Chapitre 23 : Partir

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Andraste

Après avoir rapidement dit au revoir à tout le monde, en partie du moins, Nathaniel et moi montâmes dans la voiture que ce dernier décida finalement de garder un peu plus longtemps, autant qu'elle se montre utile après tout. Bouclant nos ceintures, il démarra sur la route enneigée.

Tournant la tête vers la fenêtre, je repensais à ce que la mère des jumeaux m'avait dit quand ils s'étaient absentés dehors. S'asseyant à mes côtés, elle m'avait avoué quelque chose qu'elle ne semblait pas prête à laisser paraître aux yeux de sa propre famille, car c'est d'une voix basse qu'elle s'était adressée à moi, les mains serrées sur le pan de sa jupe crayon.

- S'il vous plaît Andraste, prenez soin de Nathaniel. Je vois bien comme il s'est ouvert à vos côtés... ne l'abandonnez pas comme je l'ai fait, m'avait-elle presque suppliée.

Les larmes qui avaient rempli ses yeux m'avaient alors totalement prise au dépourvu.

- Je me doute bien comme cela doit vous paraître surprenant, mais sachez que je tiens à mes enfants plus que tout. Je ne serais jamais la mère parfaite et aimante que tout enfant mérite d'avoir, j'en ai tout à fait conscience, mais je vous en prie, offrez-lui la possibilité d'avoir une raison de faire confiance aux gens.

Sur ces dernières paroles, elle s'était relevée de son siège sans me laisser la possibilité de répondre, préférant sûrement s'éloigner avant de craquer au vu et au su de tous.

Je ne pouvais m'empêcher de me demander comment Nathaniel réagirait s'il venait à apprendre que sa mère m'avait confié ceci. Y croirait-il vraiment ? Il était sûrement encore trop tôt pour que ce dernier accepte ces paroles et il était certain qu'Adélaïde le savait. Tant bien même qu'elle n'avait pas eu à le préciser, car nous savions toutes les deux que cette vérité devait rester cachée pour le moment. Et même si les efforts du boxeur se montraient déjà incommensurables, il n'en restait pas moins qu'il n'était pas encore prêt à tout entendre.

*

Après avoir roulé pendant près de deux heures, le jeune homme gara finalement la voiture sur le parking d'un hôtel.

- C'est déjà trois heures du mat', on va s'arrêter là pour la nuit si ça te va ? s'enquit-il tout en frottant ses yeux de fatigue.

Les paupières alourdies par le sommeil qui commençait à me happer depuis plus d'une heure, j'acquiesçais tout en sortant mollement du véhicule. Nathaniel attrapa nos affaires dans le coffre et nous entrâmes dans le bâtiment.

- Ce n'est pas vraiment le genre d'hôtel dans lequel j'aurais aimé t'emmener, ricana-t-il ironiquement.

- Si je ne trouve pas des pétales de roses sur le lit, je pars d'ici tout de suite, je te préviens.

Son rire résonna dans le hall d'entrée ce qui me fit sourire de plus belle.

Après avoir réservé une chambre, nous montâmes en silence dans l'ascenseur jusqu'au quatrième étage. La lumière blanchâtre de l'habitacle laissait ressortir les cernes du blond, accentuant la fatigue morale et physique qui marquait son visage depuis plusieurs jours. Quand la sonnerie indiquant que nous étions arrivés retentit, il attrapa nos sacs de la main droite quand un mouvement sec provenant de son épaule attira mon attention. Les mâchoires soudainement crispées, il se retourna sans préambule avant de se diriger bien plus rapidement que nécessaire vers notre chambre. Le suivant par force de grandes enjambées, j'attendis que nous soyons entrés dans la pièce pour le questionner.

Imprévisible Attirance [Amour Sucré - Nathaniel]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant