Paroles d'une fille de la lune

L'appel

J'aime la mer et toutes les espèces qui y vivent.
Son portrait idyllique comme figé dans le temps, le bruit des vagues qui viennent s'échouer ou s'écraser avec violence sur les plages de sable doré ou contre les falaises ardues et les rochers.
J'aime le faite qu'on ne peut deviner ce que toute cette eau cache dans ces bas fonds, et ces humeurs changeantes, presque lunatique sur les bords. Tantôt colérique et tantôt détendue.
Elle me rappelle également avec émotion le ventre de ma mère alors que je n'étais encore qu'une chose innocente à moitié créé. Et aujourd'hui, quand je plonge dans cette infinité d'eau, toutes mes pensées et tout mes problèmes s'envolent. Je n'ai que face à moi, le bruit relaxant des vagues et le calme infini des profondeurs. L'eau lave mes pensées macabres. Que dis-je ! Elle les emporte dans ses rouleaux et les frappe violamment contre le sable. La température me maintien au chaud. Je suis apaisée ici. Et, quand je brise ce silence, quand je remonte à la surface par manque d'air, j'ai l'impression de revivre ma naissance avec la même innocence d'antan et de reprendre cette même goulée d'air dont nous avons tous tant besoin lorsque le cordon est enfin coupé.
Je renais grâce à l'eau qui par la même occasion efface mes péchés. Certains me traiterons de folle, mais c'est plus fort que moi, il faut que je vois où que je plonge dans cette eau massive, elle m'appelle au plus profond de moi et mon inconscient le sais bien. J'ai besoin d'elle comme un nourrisson à besoin de sa mère. J'ai besoin de son chant mélodieux, qu'elle me berce en rythme avec douceur comme l'aurais fait ma propre mère. Aurais-je été sirène dans une autre vie ? Où bien un majestueux cétacé pour aimé autant la mer ? Je n'en sais pas plus que vous malheureusement. Le monde est rempli de temps de mystères. Qui sait, peut être un jour je serais !

22aout 2019