est pas pour me déplaire.

Je suis toujours aussi proche de Tenya et Deku. Et ce, malgré la déclaration que m'a faite ce dernier. Il savait très bien que je n'avais pas ce genre de sentiment pour lui mais il avait besoin de le faire pour pouvoir passer à autre chose. Notre trio est resté intact après ça, ce qui a surpris la plupart de la classe. Je ne comprends pas pourquoi, Deku-kun est le genre de personne tellement gentille qu'il fait passer tout le monde avant sa propre personne. Quant à Tenya, il s'est beaucoup rapproché de Mei ces derniers temps. On fait toujours nos petites réunions du jeudi soir tous les trois, on est bien et ça nous suffit.

Aujourd'hui nous sommes mardi et il pleut, ce qui veut dire balade en perspective. Mes deux meilleurs amis ont fini par remarquer mes absences répétées étant donné que Tsuyu-chan n'était plus avec moi, mais ils ont bien compris que je souhaitais rester seule. 

Je me promène dans les sous-bois pour rejoindre le petit pont en pierre. Je m'y assois et laisse pendre mes pieds déchaussés dans le vide. Le pont est tellement bas que parfois mes orteils effleurent l'eau froide. Je m'allonge fermant les yeux pour écouter le clapotis de l'eau.

Une vague de tristesse apparaît et je la laisse me submerger. Les larmes ne viennent toujours pas, je me sens bloquée. 

- Hey Ochako, faut pas rester comme ça tu vas attraper la crève je te dis.

La bouteille d'eau. (Kacchako)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant