Six Years Later

☆ 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚗𝚎𝚞𝚏

Je récupère la valise dernière valise et nous sortons enfin de l'aéroport. Maintenant il faut qu'on trouve mon petit frère.

– Il a quoi déjà comme voiture ? demande Anaïs.

– Elle est rouge, je dis.

On s'avance encore un peu et une voiture attire mon attention. Une Porsche bleu électrique. Non, c'est pas possible...

– Raphaël ! Me crie ma mère de la voiture en me faisant un signe de main, toute souriante.

– Qu'est-ce qu'elle fait là ? demande-t-elle automatiquement.

– Je sais pas, je vais régler ça chérie.

Je m'approche de la voiture et l'arrêt devant la portière de ma mère. Elle a la fenêtre ouverte.

– Ça va mon chéri ? Comment était ton voyage ?

– Qu'est ce que vous faites là ? Luc devait venir nous chercher.

– On va t'acheter un costume.

– Un costume pour ? je demande.

– Pour ton mariage, voyons, elle dit comme si c'était normal alors que ma copine est juste à côté.

Je n'ai même pas le temps de répondre que mon père nous a déjà mis nos valises dans le coffre et nous dit de monter.

Anaïs me pousse légèrement pour que nous montons dans la voiture. Je suis surpris qu'elle ne dise rien. Pendant ces deux semaines nous n'en avons longuement discuter. Je lui ai dit et répété je ne sais combien de fois que si on en arriverai au mariage, je dirai et non et me barrerai à l'autre bout du monde avec elle.

On s'installe dans la voiture et je suis surpris que mes parents posent beaucoup de questions sur notre voyage. Je suis d'autant plus surpris qu'Anaïs y répondent. Elle y répond avec un faux air joyeux, elle clame à quel point nos vacances étaient super - ce qui est vrai -, qu'elle recommencerai dès que cela serai possible et qu'elle a hâte qu'on se trouve un appartement.

Nous arrivons chez le tailleur et la vendeuse saute pratiquement sur ma mère  pour s'avoir de quoi nous avons besoin. Elle parle ensuite de taille, de forme, enfin je suppose, elle utilise des mots assez complexes que seulement elles comprennent.

La vendeuse me donne plusieurs costumes et me pousse dans la cabine d'essayage. J'essaye le premier costume et sors de la cabine.

– Tourne-toi.

Je lève les bras et fais un tour sur moi-même en roulant des yeux. Je déteste les séances d'essayage.

– Ça ne va pas. Essaye un deuxième costume.

Deux heures plus tard et j'essaye toujours des costumes. Aucun ne va apparemment. J'ai l'impression que c'est tous les mêmes.

- Lève les bras, me dit ma copine, qui se met activement à la recherche de mon costume parfait. Parfait.

– Il est noir, dit ma mère.

– Et ? je demande.

– Il a juste à mettre une chemise blanche, ça fera moins triste et puis il ne va pas garder sa veste toute la soirée.

– Allez, parfait on se casse, je dis en frappant des mains et en rentrant dans la cabine pour me changer.

*

– Combien y aura-t-il d'invités au juste ?

– Une centaine.

– Très bien, je vous laisse la liste. Faites moi signe quand tout est bon et je reviens vers vous.

Nous nous asseyons à une table tous les quatre et lisons les petits papiers. Après un moment, Anaïs montre un bout de papier et dit :

– Je pense que celui-ci c'est bien. C'est basique mais ça va plaire à tout le monde.

– Tu as raison, acquiesce mon père qui ne dit pratiquement rien depuis le début de la journée.

– C'est parti pour le menu numéro six.

Je reste surpris qu'Anaïs s'investisse autant pour mon mariage, qui n'est même le notre.

Une demie heure plus tard, nous sommes chez Anaïs. Mes parents nous ont ramené chez elle, je ne voulais pas qu'ils sachent où habite Milan. Il m'a fait promettre de ne jamais leurs dire où il habite. Elle m'a donc proposé de venir chez elle ce soir.

Nous passons donc la soirée à raconter notre voyage à l'île de la réunion à ses parents. On leurs montre les nombreux clichés que nous avons pris et Anaïs s'amuse à expliquer toutes les sorties que nous avons faites.

*

– Bébé ? je demande lorsque nous sommes tous les deux dans le lit.

– Oui ?

– Pourquoi tu as autant participer aux préparatifs de mon mariage ?

– Je ne sais pas vraiment. Je me dis que je fais tout pour que ce mariage soit parfait, mais c'est que pour tout soit détruit à la fin parce que je sais que tu ne te marieras pas avec cette fille. Et que ça détruirai tes parents, quand tu diras non.

– Je vois.

– Et puis au moins ça me prépare à notre mariage à nous, sourit-elle.

– Tu voudrais te marier ? je demande étonné. Tout le temps on parle de mon mariage avec Émilie mais jamais tu m'as parlé de toi ce que tu pensais du mariage.

– Si je ne me marie pas, c'est pas grave. Mais si on me demande je dirai oui et faire une fête avec tous mes proches réunit ça me ferai super plaisir.

– Je savais pas, je penserai à faire ma demande alors, je sourie.

– J'ai hâte, elle dit en m'embrassant.

A ce moment là, je me dis à quel point je l'aime. Je vais me marier avec une fille que je ne connais pas et elle ne dit pratiquement rien. Elle m'aide même à le préparer.

Je compte dire « non » à ce mariage et me barrer à l'autre bout du monde avec elle et la demander en mariage si mes parents ne me lâche pas avec ce mariage arrangé.