Chap. 4 Cadeau

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Eeeeet voici le chapitre 4 enfin ! Bonne lecture à tous !
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Chap. 4 Cadeau

[Aomine]

    Je fronçai les sourcils, sur mes gardes. L'homme se redressa entièrement. Comme moi, il était grand, mais peut-être un peu plus imposant encore, quoique ce fut possiblement un effet de sa cape. Ses mains se déposèrent sur sa capuche et la retirèrent doucement.

    Malgré la pénombre, je reconnus immédiatement ce visage ovale, prenant la couleur bleuté de la nuit. De ma brève présence ici, jamais je n'avais réellement pu attarder mon regard sur lui, malgré sa majesté. Sa prestance m'avait frappé dès le premier jour, et immédiatement, je l'avais jugé être potentiellement digne. Digne de s'opposer à moi.

    Cela faisait des années que je n'avais ressenti cela... Ah si seulement je n'étais pas esclave ! et si seulement il n'était pas prince...

    Maladroitement, inhabitué, je mis genou à terre et courbai le dos. Devant son silence, je me demandai si je devais parler ; j'hésitai longuement.
"Pardonnez ma question, mon prince, finis-je par murmurer, avant de retenir mon souffle.
-Relève-toi, esclave, et donne-moi ton nom."
J'obéis docilement ; mes poings étaient serrés : décidément, je ne me faisais pas au terme d'esclave.
"Aomine Daiki."
Je le sentis opiner, malgré mon visage baissé. Je ne savais combien de jours encore, je pourrais supporter cette humiliation. Pour Satsuki, je tenais, mais bientôt, j'arriverais au bout de mes capacités.

    L'adolescent s'adossa à l'arbre le plus proche.
"D'où viens-tu, Aomine ?"
J'étais surpris. Pourquoi la deuxième personne ayant le plus d'autorité sur moi était aussi la seule à m'appeler par mon nom ? la seule à le connaître.
"Je ne sais pas, répondis-je simplement, je suis caravanier, je l'ai toujours été. Mes parents l'étaient avant moi. Mais je crois venir de l'est, un peu plus au nord tout de même. Du moins, c'est de cette région que mes parents viennent."
Je ne pouvais oser demander pourquoi cette question, mais l'homme sembla lire en moi.
"Tu m'intrigues, Aomine."
Le sens des mots ne monta pas à mon cerveau.

    "S'il te plaît, ne parle de cette entrevue à personne. J'essaierai de te permettre de voir cette jeune femme."
À ces mots, je tombai à genoux face au futur régent. Les mains au sol, je me fichais de toute l'humiliation du monde.
"Je vous en prie, mon prince, je ferais n'importe quoi...
-Tâche uniquement de te relever et de faire comme si jamais tu ne m'avais vu. Demain, sous cette fenêtre, quand le palais sera endormi, je trouverai moyen que la fille soit là."
Et il disparut dans l'ombre.

    Je ne comprenais pas la raison de ses actes, mais ils m'emplissaient de joie. S'il pouvait me permettre de voir ma meilleure amie, alors rien n'avait d'importance.

***

    J'attendais, légèrement stressé. La journée avait été si longue... Pendant le repas, je n'avais pu m'empêcher de lancer des œillades au prince, ce qui m'avait valu une réprimande de la part de Mehi. J'avais été inconséquent apparemment.

    Un homme se pencha à la fenêtre et guetta le loin. Une ombre s'approcha de moi.
"Dai-chan !"
Je sentis un sourire décorer le visage du prince qui disparut dans sa chambre - du moins, j'imagine.

    La jeune femme me prit dans ses bras et je la serrai fortement contre mon cœur.
"Dai-chan...
-Satsuki, dis-moi que tu vas bien...
-Je vais bien, souffla-t-elle. Mais... peux-tu m'expliquer comment tu es parvenu à organiser cette rencontre ?
-Ce n'est pas moi, c'est le fils de Pharaon, je ne sais pourquoi. Il semblerait qu'il ait pris pitié.
-Tu lui as parlé ?!" s'étonna la rose.
Nous nous détachâmes et nous assîmes dans l'herbe courte.

    "Juste hier soir. Il est venu me parler, je ne sais pourquoi. Et voilà.
-S'il te parle de nouveau, remercie-le."
J'opinai, avant de me resserrer contre elle, passai une main dans son dos.
"Tu es danseuse, c'est cela ?
-Oui. Les autres sont gentilles avec moi dans la globalité, nous avons eu de la chance.
-Que veux-tu dire ?"
Je me levai, offusqué.
"Tu es heureuse de mener cette vie ?! Vraiment ?! Tu t'en satisfais ?!"
Une silhouette apparut de nouveau sur le balcon et l'homme me lança un regard perçant. Je me tus ; il disparut. Il nous mettait simplement en garde...

    "Non, bien sûr que non, finit par répondre la rose. Mais il faut que tu prennes conscience que j'aurais pu devenir un objet de charme et toi, toi tu aurais fini fouetté à construire des pyramides.
-Satsuki..."
J'avais parlé trop vite... Elle avait raison, je le savais. Je soupirai et me rassis, pris la rose dans mes bras et caressai tendrement ses cheveux.
"Pardonne-moi...
-Je vais devoir y aller, il ne faut pas que je tarde, on remarquerait mon absence."
J'opinai doucement et l'étreignis une dernière fois.
"Satsuki... Je serai toujours là..."
Elle sourit tristement, les larmes au bord des yeux.
"Résiste encore, Dai-chan."
Elle tourna les talons et s'éclipsa, cachant ses pleurs. Mon cœur se serra.

***

    Pendant tout le service, je forçai mon regard à rester collé au sol, mais ce fut difficile... Je devais remercier le prince... et au fond de moi, je priais pour qu'il m'accorde une autre entrevue... j'osais espérer... Mais comment serait-ce possible, si ne nous nous parlions pas ?

    Alors, durant le repas royal, mon cerveau, pris de folie, inventa mille scénarios dans lesquels il me parlait et exauçait mon souhait. Parfois, c'était Pharaon lui-même qui parlait de moi, d'autres, Mehi qui vantait mes mérites - lesquels me diriez-vous -, ou bien lui-même. Mais rien ne se produisit, et ce fut, le moral dans les talons que je retournai en cuisine.

    Le service du soir fut le même, quoique de loin, je pus m'accorder de lever les yeux. Jamais vraiment je ne l'avais regardé, j'avais juste senti son aura majestueuse. Et ses cheveux. Rouges.

    Il était grand, et sa peau couleur d'ambre rappelait le soleil dont il était l'enfant... Et ses yeux... deux volcans brûlants, deux obsidiennes entourées de lave. Et ce regard si envoûtant était parcouru d'ennui. Son cou était mis en valeur par un grand collier d'or, un disque magnifique, gravé et coloré. Et à son bras, sur son biceps puissant, un bracelet, tout d'or également, représentant un serpent.

    À la fin du repas, je fus de retour en cuisine. Je soupirai puissamment et me dirigeai vers les appartements des esclaves. Je priais pour croiser le prince au détour d'un couloir, mais non.

    Une fois allongé sur ma couchette, je fermai les yeux en priant pour trouver un sommeil rapide. Il n'en fut rien, bien sûr, trop de questions. Toujours sur le prince... cet homme si mystérieux...

    Et je l'intriguais ? Moi, un vulgaire esclave ? Pourquoi ? Ce ne pouvait être que ma couleur de peau, n'est-ce pas ?
    Mais pas de réponses...
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Voilà ! J'espère que ça vous a plu ! Rendez-vous au plus vite pour la suite ! Bye, Kagamine❣️

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