Chap. 20 Revenir

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Hello à tous ! Voici la suite ! Un peu d'espoir pour notre couple préféré ! Bonne lecture !
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Chap. 20 Revenir

[Kagami]
"Mon fils, ton accusation est grave.
-J'en suis conscient. Et je maintiens mes mots. Cet ânkh, mon père, avait été trempé dans je ne sais quel poison, quel acide... Toujours est-il que Mehi a tenté de vous empoisonner. Sous les bandelettes vous auriez brûlé père. Et l'amulette vous tombait droit sur le cœur, les blessures auraient été mortelles.
-Soit... est-ce pour autant certain qu'il s'agit de Mehi ?
-Cesserez-vous de vous voiler la face ?!"
Je serrais les poings.

"Erkan vous assurera que c'est bien Mehi qui lui a donné l'ânkh. Il vous assurera qu'il lui a demandé de ne pas la toucher ; ce n'était pas pour préserver la pureté de l'amulette, vous le savez. Il fallait éviter que le poison ne frappe avant.
-Qui est cet Erkan ?
-Le serviteur dont l'ânkh vous a sauvé la vie. Faites-le venir. Et condamner Mehi. Une fois que vous auriez réalisé, tentez de m'écouter plus.
-Taiga, ne me parle pas sur ce ton."
Je soupirai lourdement.
"Écoutez-moi, je vous prie."
Je quittai la salle.

La nuit tombait. La fête état bel et bien finie... Mon père avait à nouveau été couronné pour trente ans... Je priais tous les dieux pour que mes agissements servent.

Je pris congé dans mes appartements, le regard rêveur plaqué sur un jeu de senet auquel je n'avais retouché depuis le départ du basané. Il me manquait tant. Ce soir encore il m'attendrait et je ne serais pas à ses côtés.

J'aimerais pouvoir partager le poids du travail qui s'abattait sur lui chaque jour... cette charge de travail... Lui qui était petit oiseau... en cage... Je serrai les poings et retins un juron. C'était inutile... J'étais si impuissant... alors que j'étais prince...

*

"Il sera exécuté.
-Pharaon, écoutez-moi !
-Silence ! Tu n'es plus digne de rien, vipère ! que Sobek te dévore.
-Les accusations sont fausses !
-Traître, me hérissai-je. Comment oses-tu défier la parole de Pharaon ?! Hérétique... Tu me dégoûtes."
Des gardes emmenèrent l'ancien intendant. Je le fixai jusqu'au bout d'un air grave et vainqueur.

À la fin de l'audience, je manquai de quitter la salle, avant que mon père ne m'arrête d'un mot.
"Taiga, parlons."

*

[Aomine]
Je me laissai tomber sur ma paillasse dans un bruit sourd.
"Ça va ? demanda un de mes congénères.
-Je vais mourir, Amal... Mon dos part en miettes, je n'ai que 17 ans...
-Et cet homme qui vient te voir ? Cela fait quelque temps qu'il n'est pas venu... cela joue-t-il ?"
Je soupirai à m'en arracher les poumons.
"Il me manque terriblement...
-Pourquoi ne vient-il plus ?
-Il ne peut pas disparaître comme ça... chaque soir...
-Tiendrais-tu ?"
Le sous-entendu m'arracha un frisson.

"J'ai une sœur aussi, soufflai-je. Elle ne peut venir me voir, elle me manque tout autant... Pour elle, même si... pour elle, je tiendrais. — Mais toi ?
-Tu peux me comprendre, Aomine : moi aussi j'étais caravanier... Alors chaque jour, lorsque nous partons aux carrières et que je peux voir le désert au loin, je crois que l'espoir revient."
Je soupirai ; le rouge m'en faisait presque oublier le désert.

Et pourtant mon ancienne vie me manquait. Terriblement. Mes camarades... mes voyages... Mais Taiga était trop fort...

*

"Esclave ! Oui, toi. Viens ici."
J'obéis docilement, sans comprendre. Avais-je fauté ? J'eus soudainement peur que mon idylle ne soit découverte, que mon amant soit en danger... je ne voulais pas le salir, ruiner sa réputation et lui arracher cette vie royale qu'il avait. Quoiqu'il n'en voulait pas...
"Suis-moi."
J'obéis sans dire mot, l'esprit fou.

Nous marchâmes bien au-delà des carrières, vers le cœur de la ville. Là, l'homme au crâne rasé me poussa dans une case où je fus immédiatement pris en main par deux jeune hommes qui me demandèrent de me déshabiller puis me poussèrent dans une cuve d'eau froide, me frottèrent les cheveux, le dos, le torse, les jambes... J'observai avec effarement l'eau prendre la teinte jaune-rouge du sable, émanant particulièrement de mes cheveux.

Je n'eus pas le temps de me prélasser que l'on m'extirpa de l'eau, me sécha et me donna un pagne propre que je me pressai d'enfiler. Un beau tissu, remarquai-je d'ailleurs, assez surpris. Un des hommes, toujours en silence, me fit signe de m'assoir. J'obéis.

La situation m'effrayait ; je me sentais comme une brebis choisie pour honorer les dieux par un rituel sacrificatoire... Que se passait-il d'un coup ?

On me maquilla avec précision de longs traits de khôl sur mes yeux.
"L'esclave est-il prêt ?"
La seule réponse que l'homme reçut, fut mon arrivée dans l'embrasure de la porte. J'étais sonné.

D'un simple signe de tête, le grand homme me signifia de le suivre encore une fois. Vers le palais. Mon cœur battait si fort d'un coup. Peut-être...

Gravir les marches de l'entrée du bâtiment me refila un frisson : ce qui avait été mon supplice, ma prison était aujourd'hui source d'apaisement. Je frissonnais d'anticipation.

On me laissa entrer dans une salle. Je frémis : Pharaon était présent, dans un trône serti d'or et des pierres les plus précieuses qu'il m'ait été données de voir. J'avançai un peu puis me prosternai face au grand homme. Après quelqu'instant, je me redressai sur un genou, le visage baissé.
"Aomine c'est cela ?
-Oui, votre altesse."
L'homme se leva et commença à faire le cent pas devant son siège.
"Taiga m'a beaucoup parlé de toi... Il ne devrait pas tarder d'ailleurs. S'il savait ce pourquoi je l'ai fait cherché, il serait déjà présent... — Tu dois te demander ce qui se passe."
Je gardai les yeux rivés sur le sol. Je stressais... Les battements de mon cœur et les pas du dieu vivant raisonnaient douloureusement dans mon crâne.

"Mon intendant complotait contre moi. Tu as été renvoyé à tort. Je l'ai fait payer son infamie. Te voilà relevé de ton dur travail, je t'attribue à nouveau aux services de mon fils."
C'en était presque trop pour mon pauvre cœur. La porte s'ouvrit ; je tressaillis.
"Aomine !"
Je me redressai et me tournai. Le rouge me prit virilement dans ses bras.
"Oh Dieux... Daiki..."
Il me relâcha et salua profondément son père.

"Pourquoi l'avoir fait venir, père ?
-Cet esclave était le tien. Je te l'ai arraché à tort. Le voici.
-Père, merci.
-Bien, Aomine, je te propose de regagner les appartements de mon fils. Taiga, j'aimerais m'entretenir avec toi."
L'air grave de l'homme m'arracha un frisson. Je me retirai en lançant un regard inquiet au carmin qui ne fit que me rendre une œillade similaire ; cela me fit froid dans le dos.

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Tout semblait parfait, mais une nouvelle ombre se dessine... Est-ce grave ? N'est-ce rien ? Rendez-vous demain pour la suite ! Bye, Kagamine

Saphirs du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant