☆ 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚎𝚞𝚡

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– Où est Luc ? je demande en me mettant à table.

– Chez un pote à lui, répond Milan.

– Alors, pourquoi avoir tant voulu que nous dînons tous les quatre ? demande ma mère.

– J'ai un truc à vous dire.

– On avait bien compris ça, mais quoi ?

Elle m'énerve déjà avec ses manières.

Cela fait un mois que je le repas catastrophique a eut lieu. Tout le week-end je suis resté chez Anaïs mais j'ai dû partir, ses parents ne voulaient pas que je reste dormir en semaine et puis je n'avais aucunes affaires de cours. Je suis donc rentré, pendant deux semaines je n'ai pas adressé la parole à ma mère. Depuis nous nous reparlons que pour des banalités. Nous n'avons pas parlé du repas, et je ne préfère pas, elle dirait des méchancetés sur ma copine et moi je lui dirai ses quatre vérités et ça partirait très sûrement en n'importe quoi.

– Vous savez les cinq ans d'études en économie que vous vouliez que je fasse ?

– Oui et ? D'ailleurs comment ça va ? Les cours sont toujours aussi intéressants ? Tu as étudié les valeurs du marché à l'échelle mondiale ? demande mon père en enfournant une bouchée de poulet. J'ai lu que le taux de chômage avait encore augmenté, il faut prendre ça en compte pour l'entreprise. Tu pourrais même avoir des logements dans l'entreprise même.

– Ouais et ben.. comment dire... Ça fait quatre ans que je vous dis que ça me plait l'économie tout ça... Sauf que pas du tout, je déteste. Je suis en fac de droit pour devenir juge d'instruction, dit-il en baissant la tête vers son assiette.

Je ne m'y attendais pas, vraiment.

Je me souviens, lorsque j'étais troisième et qu'il devait faire ses vœux pour les universités, je l'avais entendu parler à un de ses amis. Il disait qu'il n'allait pas aller en économie. J'étais juste passé devant sa chambre, je n'ai pas entendu la suite puis je ne lui ai rien dit. Je pensais juste que c'était un moment où il ne savait pas quoi faire de son avenir, ça peut arriver quand on est pas sûr au moment du choix des universités.

En y repensant, en première, je suis entré une fois dans sa chambre pour récupérer un truc. Il était dans son lit avec son ordinateur. Il était ouvert avec écrit en gros « Le code pénal ». Je lui avais demandé sur quoi il travaillait, il m'avait répondu que c'était l'exposé d'un ami qui lui demandait de le lire pour savoir si c'était clair. Il avait dit ça assez vite et il était assez vague, je n'ai rien dit et je suis sorti.

S'il n'aime pas ça l'économie, je trouve ça très bien qu'il ait fait autre chose. Personnellement, je ne me vois pas faire un métier qui ne m'intéresse pas du tout. Mais nos parents ne sont pas du même avis. Depuis qu'on est gosse, les parents répètent que Milan doit faire des études d'économie pour créer sa propre entreprise et que moi, ayant fait les mêmes études, je serai son adjoint.

Je lève la tête de mon assiette et regarde mes parents. Mon père regarde dans le vide tandis que ma mère le regarde méchamment avec un air choqué - ça ne lui plaît pas du tout.

Je la comprends d'un côté, depuis vingt ans elle voit son fils, PDG d'une grande entreprise, elle a tout mis en œuvre pour que ce souhait se réalise.

Et d'un autre côté, je lui en veux encore plus. Elle nous oblige depuis notre enfance à faire un métier qu'on ne veut pas, qu'on aime pas. Tout ça pour son image. Alors qu'il y a plein d'autre métier qui gagne bien sans être patron de à propre entreprise.

– C'est pas possible... Tu peux pas nous avoir fait ça quand même ?!

Mon frère lève la tête et la regarde dans les yeux. Il serait mort sur place si ma mère pouvait tuer du regard.

Six Years LaterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant