Je gare ma voiture au parking. J'ouvre la porte à mes enfants et ils descendent. Je donne la main à mon fils tandis que ma fille préfère donner la main à Anaïs. Cela ne me dérange pas, cela prouve qu'elle apprécie Anaïs. Elle qui est très timide, elle a beaucoup de mal à parler aux personnes qu'elle ne connaît pas – contrairement à son frère qui peut parler à n'importe qui. J'imagine que quand les enfants sauront que leur parents vont se séparer et que je serais avec Anaïs, ne devraient pas trop les déranger s'ils l'apprécient.
Nous entrons tous les quatre dans la gare et allons près du quai où Anaïs doit prendre son train, celui devrait pas tarder à arriver.
Je m'abaisse à la hauteur de mes enfants en m'accroupissant et leur dit :
– Les enfants, vous dites au revoir à Anaïs, elle va partir.
– Pourquoi elle part ? demande Maëlle soudain triste.
– Elle doit aller au travail, mais vous allez vite la revoir.
Pour toute réponse Maëlle se précipite dans ces bras. Elle l'aime vraiment, pensé-je en souriant. Léo, lui, lui fait un rapide câlin et fait la grimace quand elle lui embrasse la joue, celui-ci est beaucoup moins câlin que sa jumelle.
– Je peux vous laisser sur les bancs ici tous les deux pendant que je dis au revoir à Anaïs ? je demande lorsque Maëlle s'est enfin décollée.
Ils hochent tous les deux la tête et je vais leur chercher un papier où il y a une petite histoire pour les occupé pendant ce temps là. Depuis quelques temps ils lisent tout ce qu'ils voient alors autant les entraîner.
Je m'écarte de quelques pas avec Anaïs pour ne pas qu'ils entendent ma conversation avec elle mais je garde toujours un œil sur eux.
Je la prends dans mes bras et la serre fort. Elle va me manquer.
– On se revoit quand ? elle demande.
– Si tu peux revenir la semaine prochaine, je souris.
– Je n'ai pas des vacances illimités, dit-elle doucement.
– Pendant les vacances j'essayerai de venir, je dis.
– Et ta femme ?
– Futur ex-femme, je rectifie.
– Et t'as futur ex-femme ?
– Je vais tout faire pour vite divorcer et on habitera ensemble après.
Elle me regarde et fronce les sourcils.
– Tu dis ça sérieusement ?
– Bien sûr que oui, je veux habiter avec toi. Si toi aussi tu le veux, je finis de dire et je me sens ridicule, peut-être qu'elle ne veut pas vivre avec moi.
– Bien sûr que si je veux vivre avec toi.
Je souris et la serre une fois de plus dans mes bras.
– Habiter avec toi comme avant, ça me manque, elle sourit aussi.
– Il aurait juste quelques changements. On habiterai près de Paris avec les enfants. Je comprends que tu veilles pas comme il y a les enfants ma-
– Je ne vais pas te séparer de tes enfants. Pas besoin de me dire que tu voulais que ça soit avec eux, cela me paraissait logique. Et même si ça va être un peu compliqué au début, je serais une bonne belle-mère, elle sourit.
– Tu ferais une bonne belle mère et même une bonne mère j'en suis sûr.
Je la prends dans mes bras et la voix à l'interphone qui annonce que son train est entré en gare nous interrompt. Je la serre encore plus fort et embrasse son front.
Elle vérifie que les enfants sont occupés avec leur histoire et elle m'embrasse. Quelques minutes après elle est dans le train en direction de Montpellier.
*
– Ciseaux, dit-on encore une fois en même temps.
– Pierre.
– Papier, nous poussons un souffle de rage en même temps.
– Ciseaux.
J'ai très envie de lui couper la tête avec un ciseau, pensé-je.
– Papier, elle commence à crier.
– Ciseaux, je dis et je me demande quelle partie je pourrais commencer à couper.
– Pierre, crie-t-elle au même moment et elle pousse un cri de victoire.
Elle me lance un regard noir et se précipite vers la salle de bain pour prendre la douche des enfants.
Oui nous avons fait un pierre-feuille-ciseaux pour savoir qui prendrait la douche des petits et bien sûr c'est elle qui gagne à ce jeu.
Je suis rentré il y a une trentaine de minutes et on s'est criés dessus dès que j'ai posé le pied dans l'appart. La première fois c'était parce que j'avais laissé mes chaussures en plein milieu, alors que j'allais les ranger, Léo avait fait tomber quelque chose, j'étais allé le ramasser. Ensuite c'était parce-que je suis rentré trop tard avec les enfants. Elle avait soit-disant des choses à faire qu'elle n'avait pas pu faire parce-que je ne sais quoi - bien sûr c'était faux. Puis elle a fait des remarques sur chaque choses que j'ai faites : me réprimander parce-que j'ai mis la cuillère dans l'évier et non dans le lave vaisselle, me crier dessus parce-que la télé était soit-disant trop forte et qu'elle ne pouvait pas se concentrer pour travailler... Enfin bref, vous l'aurez compris c'est la guerre.
Je m'allonge dans le canapé et appelle Anaïs, je sais qu'elle, elle ne va pas m'embêter. Je reste au téléphone avec elle une bonne demie-heure puis quand les enfants reviennent avec leur mère, je raccroche.
– T'étais avec ta pute au téléphone ? elle demande comme si c'était naturel.
– Pardon ?
– T'as très bien entendu, elle répond en sortant des ustensiles pour faire la cuisine.
– Tu dis ça devant les enfants en plus, je dis en m'approchant d'elle.
– Ils n'ont rien entendu, elle dit et tous les deux nous voyons qu'ils sont en train de jouer dans le salon et qu'ils ne s'occupent pas de notre discussion. Je me retourne vers elle et elle me lance un sourir malicieux.
– Je t'interdis de parler d'elle comme ça.
– T'as qu'à partir.
– Je ne te laisserai pas les enfants.
Elle hausse les épaules et commence à faire à manger. Une soupe de légumes. Les enfants ne vont pas aimer.
– Je fais à manger pour trois, pas pour quatre, elle précise.
C'est à mon tour de hausser les épaules. Je souris lorsqu'une idée me vient, Emilie m'interroge du regard. Je tourne la tête et rejoins les enfants.
– Les jumeaux ?
Ils lèvent tous les deux leur tête vers moi et laissent tombés leur petites voitures et poupées et m'écoutent.
– Vous préférez manger soupe ou qu'on aille au restaurant chinois ?
– Chinois, crient-ils en cœur.
Je les aide à mettre leurs chaussures et leur manteau. Je mets mes affaires aussi et j'ouvre la porte pour rejoindre la voiture mais ma fille demande :
– Maman vient pas avec nous ?
– Non, elle veut manger sa soupe.
Je pousse légèrement ma fille en dehors de l'appartement et ma futur ex-femme me lance un regard noir et mefait un doigt. Si elle veut que ça soit la geurre ça le sera.
Nous commandons ensuite à manger au chinois du coin de la rue et nous allons chez Thomas. Celui-ci m'a envoyé un message cette après-midi en disant qu'il " s'ennuyait comme un rat mort ", les enfants vont remédier à ça.
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Six Years Later
Teen FictionDepuis son enfance Raphaël a un avenir tout tracé. Avoir son bac avec mention très bien, faire ses études dans la meilleure université de Paris et devenir adjoint dans l'entreprise de son grand frère. Quand il veut se rebeller, sa mère l'oblige à s...