21 [Réécriture]

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                           Hayden

Novembre 2024

— Sam arrête de courir partout !
— Laisse-le ce gamin, me sermonne mon frère.
— Tu devrais être de mon côté !
— Non, Tonton Jess, il est toujours avec moi ! affirme mon fils.
— Totalement raison, allé check.
Les deux garçons se tapent dans la main alors que moi je lève les yeux au ciel.
— Alors, c’est qui le petit gars qui fait cinq ans aujourd’hui ? demande Darec en entrant dans la maison.
— C’est moi ! C’est moi !
— Qui ça ? Je ne le vois pas.
— Ici, parrain ! cris mon fils en sautant.
— Mais oui, c’est toi le microbe.
— Je ne suis pas un microbe !
— Tu as raison. Tu es un tout petit microbe.
Darec le prend dans ses bras et le fait voltiger. Mon fils rit. Et moi je sourie de les voir comme ça.
Derrière Darec, sa mère et sa sœur apparaissent. Je les prends dans mes bras et leur fais la bise. Malgré que je sois resté dans ma ville natale, je fais toujours en sorte que Shella puisse voir Sam autant que possible. J’ai arrêté mes études, je me suis mis à bosser comme une folle pour pouvoir me payer un appartement, et avoir un chez nous avec mon fils. Aujourd’hui je ne fais pas le métier de mes rêves, mais je gagne bien ma vie et je suis plus qu’heureuse. Mon fils est un amour, il est curieux, il veut tout savoir sur n’importe quoi, ou n’importe qui faut le dire, ce qui parfois n’est pas une très bonne chose. Il est gentil avec tout le monde, généreux, mais il est aussi casse-cou, il me revient tout le temps avec des égratigneurs, des bleus, mais toujours le sourire aux lèvres et il est aussi très têtu. Physiquement, plus il grandit, plus je vois son père en lui. Ces cheveux noirs, le teint mat. À part ses yeux bleus, il n’a rien de moi… si son intelligence, car mon fils est très intelligent même trop, pour son âge.
— Maman ? m’appelle mon fils en me tirant mon chemisier.
— Oui, Sammy ?
— Ils arrivent quand mes copains ?
Je regarde ma montre.
— Ils ne vont pas tarder chéri, il est bientôt quinze heures. Je vais finir deux trois petites choses, tu peux aller chercher la banderole dans la cuisine ?
— Oui, j’y vais tout de suite.
Je le regarde courir jusqu’à la cuisine.
Mon fils est mon plus grand bonheur.
— Il grandit tellement vite.
Je me tourne et trouve Shella juste derrière moi.
— Oui. Trop vite.
Nous finissons de tout mettre en place dans la maison de mes parents, puis vient l’heure où les invités arrivent. Heureusement ils ne sont pas nombreux.
— Tous ces gosses me donnent mal de tête.
— Tu exagères Ellie, puis ils ne sont pas beaucoup, répond Élisa.
Ma sœur a maintenant vingt ans, elle vit désormais à New York, ou elle compte devenir une grande photographe. Et la petite Élisa, qui a maintenant dix-sept ans, fait sa dernière année de lycée.
— Alex ne devait pas venir ? demandé-je à ma sœur.
— Si, il ne va pas tarder, répond-elle la tête dans le téléphone.
Je pars chercher le jus de fruits, et les bonbons dans la cuisine pour les enfants. Ma mère est là, en train de faire les finitions du gâteau de Sam.
— C’est magnifique maman.
— Merci, chérie.
— J’apporte ça, aux petits diables qui courent partout.
— Oui, vas-y. Et qu’il fasse attention hein, avec son asthme.
— Ne t’en fais pas, réponds-je en levant les yeux au ciel.
Quelle maman poule !
Quand je repars dans le salon, je reste scotché. Mon meilleur ami est là devant la porte à me regarder avec un grand sourire. Je pose tout sur la table et lui saute dans les bras. Cela fait maintenant plus d’un an, que je n’ai pas vu Riley. Il enchaine concert sur concert. Il a commencé à faire quelques premières parties des plus grands. Et le voilà maintenant, en premier plan, à faire ses propres concerts en étant devenu Ray, l’un des plus grands chanteurs internationaux. Malheureusement, il a dû couper les ponts avec son père, mais il a réussi sa carrière et je suis fière de lui, même si ça me rend triste de ne plus le voir aussi souvent.
— Riley !
— Ho, ma princesse, tu m’as trop manqué.
— Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu as un concert ce soir.
— Sam m’a appelé il y a quelques jours, il m’a dit qu’il m’invitait à son anniversaire, et qu’il aimerait vraiment que je vienne, parce que je vous manque beaucoup. Et puis aussi cinq ans ça ne se fête pas tous les jours tu comprends.
— Ce n’est pas vrai ! Quel petit monstre ! pouffé-je. Mais c’est vrai, tu nous manques énormément, l’appartement est bien vide sans toi.
Quand Riley a arrêté ses études, il ne pouvait plus retourner chez lui, donc, il est resté un peu dans l’appartement avec mon frère à Boston puis a décidé de venir habiter avec moi. Il disait que ça serait plus facile à deux pour Sam et qu’il n’avait pas envie de rester à Boston. Moi je pense qu’il avait surtout peur que je retombe dans ma dépression. Du coup, nous avons habité pendant presque deux ans ensemble tous les trois. Quand il est parti, oui, ça m’a désorienté. Riley est mon pilier, sans lui je ne sais pas où j’aurais atterri.
— Tu m’étonnes, j’étais très encombrant.
— Mais j’aimais ça. T’avoir avec moi m’a sauvé, tu sais.
Il ne répond pas, me regarde dans les yeux puis embrasse mon front.
— Bon il est ou mon babouin préféré.
— Dans le jardin, avec ses copains.
Il va le rejoindre avec sa fidèle guitare et je regarde par la fenêtre mon fils se jeter dans ces bras. Je me souviens d’une fois, Sam n’avait même pas quatre ans, Riley était revenu pour quelques jours et nous avons étais le cherché a l’école. Sam lui a alors posé une question. « Riley, est-ce que c’est toi mon papa ? » Riley et moi, on était saisie, on ne savait pas quoi répondre. Alors Riley lui a dit non, que ce n’était pas son papa, mais qu’il serait encore meilleur qu’un papa ! Et jusqu’à maintenant il ne nous en a pas reparlé.
— Tu es sûr qu’il ne sait rien passer entre vous.
— Bordel, Jess ! Tu vas me le demander à chaque fois que tu le vois !
— Beh, c’est que vous êtes super proche.
— Il n’a pas tort ! lance Élisa en passant.
— Oui, et tu sais très bien pourquoi. Donc, arrête avec ça. Il ne sait jamais rien passer et il ne se passera jamais rien. Logan est toujours là, tu sais. Les larmes me viennent doucement. J’ai… j’ai essayé, pour Sam, de trouver quelqu’un… je lâche un sanglot.
C’est vrai, j’ai rencontré deux ou trois types, mais je n’ai jamais pu aller au-delà d’un verre. Rien de ce qu’ils pouvaient me raconter ne m’intéressait, leur voix me paraissait fade. Et s’ils avaient le malheur de me toucher, je m’enfuyais. Leur simple touché me faisais mal, parce qu’il n’avait pas la douceur de Lo, ni cette petite cicatrice dans la paume de sa main gauche, ou encore ses phalanges abimées à cause de ses combats. Ils n’étaient tout simplement pas lui.
Mon frère me prend dans ces bras. Et je laisse mes craintes sortir, celles qui me hantent depuis pas mal de temps.
— Je n’y arrive pas, c’est Logan son père, c’est Logan que je veux, mais d’un côté, je lui en veux tellement de ne pas avoir donné de nouvelles. Peut-être qu’il est mort, et on ne le serait même pas. S’il est mort Jess, comment je…
— Chuuutt, écoute-moi, Logan n’est pas mort, et toi tu vas profiter de l’anniversaire de ton fils. Tout va bien aller. Tu n’es pas toute seule.
— Je sais. Je suis désolé.
— Non, c’est moi. Allé vient on va faire le gâteau.
Oui, malgré que je sourie, que je rie, que je sors avec des amis, je n’ai jamais réussi à surmonter le départ de Logan.  J’y pense tous les jours quand je vois mon fils, toute la journée. Et en ce moment c’est pire qu’avant parce que cette idée que peut-être Logan Jones soit mort ne me lâche pas. Je sais qu’il ne reviendra pas, j’ai fait une croix sur son retour. Alors j’avance, pour notre fils. Je vais de l’avant sans jamais reculer, et j’essaie de ne pas écouter cette voix qui dit que je ne le reverrais jamais. 
Je tourne la tête vers le jardin pour regarder les enfants, et là je vois mon fils à terre, la main sur la poitrine.
Merde ! Vite, vite !
Je cours dans le salon trouver mon sac, mais Riley y est déjà.
— C’est bon, je l’ai ! me rassure-t-il en courant vers le jardin, moi sur ses talons.
On s’accroupit près de Sam, et Riley lui donne son inhalateur. Sam prend une grande bouffée et recommence à respirer normalement.
Mon cœur repart normalement après s'être arrêté face à ce spectacle.
— Ça va mon cœur ? Demandé-je en le prenant dans mes bras.
— Oui, désoler maman.
— Ce n’est rien, ce n’est rien. Mais garde-le toujours sur toi, d’accord.
— Oui.
— Allez, je vais chercher ton gâteau.
Et comme de rien, il repart jouer avec ses copains.
— C’est un dur ton fils. Tu la bien élevée.
— Oui, et c’est aussi grâce à toi.
— Ouais c’est vrai, se vante mon meilleur ami, un sourire aux coins des lèvres. Qu’est qu’il a ? reprend-il d’un coup.
— Quoi ?
— Tu as pleuré.
— Non, je…
— Si.
— Ce n’est rien, conclus-je
— Et voilà le super gâteau, pour le super-neveu.
Mon frère arrive, le gâteau dans les mains. Me sauvant par la même occasion.
Avec toute la famille derrière. Les enfants crient et rient. Sam souffle ses bougies, puis ouvre ses cadeaux, bien sûr les garçons font un concours de celui qui lui a pris le meilleur cadeau. Ray nous offre un concert privé du célèbre Ray, avant qu’il ne parte pour son vrai concert à quelques milliers de kilomètres d’ici.

*

Assise sur le canapé de mes parents, je regarde ma famille rire et débattre pour des idioties. Je ne participe pas, appréciant seulement ce moment tout ensemble.
Mon père s’est engagé dans une conversation animée sur le football avec Jessy et Darec. Ma mère et Shella pensent déjà à la préparation de Thanksgiving. Et Élisa demande à ma sœur si New York est aussi grandiose qu’elle se l’imagine.
Sam qui est maintenant lavé et en pyjama, vient s’assoir près de moi, je le prends dans mes bras et lui fais un gros câlin.
— Je t’aime maman.
— Je t’aime aussi, Sammy.

                              ****

                           Logan

Novembre 2024

— Tu es prêt ? Me demande Adrien.
— Oui.
Nous nous mettons en route pour l’un des plus grands hôtels, où nous avons un échange de prévu. Mais un gros échange, un truc que tu ne peux pas faire dans la rue comme ceux que je faisais avant. Adrien se gare devant l’hôtel. Nous quittons la voiture, nos pistolets dans l’arrière de nos jeans et une mallette chacun, contenant la marchandise. Nous progressons jusqu’à l’hôtel comme si de rien n’était, traversons le hall et montons dans le premier ascenseur. Arrivée à l’étage nous cherchons la chambre, qui n’a pas été très dure à trouver. Deux mecs, grands et bien baraqués, se tiennent devant la porte.
Depuis la fois où Hugo s’est fait voler la marchandise, il me met dans des coups dont je n’ai aucune envie de participer. Mais j’ai beau essayer de lui tenir tête, ses arguments sont non négociables.
— Serpent, balance Adrien aux mecs.
Le plus baraqué nous ouvre la porte, et on entre dans la chambre. Si on peut appelé ça une chambre, plutôt une immense suite.
— Les voilà enfin. Alors tout s’est bien passé ?
Rom, un milliardaire, propriétaire de plusieurs clubs dans plusieurs pays. Ce n’est pas la première fois qu’on fait affaire avec lui, et je ne l’apprécie pas spécialement. Il est habillé comme pour un rendez-vous d’affaires, avec un costume gris Armani, sur une chemise blanche. Une Rolex au pogné, et des Weston aux pieds. Il sent le fric à des kilomètres, et il aime ça.
— Comme sur des roulettes, répond Adrien au vieux barbu.
— Je vois que vous avez la came.
— Moi je ne vois pas l’argent par contre, remarqués-je.
— Ne t’inquiète pas mon cher L.J, il est bien là. Asseyez-vous.
Nous faisions ce qu’il nous dit, et Rom fais signe à un de ses hommes qui amène des mallettes comme les nôtres.
— Vous en voulez une ? nous propose le vieux Rom, en nous tendant un paquet de cigarettes.
Adrien accepte, alors que je refuse, venant d'en finir une. 
— Bon, je propose qu’on échange les mallettes et que l’on vérifie chacun si c’est bon.
— Très bien, réponds-je.
Les mallettes échangées on s’apprête à les ouvrir, quand les mecs qui étaient devant la porte entrent en panique dans la suite.
— Les flics ! hurlent-ils, mais nous n’avons pas eu le temps de faire quoique ce soit qu’ils sont déjà là.
— Plus un geste, je veux voir toutes les mains en l’air.
Avec Adrien on lève les mains, doucement. Je regarde le vieux Rom, qui n’a pas l’air du même avis. Il dégaine son flingue et commence à tirer sur les flics, les balles fusent dans tous les sens. Je saute sur Adrien, nous fais tomber et rouler sous la table. Je frotte mon bras ou la cigarette d'Adrien s'est écrasée.
— Bordel ! jure Adrien, en posant la main sur son arme.
— Non, l’en dissuadé-je. Écoute, on va courir sur le balcon, par la bais vitre juste derrière et s’enfuir par la suite d’à côté. Laisse cet imbécile de Rom nous créer une diversion.
— Logan, tu…
Le regard que je lui lance l’arrête, puis il lève les yeux au ciel avec un petit soupire.
— D’accord. Je te fais confiance, reprend-il.
Je regarde les flics, ils ne font plus attention à nous trop occupé à tirer sur Rom et ses hommes. C’est maintenant ou jamais.
— Vas-y Adrien, je te suis.
Adrien court jusqu’au balcon, avec moi juste derrière. Mon regard se pose sur les mallettes ou se trouve l’argent. À peine deux mètres m’en sépare. Si nous ne rapportons pas l’argent y aura des conséquences, et Hugo se fout des raisons qui ont fait rater l’échange. Rapidement je m’approche et attrape les mallettes. Quand je lève la tête, je vois un flic qui me regarde.
Et merde.
Je cours jusqu’au balcon, Adrien est déjà en train de passer de l’autre côté.
— Attrape !
Je lui lance les mallettes, une fois qu’il atterrit sur le balcon d’en face. Je m’apprête à monter sur la rambarde pour le suivre quand on me tire en arrière.
Ça y est, je suis fichue.
Je tombe sur le dos et le flic se met sur moi pour me tenir.
— Va-t’en ! Crié-je à Adrien.
— Mais Lo…
— Va-t’en, je te dis ! Dépêche-toi !
— Putain ! entends-je Adrien, désespérée.

*

Deux heures que je tourne en rond dans cette cellule, ils ne me disent rien, et je commence vraiment à m’énerver.
— Logan Jones ?
Et beh il était temps.
— Oui ?
— Veuillez me suivre.
Le mec ouvre ma cellule et je le suis, il me fait entrer dans une salle où il y a seulement une table et des chaises.
— Attendez ici, le lieutenant ne devrait pas tarder.
Je m’assois et attends une dizaine de minutes de plus. Mais qu’est-ce qu’ils foutent, bordel ?
La porte s’ouvre enfin, un homme, trente-cinq ans je dirais, brun, petite barbe, s’assoit en face de moi.
— Bonjour, je suis le lieutenant Parkner. Je voudrais vous poser quelques questions.
— Je ne suis pas sûr d’y répondre.
— Au moins une, tu fais partie d’un gang, lequel ?
— Pourquoi ?
— Parce que tu vas peut-être pouvoir m’aider.
— Vous ne comptez pas me mètre en prison ?
— Tout dépend de toi.
Je ne comprends pas là, je croyais que c’était fini que j’allais finir en taule. Ce mec m’intrigue, qu’est-ce qu’il cherche à faire ?
— Qu’est-ce que vous voulez ?
— Passé un marché. Tu m’aides à arrêter le gang pour lequel tu participes, et je te relâche tranquille. Deal ?
— C’est un peu trop beau quand même. Comment je peux vous faire confiance ? Qui me dit que je ne finirais pas en taule en même temps que les autres ?
— Malheureusement tu ne peux compter que sur ma parole. Tu remarqueras tout de même que mon arrangement te laisse ressortir de ce bâtiment. Si tu refuses, c’est moins sur.
Je ne mets même deux minutes à prendre ma décision. Quitte à finir en taule, autant que ce soit le plus tard possible.
— J’aurais juste une condition, déclaré-je.
— Je t’écoute.
— Vous pouvez tous les embarquer, je m’en fous. Je vous dirais tous ce que je sais s’il le faut, mais j’ai deux amis dans ce tas d’idiots. Vous nous sauver le cul a tous les trois et je fais en sorte qu’ont vos aides, tous les trois.
  Il me fait un petit sourire.
— Leurs noms ?
— Pour que vous ailliez les ramasser.
— Non, pour que je puisse les épargner.
— Donc deal ?
— Deal.

*

Comme promit le lieutenant m’as relâché. À la sortie du commissariat, j’ai appelé Wadley et Adrien pour qu’ils me rejoignent chez moi. Adrien a hurlé dans le téléphone, me reprochant de ne pas avoir couru assez vite. J’ai ri, sachant qu’il était soulagé que je sois sortie d’affaire.
Les gars me retrouvent dans mon appart. Je m’apprête a leur expliqué ce qui c’est passé et quel rôle on va devoir joué à présent.
— J’ai passé un marché avec le lieutenant…
— Tu as fait quoi ? Bondis Adrien. Tu es inconscient ! Il va tous nous embarquer sans pitié.
— C’était soit ça, soit j’allais directe en taule. J’ai pris le risque…
— Le risque… Tu n’es pas tout seul dans cette affaire.
— À part vous deux, les autres j’en ai rien n’a ciré. S’ils se font tous embarquer, tant pis pour eux.
— Logan, tu sais que j’approuve toutes tes décisions, mais j’ai un enfant maintenant, je ne peux pas allé en taule, expose Wadley.
— Aucun de vous deux n’ira en taule, j’ai un plan.
— S’il est aussi bon que de passer un marché avec le lieutenant, je doute de son efficacité.
Je lance un regard noir à Adrien, qui s’est mis à la fenêtre pour fumer une clope.
— Je croyais qu’on était une équipe tous les trois ! J’ai dit au lieutenant que la seule condition pour que je l’aide, c’est qu’il nous sauve le cul a tous les trois. Vous êtes les seules personnes qui m’ont permis de ne pas sombrer dans ce monde de fou, et vous êtes les seules pour qui je pourrais prendre les plus gros risques pour nous sortir de là.
— Logan… Wadley me regarde les larmes aux yeux, je te fais confiance, et si on s’en sort je te serais redevable toute ma vie.
Nous nous sourions mutuellement. Et quand je vois cette étincelle d’espoir dans ces yeux, je me dis que je ferais tout pour le faire sortir de là.
— Adrien…
— Qu’est-ce qui te fait croire que je veux en sortir, moi ? Je suis dans ce gang depuis mes douze ans, je suis l’un des bras droits d’Hugo, à la tête du gang de New York ! Qu’est-ce qui a bien pu te faire penser que je pourrais en sortir ? s’époumone-t-il, les poings serrés, les sourcils froncés. Je n’ai connu que ça, Logan. C’est ma vie. Et je ne suis pas sûr de savoir vivre autrement… achève-t-il plus calmement.
Je me lève en m’approchant de lui et pose une main sur son épaule.
— Parce que tu es mon ami, et parce que je sais qu’au fond de toi, tu en as envie. Pour ce qui est de la vie d’un simple citoyen, je t’aiderais. Et je te montrerais qu’une vie normale peut procurant bien plus de frissons, qu’une vie de criminel. Fais-moi confiance, Adrien, je ne t’abandonnerais pas.
Pour la première fois depuis que je le connais, je vois Adrien les larmes aux yeux, sans plus aucune barrière. Je vois y reflétais un petit garçon qui ne demande qu’a être sauvé.
— On va y arriver, affirme notre pote commun. Et on aura une belle vie. Je veux un câlin de groupe pour fêter ça.
— Non ! protestons d’une seule voix avec Adrien.
Mais notre grand nounours ne laisse pas le choix et nous serre contre lui, comme si nous n’étions que des enfants.
— Alors te nous explique ton super plant ? demande Adrien, une fois que Wadley nous a lâchés.
Je leur sourie, d’un sourire mesquin et leur déballe tous. 
Bientôt six ans. Six ans que je ne l’ai pas vu, et pour la première fois depuis, je me laisse le droit de croire que je vais peut-être la revoir !

*

Ça fait deux semaines que je suis comme un infiltré, avec Adrien et Wadley nous récupérons toutes les infos et les rapportons au lieutenant.
Normalement se devrait frapper ce soir. Nous avons une grosse livraison qui arrive, j’ai tout dit à Parkner. Si tout va bien, ce soir je serais libre.
Les heures passent et le moment approche. Je ne voulais pas que Wadley soit là en cas que Parkner ne tienne pas sa parole, mais il n’a rien voulu entendre. Adrien, lui, doit être de l’autre côté de la ville à présent pour régler une histoire de dette. C’est à un peu plus de minuit qu’Hugo nous dit que le camion est là. J’envoie vite un message à Parkner, et avec les autres nous nous dirigeons derrière la villa, où il y a un hangar, pour pouvoir entrer le camion.
Je monte dans le camion et qu’elle fût ma surprise quand je remarque Adrien a l’intérieur.
— Mais qu’est-ce que tu fous là, putain ? chuchoté-je, fermement.
— J’ai réglé l’affaire plus vite que prévu, dit-il comme si que c’était logique.
— Tu ne devais pas être là ce soir.
— J’ai décidé que si. Tu as bien dit qu’on était une équipe ? Je ne prends pas ça a léger, on sera une équipe jusqu’au bout.
Il se retourne pour attrapé un carton et me le fais passé. Je ne rajoute rien, ayant bien compris que la conversation s’arrête là.
Avec tous les gars, nous faisons une chaine pour se passer les cartons. Plus le temps passe plus je me dis, qu’ils ne viendront pas. Et pourtant pas plus de cinq minutes plus tard, un mec arrive en courant dans le hangar.
— Les flics, putains !
— Quoi ?! Hurle Hugo.
— Que personne ne bouge ! crie Parkner, en entrant dans le hangar.
Je joue le jeu et ne bouge pas, mais quand je vois Hugo, sa main sur son pistolet, je saute du camion, dégaine mon flingue et lui pose sur la tempe.
— Tu n’as pas entendu. On t’a dit de ne pas bouger.
L’expression sur son visage me procure une satisfaction exquise.
— Sale petit fumier !
Un sourire mesquin prend place sur mes lèvres, avant de l’assommer d’un coup avec la crosse du pistolet.
Je m’approche de Parkner qui m’accueille en souriant. Maintenant, reste plus qu’à savoir s’il va tenir parole.
— Allez, embarquez-moi tout ça. Sauf c’est trois-là, dit-il en nous montrant du doigt.
Le soulagement se lit sur le visage de mes potes, sûrement autant que sur le mien.
On a réussi. On est libre. 
— Merci, les gars. Vous êtes tranquille à présent, plus de casier, faites en sorte qu’on n’en refasse pas un.
— Vous inquiétez pas, je compte vivre ma petite vie tranquille à présent. Merci, Dit Wadley, aux anges.
— Sale bande de traîtres ! crie Hugo alors qu’il passe,  les mains tenu dans le dos par un flic.
Nous le regardons à peine en continuant de discuter. Mais j’entends que ça s’agite derrière, et voie Hugo courir vers nous une arme à la main. Un policier lui cours après et le plaque à terre, mais trop tard, le coup est parti. Je pousse Adrien qui était la cible. La balle me projette en arrière et je retombe sur les reins. Le choc me coupe la respiration.
Putain, ça fait un mal de chien !
— Non ! Logan ! Logan, dis-moi que ça va, je t’en prie !
Adrien est au-dessus de moi, les larmes aux yeux. Qui l’aurait cru, le plus dur de l’équipe.
— Je… Je me…
— Quoi ? Tu quoi ?!
— Je me sens en plein de formes, dis-je en me relevant difficilement. 
— Quoi ? Mais…
Je lève mon tee-shirt et lui montre mon gilet pare-balles, que Parkner m’avait passé. Une fois sur qu’il n’y a plus de risque je l’enlève. Hugo n’était pas asse près pour me casser une cote, mais je vais avoir un bel hématome.
— Sale con ! M’insulte Adrien.
Je ris, face à lui, tous comme mes compagnons.
— Pourquoi je n’en avais pas moi ? Je peux crevé ce n’est pas grave !
— Tu ne devais pas être là je te rappelle. Puis j’étais là pour te protéger.
Je pince ses deux joues en tirant un peu dessus.
— Arrête ça tout de suite. J’ai eu peur moi !
— J’ai vu oui.
— Ne te fous pas de moi.
— Bon, arrêtez les gars, on va aller se boire une bière pour fêter notre liberté ! Parkner, vous venez ?
— Non, j’ai encore du boulot.
— Tu ne devais pas être un père digne de ce nom toi ? Demandé-je à Wadley.
— Oui, mais j’ai dit à partir de demain.
— Ouais, ouais.

*

Nous voilà rentrés. Le bar a mal tourné, nous nous retrouvons Adrien et moi, totalement saoul. Wadley est parti bien avant nous ayant une femme exigeante.
Adrien dort là ce soir, vu que la villa a étais saisis, il n’a plus nulle part ou allé.
Affalé sur le canapé depuis un bon quart d’heure, aucun de nous n’a encore prononcé un mot. Je tourne la tête vers lui et quelque chose dans son expression me brise le cœur.
Il a air torturé, comme si qu’un truc lui pesé depuis toujours. La seule fois que je l’ai vu aussi expressif, c’est quand je leur est annoncé pour Parkner. À par là, il a toujours étais fermé, impossible de savoir ce qu’il pensait. Mais là, il a l’aire tellement mal.
— Logan, il faut que je t’avoue un truc, se déclare-t-il d’un coup.
Qu’est-ce qu’il lui prend ?
— Dis-moi. Je suis tout ouille, lui lancé-je tout sourire, ne m’attendant pas a ce qui va suivre.
— Je… j’suis gay.
Mon sourire retombe, tout comme l’alcool.
Pardon ? Adrien, gay ?
Je reste scotché sans savoir quoi répondre.
— Et ce n’est pas tout…
— Comment ça, ce n’est pas tout ?
— Tu me plais.
Là, c’est comme un coup de massue. Je ne sais pas comment réagir. Je le regarde, complètement ébahie. Il sait bien que je suis hétéro pourtant. Et qu’il y a Hayden.
Il reste stoïque, fixe la télé face a lui, les coudes sur les genoux.
— Si je veux vraiment être honnête, je dirais que je suis carrément amoureux. T’avoir vu à terre croyant que tu allais crever me l’a fait réaliser. Ces épaules se lèvent et s’abaissent sous ces respirations. Mais flippe pas, je vais m’effacer. Je sais bien que tu es hétéro, que tu aimes une fille, ne t’en fais pas. J’avais juste besoin de… Je sais pas… d’en parler. Maintenant que c’est fait, je vais te laisser et me trouver un hôtel.
Je le vois se lever et marcher jusqu’à la porte puis sortir de l’appartement, mais je ne fais rien. Complètement sous choc. Mon cerveau ne sait plus à quoi penser. Quand la porte se claque, je reviens à moi.
Mais quel con !
Je cours jusqu’à dehors pour le rattraper. Il est totalement anéanti, c’est bien la première fois de ma vie que je le vois comme ça. D’habitude il est sûr de lui, il sait ce qu’il veut, et il a toujours tout en main. Là il perd le contrôle, il ne sait pas, et ça lui fait peur.
— Viens, tu vas quand même dormir chez moi. Tu es mon pote et ça ne change rien OK ? Je suis même plutôt flatté ! Il sourit à ma vanne puis nous retournons à l’intérieur.

*

Ça fait une semaine que tout est terminé, j’ai décidais de repartir à Boston, Adrien vient avec moi, ce qui me fait plaisir. Rien n’a changé entre nous j’ai tout fait pour qu’il n’y aille aucune gêne.
— Peut-être qu’elle est mariée maintenant, ça fait six ans.
— Arrête d’être négatif, s’il faut elle t’attend dans ton ancien appart, en petite tenue, suggère Wadley.
— Toujours dans l’excès, toi, répond Adrien.
Les rires nous enveloppent et réchauffent mon cœur meurtri. Ces personnes sont bien les seules pour lesquelles je ne peut regretter mon chemin. Je n’avais pas prévu ma vie comme ça. Je me voyais finir mes études, puis ouvrir une salle de boxe un jour et entrainer des gamins, peut être même entrainé l’un des miens que j’aurais eus avec Hayden.
Mais la vie est faite d’imprévue, qui peut tout bouleverser.
Toutefois, j’ai appris à ne jamais abandonner et prendre tous les bons côtés, les belles rencontres, que ces imprévus vous offrent.
— En vrai, je ne sais pas ce que je ferais si j’arrivais et qu’elle est avec un autre.
— Beh, tu fous la merde, et tu la récupères !
— Wadley ! intervient sa femme.
— Beh quoi ? Moi c’est ce que j’aurais fait.
— C’est égoïste, mais j’espère qu’elle m’a attendue.

Hayden [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant