Imprévisible Attirance [Amour Sucré - Nathaniel]

Chapitre 16 : Face à l'immensité qui nous entoure

Andraste

- Je vais voir ce qu'elle veut, je reviens, dit Nathaniel en déposant un baiser sur mon front.

La porte se referma derrière lui, me laissant une nouvelle fois seule dans sa chambre. Je me levai du lit et ouvrai les rideaux en grand. Quel temps... Le ciel de cette fin du mois de novembre se montrait des plus nuageux, annonçant de nouvelles averses à venir. Un frisson parcouru mon corps au vu de la fraîcheur qui s'était installée ces derniers jours, mes jambes nues ayant troqué la chaleur du boxeur contre le parquet froid.

M'asseyant sur le matelas, j'attrapai mon téléphone sur la table de nuit et le rallumai. A peine le réseau s'était-il activé qu'un nombre incalculable de notifications s'affichèrent sur mon écran, me faisant écarquiller les yeux de stupeur.

- Comment...

La voix d'Ambre résonnait à travers le battant.

- Mais tu ne risquais pas de me répondre, vu que ton téléphone est ici.

Le cœur battant à tout rompre, j'enfilai précipitamment mes vêtements encore humides de la veille, me mouvant si rapidement que cette dernière eut à peine le temps de terminer sa phrase que je commençai déjà à ouvrir la porte avec prudence.

- Enfin, je vois que tu étais plutôt... occupé.

Les deux têtes blondes se tournèrent vers moi, surprises de mon arrivée, ou plutôt devrais-je dire, de mon départ.

Je croisai le regard réprobateur d'Ambre et une seule seconde me suffit pour comprendre.

Elle savait.

Elle avait tout vu, c'était évident. Personne ici ne pouvait être passé à côté de ces photos, ces dernières monopolisant tous les réseaux.

- Excusez-moi, je... je vais vous laisser, je ne veux pas vous déranger. On se voit plus tard, Nath, ajoutai-je faiblement, fuyant lâchement son regard.

Je l'aperçu hocher la tête dans ma direction avant de me laisser disparaître dans le couloir. Je ne voulais pas être présente quand la mannequin allait lui montrer les preuves de ma nuit dernière, c'était au dessus de mes forces. Même si Nath était au courant, voir une nouvelle fois la déception dans son regard m'était insoutenable.

Leurs voix filtrèrent une dernière fois à travers le battant, m'incitant à m'éloigner d'ici rapidement.

- Andraste et toi, alors ?

- C'est pas ça le sujet...

Sortant de l'immeuble, je marchai précipitamment le long du parc, serrant mes bras l'un contre l'autre plus pour stopper leurs tremblements fébriles que pour me réchauffer. La pluie avait déjà recommencé à tomber, mouillant à nouveau mes cheveux qui se collaient désormais à mon visage.

Qui pouvait se montrer assez tordu pour suivre des gens jusqu'à leur appartement, sérieusement ?

Enfonçant mes ongles dans mes bras à travers les manches de ma veste, j'accélérai encore le pas pour atteindre la cour du campus, celle-ci se montrant totalement déserte en ce dimanche pluvieux. J'ouvrai rageusement la porte du dortoir de mes doigts mouillés, glissant légèrement sur la poignée, puis dévalai le couloir jusqu'aux escaliers, préférant user ce trop plein d'énergie qui courait en moi, laissant au préalable toute une traînée de flaques d'eau à ma suite. Arrivant au premier étage, je bifurquai sur la gauche en direction de la porte de ma chambre, mais me stoppai devant celle-ci, un papier scotché dessus attirant mon attention.

Je m'approchai en quelques enjambées et l'arrachai fébrilement, lisant le mot écrit au marqueur noir.

"Salope"