Nathaniel
Posant mes lèvres sur celles d'Andraste, je m'accrochai déraisonnablement à elle, froissant son vêtement de mes mains une fois encore tremblantes, suffoquant intérieurement face à l'amplitude des sentiments contradictoires qui m'emportaient. La peur irrationnelle qui m'habitait sans cesse semblait soudainement monter en crescendo, accompagnée néanmoins d'une sensation qui m'étais jusqu'à présent inconnue. Cette dernière, incroyablement salutaire, m'enveloppai en effet d'une euphorie totalement nouvelle, réchauffant ma poitrine trop longtemps restée figée. C'était donc ainsi, porté par le fléau qui régnait en moi, que je couvrais la bouche de la jeune femme de mes baisers inassouvis, ne lui laissant nullement le temps de récupérer son air si précieux que je m'empressai de lui voler.
Mon baiser était dur, brutal, désespéré.
J'embrassai la jeune femme de la pire façon possible, déversant en elle tous mes tourments, ne lâchant ses lèvres sous aucun prétexte, dans l'espoir fou de retrouver une once de souffle au creux du sien, agrippant maladivement ses hanches pour l'empêcher de m'abandonner-là. Ouvrant entièrement la brèche, je lui offrais tout, sans exception. Tout ce qui faisait mon être. Mes peines, mes erreurs, ma rage et peut-être même ce qu'il restait de mon cœur, car en cet instant précis, j'étais persuadé d'une chose, c'est que jamais il n'avait eu si ostensiblement envie de battre.
Et cela me chamboulai, percutait violemment tout ce que j'avais toujours cru maîtriser un jour. La véritable adrénaline qui me permettait de rester en vie, c'était celle-là et nullement une autre. Andraste était mon salut et chacune de ses caresses me le prouvait, allumant un brasier ardent dans chaque zone de mon corps de son simple contact. Comment avais-je fait pour respirer, avant elle ? C'était comme prendre la première bouffée de sa vie, aussi incroyable et fou qu'une tempête, aussi vivifiant qu'une vague gelée en pleine face. Je ne pourrai jamais plus m'en passer, j'en étais certain.
Maintenant que j'avais enfin goûté au paradis, il m'était impossible de retourner dans ce qui faisait mon enfer.
Mais cela ne semblait pas l'effrayer pour autant, celle-ci répondant tout aussi urgemment à mon étreinte. Enroulant ses mains derrière mon crâne, elle attirait mon visage toujours plus près du sien, m'incitant à continuer mes assauts sur ses lèvres gonflées. Desserrant non sans difficulté ma poigne, je remontai mes mains jusqu'à ses joues et renversai sa tête en arrière, de manière à venir la surplomber prestement de mon corps, joignant par la même occasion ma langue à la sienne. Jamais je n'avais eu autant envie de me laisser aller, taisant le temps d'une étreinte le flot de mes pensées suffocantes.
Détachant lentement nos lèvres, je posai mon front sur le sien et fermai les yeux. Son doux parfum partout sur moi inondait mes narines, m'enveloppant dans un sentiment de plénitude totalement inédit. Inconsciemment, je laissai délicatement ma main jouer avec une mèche de ses cheveux, savourant religieusement cette proximité qu'elle acceptait de m'offrir.
- Je suis désolé, dis-je doucement en rouvrant les paupières. Pour tout. Mes changements d'humeur, la façon dont je t'ai repoussée, mon comportement inacceptable, et plus encore, de t'alourdir égoïstement de la charge conséquente que je me trimbale au quotidien.
Laissant glisser doucement ma main sur sa joue, je continuai :
- Tu ne mérites pas que je t'accule ainsi, mais je n'arrive décemment pas à m'éloigner de toi.
- Tu t'es déjà excusé pour tout ça, me répondit-elle en un sourire tendre.
- Mais il y a encore une chose pour laquelle je ne l'ai pas faite. Je n'aurais jamais du réagir comme je l'ai fait quand j'ai appris pour Castiel et toi, tu es libre de faire ce que tu veux et je n'ai aucunement mon mot à dire dessus. C'était idiot de ma part et j'en suis sincèrement désolé.
VOUS LISEZ
Imprévisible Attirance [Amour Sucré - Nathaniel]
FanfictionAu premier abord, je ne l'avais pas immédiatement reconnu. Il semblait plus mûr, plus froid également, comme marqué par une charge trop lourde à porter pour lui. Mais à mieux y regarder, il s'était également embelli. C'est ainsi qu'au détour de no...