14 [Réécriture]

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                            Logan

— Alors ? Demandé-je à mon frère qui vient de raccrocher.
— Ce soir à minuit.
Dix jours sont passés depuis que mon frère s’est fait tabasser, et ça y est, nous avons l’argent.
— Très bien. Après ça, ça sera fini pour de bons.
— Promis.
— Aller retourne en cours.
Il repart, je le suis du regard et tombe sur Hayden qui parle avec Riley. Je la regarde un instant, je ne me lasserais jamais de la regarder. C'est un ange, cette fille. Je ne la mérite tellement pas.
— Hey, c'est quoi que tu regardes comme ça ?
Je reviens à moi sentant le bras de Jess sur mes épaules.
— Ho, euh… Rien, rien.
— Tu fais quoi ce soir ? Tu n’as pas de combat ?
— Non, mais Darec a appelé Hugo. Il faut qu'il lui ramène l'argent ce soir, je vais aller avec lui.
— Je vais venir…
— Non, c'est trop dangereux.
— Raison de plus.
Je ne réponds pas sachant qu'il ne lâchera pas l'affaire.
Nous nous dirigeons tous les deux à nos cours respectifs, mais comme c'est dix derniers jours, je n'arrive pas à me concentrer. Mes pensées sont toujours tournées vers Hayden. Dix jours, que je ne l'aie pas vu mis à part dans les couloirs, ou quand son frère s'arrête pour lui parler. Et je n'en peux plus, je veux la voir, lui parler, la prendre dans mes bras, l'embrasser. Mais pour l'instant, je ne peux pas. À partir de ce soir, ça devrait aller, toute cette histoire sera réglée et je pourrais avoir plus de temps et moins de problèmes.
L’heure de déjeuner arrive vite et quand je me dirige vers la cafète, je vois Hayden marché devant moi. Elle est toute seule. Je regarde autour de moi, personne que je connaisse à l’horizon. C'est m’a chance ! J'accélère le pas et quand je me retrouve à sa hauteur, je la fais entrer dans la première pièce que je trouve. Par chance je tombe sur un amphi vide.
— Mais, qu'est-ce que…
Je ne la laisse pas finir et la plaque contre la porte, la verrouillant, avant de l'embraser.
Mon Dieu, qu'elle m'avait manqué !
Elle répond à mon baisé passant ses mains dans ma nuque. Et quand ça commence à s'enflammer elle me pousse et se dégage de ma prise.
— Non, non, avant toute chose, je veux des réponses.
Et merde, moi qui pensais qu'elle aurait tout oublié.
— Hayden…
— Non, Logan ! Ça fait dix jours que tout tourne dans ma tête, que je ne comprends rien, alors tu vas m'expliquer.
— Je t'expliquerai tout, mais pas maintenant je n'ai pas envie de me prendre la tête.
Son regard me fait bien comprendre qu’elle ne veut pas renoncer. Je colle mon front au sien, et pose mes mains sur ses hanches en la tirant doucement vers moi.
— Je te le promets. Tu m'as manqué.
Elle lâche un soupire, rendant les armes. Un sourire s'échappe de ses lèvres puis elle se rapproche me prenant dans ses bras.
— D'accord. Toi aussi, tu m'as manqué.
Je la serre contre moi. J'aime la sentir contre moi. Je relève sa tête et l'embrasse, une main sur sa joue, l'autre sur sa taille, je la rapproche encore plus. Je mordille sa lèvre et elle met fin au baiser par manque de souffle. Je me noie dans ses yeux bleus innocents, sincères. Ça y est, mini Logan fait son apparition. Cette fille me fait perdre tous mes moyens.
Je la serre encore plus contre moi et elle me regarde choquer, une fois qu'elle aussi a senti mini Logan. Elle est tellement mignonne, si innocente, elle ne comprend pas que le seul fait de la regarder me met dans tous mes états. Sans plus attendre, je l'embrasse comme un fou. Elle passe ses mains dans mes cheveux tirant légèrement dessus, je grogne de plaisir. Je la soulève et l'assois sur le premier bureau que je trouve. Je commence à embrasser sa mâchoire, remonte jusqu'à son oreille que je mordille, elle gémit.
— Logan ? Logan ?
— Hum ? lâché-je dans son cou..
— On ne va pas faire ça là ? Si ?
Je m'arrête et la regarde dans les yeux. Je vois qu'elle en meurt d'envie, mais elle a peur.
— Arrête-moi si tu ne veux pas, la défié-je, un sourire taquin aux lèvres.
Je replonge dans son cou.
Elle ne m’arrête pas.

*

— Je vais être en retard par ta faute ! se lamente, ma belle blonde.
— Avoue ça en valait le coup.
— Je ne sais pas, je ne suis pas sûr.
Je rattrape Hayden avant qu'elle sorte et la plaque dos contre moi, j'entoure mes bras autour de sa taille en coinçant les siens pour ne pas qu'elle bouge.
— Je n'ai pas bien écouté, tu as dit quoi ?
— Que je ne pense pas qu'une partie de jambes en l'air avec toi, vaille le coup que je loupe mon cours de philosophie.
Je passe à l'attaque en lui faisant des baisers qui pètent dans le cou. Elle se met à rire en bougeant dans tous les sens.
— D'accord, d'accord. Ça valait le coup. Largement !! Arrête, ça me chatouille !!
J'arrête, la tourne face à moi et lui pose un léger baiser sur les lèvres.
— Pourquoi tu ne manges plus a la cafète ? demandé-je, me posant la question depuis quelque temps.
Elle baisse son regard, perdant également son sourire. Du bout de mon index je lui relève la tête.
— C’est en rapport avec Norman, pas vrai ?
Elle ne répond pas, mais ses yeux me le disent bien.
— Il ne t’approchera plus. Je te le garantis. Et même s’il le fait, il n’arrivera jamais assez près de toi, je serais là avant.
Elle passe ses bras derrière ma nuque et me tire à elle pour coller son front contre le mien.
— Merci, dit-elle dans un souffle.
— Aller vas-y, tu vas vraiment être en retard sinon.
Elle tourne les talons et s'en va, me souriant avant de passer la porte.
Ma mère me disait tout le temps que pour séduire une femme il faut la faire rire, mais j’ai bien l’impression qu’à chacun de ses rires c’est moi qui suis séduit.

*

— Tu étais ou encore ? me demande Aaron, quand j’arrive a la cafète.
— Pas tes affaires.
— Ho monsieur fait des cachoteries. Tu étais avec Paula, avoue, lance Finn.
— Non, Paula ça fait un moment que je ne la vois plus.
Quelques jours après qu’elle soit venue à l’appart, alors qu’il y avait Hayden, j’ai mis un terme à notre relation. Elle était blessée, mais n’a fait zéro scandale, elle savait très bien que ce n’était rien de sérieux. Je lui est souhaité d’être heureuse et elle en a fait de même. Point.
— Tu nous caches quelque chose d'important, j'ai l'impression. Qu'en penses-tu Finn ?
— Je pense comme toi. Jessy est au courant lui ?
— Non, vu qu'il n'y a rien !
— Si tu le dis, réplique Aaron.
— Vous me saoulez vous deux, voilà ce que j’en dis !
Je pique une frite à Finn et me casse à mon prochain cours, sous ses lamentations.
Je croise Darec qui rit avec Hayden, dans les couloirs.
— Logan, qu'est-ce que tu fais ? demande mon petit frère.
— J'allais en cours et vous ?
— Prof absent, m’informe Hayden.
— Du coup, je l'emmène chez Tony. Elle n'a pas mangé, me dit-il tout sourire.
Ça a beau être mon frère, je ne peux pas m'empêcher de m'énerver. Je lui lance un regard noir, mais lui, il sourit.
Abrutie.
— Ne me regarde pas comme ça. On va juste manger un bout. Bon, je m'avance.
Il part devant alors qu'Hayden reste à mes côtés.
— Ne serais-tu pas jaloux de ton frère ? me taquine-t-elle en souriant.
— Non. Je sais qu'il ne m'arrive pas à la cheville.
Je la tire dans un petit coin où on ne nous voit pas, et l'embrasse.
— C'est sûr que je préfère tes baisers aux siens.
  Quoi ?!
— Comment ça ? Il t'a embrassé ?!
Elle se met à rire.
À la garce, j'ai eu peur.
— Vilaine que tu es !
— J'ai adoré ta tête !!
— Ce n'est pas drôle.
— Si, ça l'est. Bon Darec m'attend et toi tu as cours, alors on se voit plus tard.
— Demain soir, tu veux bien qu'on fasse un truc ? Demandé-je rapidement en passant une main dans mes cheveux.
Elle me regarde avec surprise.
— Tu me proposes un rencard ?
— Ouais, j'imagine. Je ne sais pas trop comment mis prendre, je n’ai jamais…
Elle pose ses mains sur mes joues et m'embrasse.
— J'en serais ravie.
Elle s’en va avec un dernier sourire à mon attention.
Et mon cœur flanche encore un peu.

*

Je rentre à l'appart en premier. Il n'est que vingt-deux heures quarante-trois, j'ai encore le temps. Je file sous la douche, me débarrassant de la crasse de cette journée. Une fois propre je me couche sur le canapé un instant en attendant Darec. Une demi-heure passe et Darec n'est toujours pas là.
Qu'est-ce qu'il fait ?
J'essaie de l'appeler, mais il ne répond pas. Je ressens un mauvais pressentiment. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'il est sur le point de faire une connerie. Je cours dans ma chambre, appelant Jess en même temps. Alors que ça sonne, je soulève la trappe où nous avions caché l'argent.
Et merde !
— Logan ?
— Jess, Darec va faire une connerie, il a pris l'argent.
— J'arrive tout de suite.
Mais quel débile ! Il croit qu'il va faire quoi tout seul au milieu de ce gang, il croit qu'ils vont prendre l'argent tout gentiment et le laisser partir. Je ne suis pas sûr. Je prends ma veste, ferme l'appartement à clé et cours à l'extérieur. Cinq minutes plus tard, Jessy s'arrête devant moi, je grimpe dans sa voiture et il démarre en trombe.
— C'est où ?
— Dans le mauvais quartier, à deux rues du Guster.
— Ça ne sent pas bon tout ça.
  Je ne réponds pas, espérant ne pas arriver trop tard.
— Là ! Jess, arrête-toi ! dis-je en voyant mon frère en pleine bataille.
La voiture n'est pas encore arrêtée que je saute de cette dernière pour rejoindre mon frère. Je me jette dans la bataille suivie de près par Jess, je mets deux types à terre avant d'entendre des coups de feu.
Putain !
Je cherche Darec des yeux et lui saute dessus pour pas qu'il soit touché par une balle perdue. Mais vu la douleur que je ressens dans mon bras, je pense que c'est moi qui l’ai prise. Je ferme les yeux et serre les dents un instant, toujours sur mon frère.
— Merde, Logan, ça va ?
— Ouais, je survivrais.
Je me relève en serrant les dents.
Ça fais un mal de chien !
Je vois Jessy tenir l'arme contre la tempe du mec qui a tiré. Un sourire aux lèvres.
— Plus personne ne bouge. Je n’hésiterais pas à tirer, menace-t-il.
— Je veux voir Hugo, leur annoncé-je.
Il faut qu'on mette les choses au clair, je veux plus qu'il s'approche de mon frère.
— Tu as écouté ! Allez, emmène-nous a lui.
Jess aurait fait un super gangster.
Ils nous amènent dans un bâtiment à même pas deux cents mètres du lieu de bataille. Un hôtel plus précisément.
— Tu devrais cacher le flingue si tu ne veux pas que le propriétaire appelle la police, prévient le mec que Jess tient.
Jessy lui lance un regard noir, et planque le flingue dans l'arrière de son jean. Nous nous engageons dans l'hôtel, qui est plutôt luxueux comparer à l’extérieur. L’ascenseur nous amène jusqu'au deuxième étage, nous suivons les gars jusqu’à la chambre vingt-trois puis nous nous introduisons à l’intérieur sans vraiment savoir ce qui nous attend.
— Vous avez l'argent ? dit une voix grave.
Quand nous entrons dans le petit salon, Hugo est assis, un cigare à la bouche. Des cheveux bruns, un visage dur avec une mâchoire carrée et une barbe épaisse et bien taillée. Une énorme balafre barre son côté droit du visage, du sourcil, à la base de son cou. Son œil droit est visiblement crevé. Il doit avoir dans la quarantaine, et dois bien faire un mètre quatre-vingt-dix pour quatre-vingt kilos de muscle. C’est un gros balèze quoi.
— Oui on l'a, répond Darec. Malheureusement, je n'ai pas eu le temps de leurs données, que tes petites bites mon sauté dessus.
— Tu vas voir si on est des petites bites !
— Du calme ! interviens Hugo, de sa voix grave. Où est l'argent ?
  Je lui jette le sac, que j'ai récupéré après la bataille.
— Il y a le compte, maintenant que tu as l'argent laisse mon frère tranquille !
— Et tu vas faire quoi, si je ne le fais pas ?
— Tu n'aimerais pas le savoir.
  Il se met à rire.
— Tu es bien L-J ? Le champion du Guster ?
— Oui.
— Alors je te propose un truc. Livre un combat contre moi. Si tu gagnes, vous entendrez plus parler de moi et en plus, je te rends la moitié de ton argent, mais si tu perds, je te veux toi et Darec dans mon gang.
Il pose sa cheville sur son genou, et tire une taffe de son cigare, me fixant un aire de défis dans le regard.
— Seulement moi.
— Logan…
Je fais signe à Darec de se taire.
— Tu as peur de perdre ?
— Non, mais je préfère être sur mes gardes.
— Très bien, tu me suffiras toute façon. On se dit dans trois semaines. Je dois m'absenter pour le moment.
— Dans trois semaines.
  Hugo me tend sa main et je la serre.
  Dans quel pétrin on s'est encore fourré ?

*

— Tu es fou ! Pourquoi tu as fait ça ? me crie Darec une fois dans la voiture.
— Ne me fais pas la leçon Darec. Tu voulais que je fasse quoi ?
— Refusé !
— Pour qu'il revienne à la charge ? Non. Je gagnerai toute façon.
— Mais oui, est confiance en ton frère Darec, me soutient mon meilleur ami.
— Et pourquoi t'es parti tout seul ? Tu voulais te faire buter, c'est ça ?!
— Non, je ne voulais pas que te soit mêlé a tout ça, mais au final c'est encore pire.
— Tu es aussi fou que moi ! Si on n’était pas arrivé, tu serais peut-être mort, Imbécile !
Il ne répond pas, plus personne ne parle. Je me perds dans mes pensées et me dis que là, la seule chose que je veux, c'est voir Hayden.
— Jess, pose-moi au campus s'il te plaît.
— Attends, il faut soigner ta blessure au bras et…
— C'est bon, t'inquiètes. Pose-moi, s'il te plaît.
— D'accord.
Bizarrement, il ne pose pas plus de questions et tant mieux.
Je lui dis de me poser plus loin que le dortoir de sa sœur pour pas qu'il se doute de quelque chose et une fois qu'il est reparti, je marche dans le sens inverse pour retrouver Hayden.
Au fur à mesure que je marche, je me sens de plus en plus faible. En plus il fait super froid ce soir, février arrive bientôt, mais les chaleurs ne sont pas encore là. Mon bras me fait mal, mais j'essaie de ne pas y penser. J'arrive devant la porte de la chambre d'Hayden. Je toque. Ma tête tourne de plus en plus.
J'aurais peut être du allé à l’hôpital tout compte fais.
— Logan ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?
— Hayden. Je… Je voulais te voir.
— Mais qu'est-ce qu'il t’est arrivé, tu avais un combat ce soir ?
— Non, je…
— Mon Dieu ton bras ! Il faut aller à l'hôpital vite !
— Hayden, je ne me sens pas très bien.
— Quoi ? Logan, regarde-moi.
Mes yeux se fatiguent, mon corps ne me tient plus et je tombe à terre.
— Non Logan, reste avec moi. Ne t'endors pas !
Hayden s'assoit à mes côtés.
Je l'entends vaguement parler au téléphone. Mais j'entends surtout ses sanglots et je ne peux rien faire. Je commence à avoir froid, mes yeux se fatiguent. Je sens une pression sur mon bras, mais n’y porte pas plus d'attention. Je sens mes yeux se fermer. Ça y est, c'est fini. Comment j'ai pu en arriver là ?
Un léger picotement sur ma joue me réveille un peu.
— Logan ! Reste avec moi. L'ambulance arrive. Parle-moi. Il ne faut pas que tu dormes.
Elle pleure.
— Je suis… Désolé.
  Et je m'endors.

*

C'est la bouche pâteuse que je me réveille, les rayons du soleil m'empêchent d'ouvrir correctement les yeux. Je regarde autour de moi, tout est blanc. Je suis à l'hôpital. Et merde, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ah oui, mon bras. Je me souviens, avoir était chez Hayden, et cette sensation d'être faible.
Je me redresse sur mon lit quand la porte s'ouvre sur Hayden. Ses yeux sont rouges et gonflés. Elle a du tant pleuré pour être dans cet état. Je m'en veux tellement. Je regarde mon bras qui est en écharpe, il me fait légèrement souffrir.
— Logan ? Ho Logan, tu es réveillé !
Elle me prend dans ces bras et je la serre fort contre moi. Elle se met à pleurer dans mon cou.
— Tu m'as fait peur, tellement peur. Je… Je savais plus quoi faire. J'ai… J'ai cru que tu allais mourir.
— Je suis désolé. Je suis là. Je suis là.
— Tu avais une balle dans le bras. Une balle, Logan ! Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Je… Je… On s'est battu et ça a mal tourné.
— Tu ne me dis pas tout, là.
Sans avoir le temps de répondre, le docteur entre dans la chambre. Il m'explique qu'ils m’ont opéré pour sortir la balle, me pose plusieurs questions, je leur explique que je ne souhaite pas porter plainte en leur mentant sur le déroulement de la soirée. Hayden me regarde sévèrement, sachant très bien que je mens. Le docteur me fait faire plusieurs tests, et me dit que tout est en ordre. La balle n’a rien touché de grave et avec un peu de kinés, je devrais récupérer.
— Vous pouvez sortir, il vous suffit de signer les papiers à l'accueil. Au revoir, Monsieur Jones, et bon rétablissement.
— Merci.
Arrivée sur le parking, il fait déjà jour.
— Tu es resté toute la nuit avec moi ?
— Évidemment. J’ai voulu prévenir ton frère, mais il ne répondait pas.
— Je préfère qu’il ne sache pas. Il s’en veut assez comme ça, déclaré-je en montant dans la voiture.
Hayden s’installe derrière le volant.
— Logan, je veux que tu m'expliques ce qu'il se passe, maintenant, proclame Hayden en démarrant le moteur.
Je soupire. Et garde le silence. Si je lui dis, je risque de la mettre en danger. Je ne peux pas faire ça.
— Je ne peux pas. Il faut juste que tu me fasses confiance.
— Confiance ? Je te fais confiance ! Mais je m'inquiète Logan, je me pose des questions. Tu es arrivé dans ma chambre à deux heures du matin, à moitié mort ! Tu imagines ce que je ressens, ce que j'ai ressenti en te voyant ou pas ?! Je ne supporte plus d'être dans le flou Logan. Il faut que tu me dises ce qu'il se passe.
— D'accord, d’accord, cédé-je. Je vais te raconter. Ne retourne pas au campus, prends à droite à la prochaine, on va aller se balader.
Je lui indique le chemin jusqu'à une petite clairière où nous serons tranquilles. Elle gare la voiture sur le bas-côté, puis nous sortons prenant un petit sentier dans les bois. Arrivés à un petit pont qui traverse un ruisseau, nous nous y asseyons laissant nos jambes pendre en haut de l'eau.
— Mon frère prend de la drogue…
— Quoi ? Darec ? Mais…
— Ouais, je l'ai découvert il y a plusieurs mois, bien avant le début des cours. Je pensais avoir réussi à le sortir de là, apparemment, je me suis trompé. Darec a voulu prendre de la drogue y a quelque temps, mais il n'avait pas d'argents alors il a dealé…
— Quoi ?! Mais il est inconscient !
— Oui, et en plus de ça, il a perdu la drogue. Plus de douze mille dollars de drogue.
— Donc c'est ça, cette histoire d'argent de l'autre jour. Et comment vous avez… Ha tes combats, l'argent que tu gagnes, c'est pour le dealeur de ton fr... Ho putain ! Logan, tu as étais donné l'argent hier par vrai ?
Des larmes se forment au coin de ses yeux et sa main vient extensivement devant ses lèvres.
Toute l'inquiétude que je vois dans ces yeux, c'est à cause de moi. Je m'en veux. Je suis un sale con. Un sale con d'égoïste.
Je passe mon bras valide autour de son cou et la serre contre moi. Elle passe ses mains autour de ma taille et me serre en frottant son nez dans mon cou.
— Je suis désolé. Désolé de te rendre si inquiète. Ton frère avait raison, je ne suis pas bon pour toi toute façon.
— Non ! Je t'interdis d'y pensais une seule seconde Lo. Si je suis si inquiète, c'est parce que je… je tiens a toi, et je serais toujours à tes côtés malgré les difficultés, avoue-t-elle en me regardant dans les yeux. Je veux juste qu'il n'aille plus de secrets, je veux que tu me dises tout.
— D'accord, alors faut que je te dise, ça ne s'est pas passé comme prévu hier. Hugo, le chef du gang, m'a fait une proposition. Si je veux qu'il laisse mon frère tranquille, il faut que je le batte à la boxe. Si je gagne, il nous rend la moitié de l'argent et on entendra plus parler de lui.
— Et si tu perds ?
— Je rejoins son gang.
— Mais tu vas gagner, j'en suis sûr. Je viendrai et je crierais ton nom aussi fort que je pourrais pour t'encourager.
— Mon Dieu ce que je peux t’aimer à toi, lâché-je sans réfléchir.
J’écarquille les yeux me rendant compte de ce que je viens de dire. Je tourne la tête vers elle. Elle me fixe ébahie par mes paroles.
— Je suis désolé je voulais pas dire ça, enfin si, mais pas comme ça…
Elle m’embrasse pour me fais taire, passant ses bras derrière ma nuque. Je reprends vite mes esprits et la serre plus fort contre moi, l’embrassant comme un mort de faim.
— C’est la plus belle déclaration qu’on pouvait me faire, me confie-t-elle quand on se sépare.
— Je pence que j’aurais pu faire mieux…
— Non, c’était spontané, pas réfléchi. C’était sincère. Et mon dieu ce que je peux t’aimait aussi !
Elle me regarde les yeux pétillants de bonheur. Et je voudrais voir ces yeux tous les jours de ma putain d’vie.
Et pour ça je dois gagner ce combat.
Nous nous relevons pour repartir. Je lui prends la main et elle me sourit, de ce sourire sincère qui ferait fondre n'importe quel iceberg. Son chignon défait sur sa tête, un bas de jogging, et une grosse doudoune qui cache son tee-shirt de pyjama, à cet instant, je sais. Je sais qu'avec Hayden à mes côtés ton ira bien.

Hayden [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant