14 h 00, mon équipe et moi avons fait un tour dans toute la nouvelle boutique et avons tout vérifié. Tout est en ordre pour l'ouverture demain matin. J'ai tellement hâte.
Je rentre donc chez Anaïs et la retrouve qui est dans le salon, en train de regarder la télé avec un plaid et un thé.
- Salut, je dis en la rejoignant sur le canapé.
- Ca va ? elle me demande en m'embrassant au coin de la bouche.
- Bien et toi ?
- Ca va, je suis restée là toute la journée, à regarder des séries.
- Ce soir on bouge alors ?
- Tu veux m'amener où ?
- Ce soir il y a une fête pour faire la promotion de la nouvelle boutique, tu voudrais bien m'accompagner ? Je sais que ça va pas être ouf et que c'est une fête pour mon travail mais...
- Ca me ferait très plaisir d'y aller, elle me sourit.
- C'est vrai ?
- Bien sûr. C'est à quelle heure ? Et ça sera quoi comme type de soirée ?
- Alors, j'explique. On va arriver dans une grosse voiture, c'est juste pour l'effet du grand patron, des journalistes vont nous prendre en photo pour mettre dans les journaux et nous faire de la pub. Ensuite, on va manger avec des personnes qui travaillent dans l'entreprise, des sous-patrons, etc...
- Ca veut dire qu'il faut que je sois bien habillée ?
- C'est mieux que tu viennes en robe qu'en jogging oui, je ris.
- J'ai pas de robe... elle dit.
- On va aller t'en acheter une alors, je dis en me levant.
- Tu veux aller faire les boutiques avec moi ? elle éclate de rire.
- Rigole pas où je change d'avis, je la préviens.
- J'ai dû trouver des arguments pendant une heure, quand on était ensemble, et tu m'as soûlé toute l'après-midi ! elle rit.
- Mets ton manteau ou tu y vas toute seule et tu payeras, retorqué-je en la poussant vers l'entrée.
- Tu ne me payeras rien du tout.
Je lui lance son manteau sur la tête et ouvre la porte d'entrée.
Je compte bien lui payer cette robe, je sais que ça ne va pas résoudre tous les problèmes mais lui offrir cette robe montrera que je tiens à elle.
Une heure plus tard je suis devant la cabine d'esseillage où j'entends Anaïs se tortiller dans tous les sens pour rentrer dans sa robe. Pourquoi ai-je dit que je voulais venir déjà ?
Quand nous étions ensemble, je suis venu qu'une seule fois faire les boutiques avec elle. Comme elle l'a dit, elle a dû trouver des arguments pendant une bonne heure et j'ai fini par céder car elle m'avait promis un donuts fourré au chocolat avec des noisettes : mes préférés. Elle m'avait emmener dans presque tous les magasins de filles, des vêtements, jusqu'au maquillage en passant par les chaussures. J'avais vraiment regretté mon choix, mais quand elle m'a acheté mon donuts, j'ai décrété que je l'avais bien mérité.
Avec Emilie, ce n'est pas pareil. Jamais elle me demande de faire ces trucs de filles avec elle. Elle y va tout le temps avec ses amis ou notre fille, pour partager un "moment entre mère et fille". Elle ne veut pas non plus venir à des soirées avec moi : parfois je fais des soirées avec Thomas et d'autres amis, les petites-amies de mes potes sont là donc elle ne serait pas la seule fille de la soirée. Si elle serait la seule fille, je comprendrais qu'elle veille rester avec les enfants au lieu de rester avec une dizaine de mecs qui ne parlent que de foot. Mais je trouve ça dommage que nous ne partagions pas des moments avec nos amis ensemble, on ne partage que des moments tous les deux lorsque nous sommes en famille, des moment où je joue un rôle, où je ne suis pas moi même.
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Six Years Later
Roman pour AdolescentsDepuis son enfance Raphaël a un avenir tout tracé. Avoir son bac avec mention très bien, faire ses études dans la meilleure université de Paris et devenir adjoint dans l'entreprise de son grand frère. Quand il veut se rebeller, sa mère l'oblige à s...