Hayden [Réécriture]

15 [Réécriture]

                         Hayden

Installer à une table de la cafeteria, mes yeux ne lâchent pas Darec. Malgré que je stresse a l’idée de tombé sur Norman, j’ai décidé d’y revenir quand même faisant confiance a Logan.
De la drogue… Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé dans sa vie pour qu'il en arrive là ?
Ça fait une semaine que je suis au courant et je n’ai pas encore eu le courage de lui en parler. Mais aujourd’hui c’est la bonne.
Quand je le vois ce levé pour partir, je fais de même.
— Qu'est-ce que tu fais ? me demande Iris.
— J'ai cours, mens-je
— Ha d'accord.
Elle ne pose pas plus de questions et reprend sa conversation avec son amie.
Je cours pour rattraper Darec dans le couloir.
— Salut !
— Ha mini Keller ! me salue-t-il en ébouriffant mes cheveux.
— Darec !!
Son rire résonne dans mes oreilles, alors que je le fixe sans rien dire, soudain hésitante a lui posé la question.
— Pose ta question, qu'on en finisse.
  J'ouvre les yeux, surprise. Je suis si prévisible ?
— Je sais que mon frère t'a parlé, d'ailleurs merci de l'avoir sauvé.
— Je ne dirais pas que je l'ai sauvé…
— Si, sans toi, il était mort en ce moment. Enfin, pose-moi ta question.
— Pourquoi ?
— Pourquoi, tu dois poser ta question ? dit-il en haussant un sourcil.
— Mais non, crétin ! Pourquoi tu te drogues ? Il y a bien une raison qui t'a fait faire ça.
— J'sais pas si j'ai trop envie d'en parler.
— Hum.
— Mais viens me voir au parc pas loin de l'appart après les cours, j'aurais peut-être changé d'avis.
Il me fait un clin d'œil en souriant, mais je vois bien dans ses yeux qu'il y a une énorme souffrance. Et je pense qu'il a toujours eu. Je ne voulais simplement pas la voir, car peut être que j’avais peur qu’elle reflète la mienne.

*

Quand mon dernier cours se termine, je me précipite à tout ranger. J’ai peur que si je n’arrive pas assez vite Darec change d’avis.
En sortant de l’amphi, je tombe sur Riley, qui me salue avec un sourire.
— Tu vas où comme ça, tu as l'air pressé ?
— Ho non, je dois juste aller voir Darec.
— Ha d'accord. Je voulais juste te dire que, j'ai réfléchi pour la musique et je crois que ça me tente bien.
— Ho, Riley, c'est génial !
— Oui, j'ai pensé finir l'année et l'année prochaine, je prendrais une année pour travailler, comme ça, je pourrais me payer l'école d'art.
— C'est super. Je t'aiderais, tu vas devenir une star, c'est moi qui te le dis !
Je le sers fort dans mes bras, fiers qu’il fasse ce qu’il aime.
Je reprends mon chemin et m'arrête à la chambre poser mes affaires. J’attrape les clés de ma voiture sur mon bureau et pars rejoindre Darec.
J'éteins le moteur, une fois garé devant l'immeuble des garçons et me dirige dans le parc où je trouve Darec près du lac a jeté des cailloux.
— Beau ricocher !
  Il se retourne et sourit en me voyant.
— Tu as vu, je suis un pro.
Je ramasse un caillou plat, et tente la même, mais mon caillou coule avant même d'avoir fait un rebond. Darec se met en rire en se moquant de mon échec.
— Arrête ! C'était mon premier.
Il continue de rire alors que je tente une deuxième fois, mais c'est le même résultat. Darec prend un caillou et se place derrière moi. Il met le caillou entre mes doigts et pose les siens dessus.
— Voilà, tu dois le prendre de cette manière. Et tu le lances !
Je lance comme il m'a expliqué et je fais deux ricoché.
Je saute de joie.
— J'ai réussi !! Darec, j'ai réussi !!
— J'ai vu, bravo.
  Il s'assoit par terre et je fais de même.
— Alors tu comptes m'en parler. Si c'est trop dur, je ne veux…
— Je vais le faire. Je veux juste… Je n’en ai jamais parlé. À personne.
— Je ne dirais rien. Tu es mon ami, je veux pouvoir t’aider.
Il ne me regarde pas, fixe l’horizon devant lui. Il prend une grande inspiration.
— J’ai perdu mon père quand j’avais six ans. J’étais en voiture avec lui et j'ai fait tomber mon nounours, du coup je n'arrêtais pas de pleurer. Mon père c'est tourné, l'espace de trente secondes pour me le ramasser. Malheureusement, c'est trente secondes, on était fatal. Un camion roulait sur la mauvaise voie, mon père n'a pas eu le temps de l'éviter, on la prit de plein fouet. Il est mort sur le coup.
Je pose mes mains, sur ma bouche. Comment, c'est possible ? C'est affreux. Logan ne m'en a jamais parlé.
— Quand je me suis réveillé, j'étais toujours dans la voiture. Je n'avais rien de bien grave, alors je me suis dégagé de mon siège, je ne sais même plus comment, et me suis accroché à mon père en pleurant. Il y avait du sang partout, ma mère m'a dit plus tard qu'on ne le reconnaissait même pas. Et je pense que ça était l'élément déclencheur, à partir de là je me suis renfermé. Je voulais être tout seul. J'en rêvais toutes les nuits et me réveiller en hurlant. En grandissant, je me suis rendu compte que c'était de ma faute. Si je n'avais pas fait ce caprice, il aurait vu le camion.
Il passe ses mains dans ses cheveux. Sans m'en empêcher, je pose ma tête sur son épaule, espérant lui donner la force dont il a besoin.
— Pour oublier cette culpabilité, je sortais avec les mauvaises personnes et j'ai commencé la drogue. Je suis devenu un enfant et un frère horrible. Ma petite sœur avait peur de moi. Je me battais avec mon frère. Et ma mère… Ma mère, je lui en ai fait voir de toutes les couleurs, il finit sa phrase dans un sanglot. Je ne suis pas fier de moi. J'avais arrêté un moment, mais j'ai eu un moment de faiblesse et maintenant mon frère est dans la merde et encore une fois à cause de moi.
— Regarde-moi. Darec !
Je prends son visage en coupe, et lève sa tête pour qu'il me regarde. Ses yeux sont tristes, tellement tristes que j'en reste choqué. Je ne l'ai jamais vu comme ça.
— Rien n'est de ta faute. Ce que tu as vécu était horrible, en plus si petit. Tu l'as surmonté comme tu as pu. Mais maintenant, si tu veux vraiment que ça aille, il va falloir que tu arrêtes tout pour du bon. Et surtout, il faut que tu te pardonnes. Je ne connaissais pas ton père, mais à mon avis, il n'aimerait pas te voir comme ça, tu ne crois pas ?
— Non, il n'aimerait pas.
Je soutiens sous regard pour lui monter que je suis là, avec lui.
— Merci, mini Keller. Je n'en parle jamais, mais ça m'a fait du bien d'en parler avec toi.
— Je serais toujours là pour toi Darec, tu comptes beaucoup pour moi.
— J'espère bien, vu que je vais devenir ton beau-frère.
Nos rires éclatent entre nos larmes a ça nous fais le plus grand bien.
— Allez, viens, tu manges à l'appart ce soir ! déclare-t-il sans me laisser le choix.
Il passe son bras autour de mon cou et nous marchons ensemble jusqu'à l'appartement. Il sourit de nouveau, mais je vois dans ses yeux qu'il se cache de ce qu'il ressent vraiment.
Mon frère est affalé sur le canapé, quand nous nous introduisons dans l’appart avec Darec.
— Mon frère n'est pas là ? Demande Darec.
— Non, il est à la salle, il veut se remettre rapidement.
— Mais ça fait seulement une semaine ! clamé-je.
Nous avons dit a mon frère que j’ai trouvé Logan en rentrant d’un bar, et que je l’avais amené. S’il ne nous a pas crus, il n’en a rien montré.
— Oui, mais il a dit qu'il fallait qu'il commence rapidement. Tu manges ici, Hayden ?
— Ouais.
— Ho super, tu peux nous faire un bon petit plat ? Réclame mon frère plein d'espoir.
— Tout dépend de ce que vous avez.
Je me dirige dans la cuisine, je trouve du jambon de la sauce tomate, et de la crème fraîche. Alors je roule le jambon dans un plat et verse la sauce dessus avant de les faire gratiner au four. Puis je fais des pâtes à coter vu que je n'ai trouvé que ça dans leurs placards. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est mieux que leur pizza à répétition.
Logan entre alors que je viens de mettre les pâtes à cuire. Il a l'air fatigué. Il m'avait dit qu'il n'arrivait pas à dormir à cause de son bras.
J'ai tellement envie de le prendre dans mes bras, de l'embrasser. Mais avec mon frère, je ne peux rien faire. Je me contente de le regarder et quand il me voit, il sourit, et rien que ça m’apaise et je me sens comme sur un petit nuage.
— Salut, Hayden. Tu manges avec nous ?
— Oui, je vous ai préparé à manger.
— Super, je vais pouvoir te présenter quelqu'un.
Quoi ? Qui ? Sa mère ? Je ne ressemble à rien ! Qu'est-ce que je suis censée faire ?
— Elly ! Grouille-toi un peu !! Crie Logan en se tournant vers la porte.
— Oui, deux minutes !
Elly ??
Une fillette entre dans l'appartement, le sac de sport à Logan sur l'épaule. Elle est brune comme ses frères et a de grands yeux noisette. Elle est tellement mignonne.
— Elly, voici Hayden, la sœur de Jessy…
— Et ma petite copine, ajoute Darec.
Jess et Logan lui jettent un regard noir.
— Ta petite copine ? Une fille a voulu de toi, en vrai ? Avec maman, on commençait à désespérer.
— Sale gosse !
— Non, je ne suis pas sa copine, démens-je en rigolant.
— Je me disais bien. Tu es bien trop jolie.
— Mais qu'est-ce que tu as contre moi ? se lamente Darec.
Il n’a plus cet air triste, et je me demande s’il est habitué à cacher ça, ou s’il se sent vraiment bien en ce moment.
— Elle a raison, tu ne mérites pas ma sœur, en rajoute Jessy.
— Vous savez quoi, allé tous vous faire foutre ! Quand je vous ramènerai une copine, vous allez tous être jaloux.
— Bien sûr, pouffe Logan. Je te laisse dans tes délires, je vais prendre une douche.
— Le dîner est presque prêt ! lqu'esté-je pour pas qu'il prenne trop son temps.
  Elly me rejoint dans la cuisine.
— Je suis trop heureuse qu'il y ait une fille ici maintenant. Ils sont cools, mais bon ça reste des mecs, me confesse-t-elle, en levant les yeux au ciel. En plus avec eux, c'est salle de sport, foot, boxe. Et des fois, on joue à des jeux, mais en ce moment ils ne sont pas trop en forme.
— Moi, je jouerais avec toi, puis on pourra aller se promener, j'imagine qu'ils ne t'emmènent pas faire les magasins, ou des trucs dans le genre ?
— Non.
— Beh avec moi, tu pourras.
— C'est vrai ?
— Oui, en plus, j'ai une amie qui adore ça alors on pourra y aller toutes les trois.
— Ouais, trop bien !! Merci, Hayden !
— De rien. Tu veux bien m'aider pour l'instant ? Il faudrait mettre la table.
— Oui, pas de souci.
Elle prend les assiettes, et part les mettre sur la table, puis fais plusieurs allers-retours jusqu'à que tous soit près.
Elle est trop mignonne. Je sens qu’on va super bien s’entendre.
Le dîner est prés et Logan n'est toujours pas sortie de la douche. Tout le monde se met à table alors que je me dirige vers la salle de bain.
— Logan, sors de là. Le dîner est près, lui dis-je en toquant à la porte.
  Cette dernière s'ouvre sûr Logan, vêtu d'une simple serviette autour de la taille. Il se sèche les cheveux avec une autre serviette. Les gouttes d'eau de ses cheveux encore mouillés tombent sur son torse musclé.
Bordel, j'ai chaud !
— J'ai le droit de m'habiller avant ?
— Heu… Oui… Oui… Bien, bien sûr, désolé.
Sans prévenir, il passe son bras libre autour de ma taille à m'attire contre lui pour m'embrasser.
— J'aime tellement te voir gênée, tu es si mignonne.
— Arrête, mon frère est à côté, le sermonné-je faussement.
— J'en ai marre de me cacher, Hayden.
  Je le regarde, surprise.
— Tu veux le dire à mon frère ? Tu sais qu'il ne va pas le prendre bien.
— Je m'en fous, je t'aime et je veux me montrer avec toi.
— Je t'aime aussi, je l'embrasse d'un bref baiser, puis lui tapote l'épaule. Maintenant, dépêche-toi, le dîner est prêt.
— Oui, chef.
Je ris avant d'aller rejoindre les autres. Nous commençons à manger, je serre tout le monde. Logan nous rejoint peu de temps après. Je suis tellement contente qu'il veuille en parler à mon frère, mais je redoute sa réaction. Ça ne va pas lui plaire. Il va s'inquiéter, je le sais. Et je ne veux pas qu'il se dispute avec son meilleur pote à cause de moi.
J'essaie de plus y pensais et profite du moment avec ces personnes qui me sont chères.
Comme promis, je joue aux jeux de société avec Elly, nous nous amusons vraiment bien. Puis les garçons nous rejoignent et on clôt cette soirée dans les rires et les cris de Darec, car Jess fait que tricher.

*

Voilà maintenant deux semaines que Logan s'entraîne tous les jours pour son bras en plus du kiné. Il se remet, mais à mon avis trop d'exercices ne doivent pas être très bons non plus. Je lui ai dit, mais il ne veut rien écouter.
Nous n’avons toujours rien dit à mon frère, mais pour l'instant nous préférons attendre la fin du combat.
Tous les deux couché dans mon lit, je profite de l’avoir rien que pour moi. Me blottissant dans ses bras, reniflant son odeur et embrassant chaque grain de peau qui passe sous mes yeux.
— Avec tout ça, on n’a pas fait notre rencard. Je suis désolé, m’annonce Logan en jouant avec mes cheveux.
— Je n’ai pas besoin de rencard, Lo. J’ai simplement besoin de toi.
Il pose ses lèvres sur mon front et me serre encore plus contre lui. Mes doigts glissent de son torse à son ventre en passant sur ses cotes.
— Tu es sûr que tu vas pouvoir combattre ? lui demandé-je.
— Oui… Je n'ai pas le choix, de toute manière.
— Jess ou Darec peut le faire pour toi !
— Non, même s'ils sont très forts, ils n'ont pas mon niveau…
— Mais je te rappelle que tu n'es pas au meilleur de ta forme. Logan, s'il te plaît, réfléchis-y.
— D'accord, me répond-il, cependant je sais très bien que sa décision est déjà prise.
Je me blottis contre lui, reniflant son odeur que j'aime tant.
Qu'est-ce qu’il va se passer, s’il perd ?

                                 ****

                              Logan

Dans deux jours je dois combattre contre Hugo. Je ferais tout pour gagner, mais mon bras n'est pas totalement remis. J’ai réfléchi, et si je perds, je vais devoir partir, je ne pourrais pas rester dans cette ville. Je n’ai rien dit à Hayden ni aux gars de cette décision. Ce que je ferais peut-être dangereux pour ceux qui m'entourent. C'est pour cette raison qu'il faut que je gagne !
— Salut champion !
Un sourire prend place sur mes lèvres dès l’instant où j’entends sa voix.
— Salut princesse !
Elle monte sur le ring et me vole un baiser.
— Tu m'as manqué aujourd'hui, j'aurais voulu te voir en cours.
— Moi aussi, mais il fallait que je m'entraîne.
— Tu pourrais faire une pause et t'occuper de moi, me dit-elle, d’un air sournois.
— Mais c'est que tu es de plus en plus confiante, réponds-je avec mon sourire en coin.
— C’est grâce à mon copain. Grâce a lui, ma confiance en moi ne fait qu’augmenté.
— Il doit être génial ce copain.
— C’est le meilleur, m’avoue-t-elle en me faisant un clin d’œil.
Je la coince dans un angle du ring avant de l'embrasser passionnément. Il n’y a personne à la salle aujourd’hui, car à la base elle est fermée. Mais Ylan m’a laissé les clés pour que je puisse venir m’entrainer.
Je pose mes mains bandées sur ses hanches alors qu'elle passe les siennes derrière ma nuque. Je m'approche plus d'elle en mettant plus de fougue à notre baiser quand je sens qu'on me tire en arrière. Je tombe sur le ring en recevant une magnifique droite. Le mec qui m'a frappé se met sur moi et me frappe de plus belle.
— Jess ! Jess arrête, je t'en prie ! hurle Hayden en essayant de le tirer.
Je n'essaie même pas de me défendre. Je ne l'ai jamais vu comme ça.
— Jessy !
— Dégage Hayden !!
En disant ces mots, il la pousse tellement fort qu'elle tombe dans les cordes.
— Hayden ! hurlé-je avec colère et lui mets un coup-de-poing. Ne la touche pas !
— Toi ne la touche pas, putain !
Nous commençons à nous battre, pour de bons. Je garde le dessus un moment, mais mon bras commence à me faire mal et il en profite pour reprendre la main.
Comment on en est arrivé là ?
Je ne pensais pas qu’il viendrait à la salle aujourd’hui.
Je n’aurais jamais cru me battre un jour avec lui, mon meilleur ami, lui qui m'a sortie de la misère. Le poids que je sentais sur moi disparaît d'un coup et j'ouvre les yeux pour voir Aaron, tenir Jessy qui se débat tel un lion en cage.
— Logan ? Logan !
Hayden me prend dans ses bras alors que son frère me jette un regard à me glacer le sang.
— J'avais prévenu, putain ! Je ne voulais pas que vous vous en approchiez. Tu le savais bordel ! Tu le savais et tu là quand même fais, finit-il en baissant la tête.
— Jess, je l'aime et c'est… C'est ton copain, tu devrais…
— L'autre enculé aussi était mon copain, et t’a vu comment ça s'est fini !
Hayden se fige à ces mots, les larmes aux yeux en repensant à cette histoire.
— Tu es obligé de lui lancer ça à la figure ! Je ne suis pas comme lui !
— Ta gueule ! Lui aussi, je croyais que c'était mon pote, mais en fait c'était qu'une enflure. Je ne laisserai pas ma sœur souffrir encore une fois ! Aaron lâche moi, c'est bon je ne lui ferais rien. Allé, vient Hayden, on rentre, lui ordonne-t-il une fois qu’Aaron l’a lâché.
— Non, je veux rester là.
— On rentre, je te dis !
— S'il te plaît Jessy, je t'aime et tu es le meilleur grand frère qu'on peut avoir, mais… Logan n'est pas Trent.
— Tu sais quoi, fais ce que tu veux. Moi, je me casse.
Et comme il dit, il s'en va sens se retourner.
— On peut m'expliquer ce qu'il vient de se passer ? Nos regarde ce tournent sur Aaron qui n'a pas bougé.

*

 
Assis sur le banc des vestiaires, Hayden me soigne. Je vois une larme tombée sur sa joue et ça me crève le cœur.
— Ça va aller, Hayden. Il reviendra et tout va s'arranger.
Elle hoche la tête en reniflant.
Je la fais basculer sur mes genoux et la serre contre moi. Je la sens renifler dans mon cou.
— Je t'aime Hayden, ne l'oublie jamais. Tu devrais retourner voir ton frère…
— Non, je veux rester avec toi.
— Il faut que tu y ailles, toute façon je vais pas tarder.
— D'accord. Je vais aller voir mon frère.
— Envoie-moi un message quand tu es arrivé.
— Je t'aime.
Elle m'embrasse et s'en va. Je soupire et grimace quand je lève mon bras. Merde. Je sens que je vais morfler contre Hugo. Si je perds, me battre contre Jess n’aura servi à rien, car je vais faire souffrir Hayden.

*

Je rentre à l’appart à peine une heure après le départ de Hayden. Elle et Jess ont eux une discussion, de ce qu’elle m’a raconté ça s’est bien passé. Je suis soulagé.
Quand j’ouvre la porte, Jess est assis à table avec une bière. Je ne sais pas trop comment agir. Est-ce que j’engage la conversation ? Ou je le laisse plutôt commencé ?
Je ne pose pas la question plus longtemps, car il brise le silence le premier.
— Tu es sûr de l’aimer ?
— Oui, réponds-je sans hésitation.
— Tu l’aimes a un point de ne plus pouvoir respiré sans elle ? Tu l’aimes à t’en arracher le cœur tellement il bat vite quand tu es près d’elle ?
J’ai l’impression qu’il parle en connaissance de cause. Son regard triste et lointain me fait comprendre que je ne connais pas tout de mon meilleur ami. Et je me demande si la souffrance qu’il a connue dans le passé ne le bloque pas dans le présent.
— Oui, je l’aime à ce point. Je peux te certifier que je l’aime même plus que cela.
Il me regarde avec son petit sourire en coin. Ce sourire que je prends déjà comme une petite victoire. Il prend une gorgé de sa bière, avant de ce levé et de s’approcher de moi, qui n a pas bougé de l’entrée. Il pose une main sur mon épaule et me regarde droit dans les yeux.
— Si c’est à ce point, alors je te la confie.
Ce sont sûrement les plus belles paroles que Jessy Keller pourrait me dire de toute ma vie. Et je ferais tout mon possible pour les mériter.
— Merci. Perdre un Keller, c’était inenvisageable pour moi. Et je ne sais pas ce que j’aurais fait si…
— T’as de la chance que je suis cool alors, me coupe-t-il.
— Mouais, tu m’as quand même filé un bel œil au bord noir.
— C’était pour être sur que tu encaissé bien.
— Évidemment.
Son regard encore triste, je ne peux m’empêcher de lui demander.
— Tu as étais amoureux Jess ?
— Ouais, se confie-t-il, plus facilement que je l’aurais cru.
— Et que s’est-il passé ?
Il hausse les épaules.
— Dison que je sais ce que ça fais de se faire brisé le cœur.
Il ne m’en dit pas plus.

*

Le combat va bientôt commencer. Hayden est dans mes bras alors que je monte sur le ring dans cinq minutes.
Riley attend dans le coin du vestiaire, je l’ai appelé pour qu’il la ramène.
— J’aurais préféré rester avec toi.
— Je sais, mais je préférais que tu ne sois pas dans la salle ce soir. Il y a du monde et beaucoup seront du gang d’Hugo et je ne veux pas te savoir ici, je veux pouvoir combattre et être sur que tu es en sécurité. S’il te plait.
— Hum… Oui, d’accord.
Je lui embrasse le cuir chevelu et elle lève la tête pour m’embrasser sur les lèvres.
— Je t’aime et je crois en toi.
— Je t’aime.
Quand Max m’annonce au micro, je la lâche et la confie à Riley qui la ramène au dortoir.
Je lâche un soupire.
Aller c’est parti.
— Le combat que vous attendez tous est enfin arrivé. Respire. L.J notre champion contre Hugo le chef du gang Tuarde. Respire. Le combat peut commencer !
C’est le moment. Le moment tant attendu. Le moment de vérité. Le moment où toute ma vie se joue.
Nous tournons en rond aucun de nous ne se décide à lancer le premier coup. Un gars crie dans la foule pour qu'on commence et je tourne la tête dans sa direction. Mauvaise idée. Hugo me lance un uppercut suivi d'un crochet du droit. Je vacille un peu, mais prends sur moi et esquive son prochain coup avant de lui mettre un direct dans les côtes puis un crochet en pleine face. Il esquive mon autre crochet et me lance dans les cordes. Je place mes gants devant moi, mais ses frappes sont puissantes.
— Sort toi de là, Logan ! entends-je mon frère hurler.
Je le pousse, et enchaîne, droite, gauche, droite, uppercuts, et un bon direct dans les côtes. Il tombe dans les cordes et le premier round est fini. Je m'assois sur le petit tabouret et Ylan me sort mon protège-dents avant de me donner de l'eau et de me nettoyer le visage.
— Comment va ton bras ?
— Mal.
— Il faut que tu tiennes, Logan.
— Je ne vais pas y arriver, je suis déjà en miette, mètre battu avec Jess n'a rien arrangé…
— Arrête ! Il faut que tu gagnes alors reprend toi. Go !
Je repars sur le ring plus fatigué que je le devrais. Le combat continue, nous donnons chacun nos coups, mais mon bras commence à me faire vraiment souffrir, je n'arrive plus à lancer mes coups. Je sens les goûte de sueur perlée sur mon front, ainsi que mon sang coulé le long de ma tempe, mon nez et ma bouche. J'ai mon œil qui commence déjà à gonfler. Je regarde Hugo, il respire fort et est pas mal amoché aussi, mais il est encore en forme comparé à moi. Malgré tout ça, je ne veux pas perdre espoir. Je pense à Hayden, à son sourire quand je lui dirais que j'ai gagné, à ses baisers pour apaiser mes douleurs, à son parfum qui me réconforte. À sa simple présence qui me berce dans le bonheur.
Mais malheureusement ça ne suffit pas. C'est au septième round que Hugo, avec un sourire plus que malsain, me lance un uppercut qui me fait tomber dans le noir total.