Chap. 8 Soulagement

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Hey me voici ! Désolée pour l'attente, je vous laisse tout de suite avec ce chapitre !
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Chap. 8 Soulagement

[Aomine]

    "Ce sera plus simple ainsi, chaque jour, je quémanderai ta danseuse dans mes appartements. Vous aurez ainsi le loisir de discuter comme bon vous semble. Personne ne vous dérangera.
-Je vous remercie, mon prince.
-Oublie cela, balaya-t-il d'un geste de main, sans réellement que je ne comprenne. Je l'ai faite chercher aujourd'hui même, elle ne devrait pas tarder. Je te laisse, Aomine."
J'effectuai une profonde courbette en le regardant s'éloigner, un sourire dessiné sur mes lèvres.

    La grande porte s'ouvrit et mon amie entra, dans ses vêtements de satin, fins et fluides, laissant s'exprimer - un peu trop à mon goût - toute sa volupté.
"Dai-chan ! Où-où se trouve le prince ?
-C'est pour me voir qu'il t'a convoquée, ne t'inquiète pas, nous nous verrons bien plus ainsi."
La jeune femme courut dans mes bras et me laissa la porter et la faire quelque peu tourner.
"Je suis si heureuse ! Le prince est si bon avec nous !
-Tellement que j'en ai peur, avouai-je, le regard lointain.
-Crois-tu qu'il-
-Non, la coupai-je, non, même si j'essaie presque de m'en convaincre...
-Pourquoi dont ?
-Je ne parviens à expliquer son comportement. Il me dit que je l'intrigue, mais s'il savait la grandeur du tourment qu'il me cause..."
La rose se tut un instant, semblant tout hésitante.

    "Pourquoi ne le crois-tu pas ?
-Qu'ai-je de si passionnant ?
-Vous êtes très différents, voilà ce qui peut l'intéresser. Je ne peux pas tout deviner, moi."
Je ris légèrement.
"Satsuki, tu as toujours tout su...
-Mais je ne connais de lui que ce que tu me dis !"
Elle disait vrai... et que savais-je réellement de lui ?

***

    "Raconte-moi, Aomine."
Je sursautai et suivis la main du rouge à laquelle j'obéis docilement en prenant place sur un canapé, à ses côtés. Je me tortillai, afin de trouver une position confortable, en tailleur.

    Je pris une profonde inspiration et fermai les yeux. Je ne savais trop quoi dire, pourtant il fallait que je parle... Je ne comprenais pas... Raconter...

    "C'était il y a un an de çà, je dirais, me décidai-je à commencer ; nous venions de quitter Damas. C'est une belle ville de ce que je me souviens, assez militaire tout de même... Enfin... les nuits se sont démontrées bien plus froides que prévues. Vous voyez, ce froid qui vous dévore la peau, qui traverse vos vêtements et vous gèle, vous mord et arrache votre vie petit à petit. Nous avions de gros vêtements pourtant, quoique je me souviens avoir donné une fourrure à Satsuki. Un de nos camarades rageait de n'avoir pu rester un jour de plus à Damas, au chaud et à l'abris du vent. Le vent... c'était lui qui apportait le froid, et il précipitait sur nous des quantités de grains de sable qui devenaient comme des jets de lance-pierres. Par ce temps, il est impossible de poser le camp, surtout dans un endroit pareil. Rebrousser chemin pour rejoindre la ville nous prendrait toute la nuit. Alors nous continuions d'avancer, nous repérant difficilement dans les étoiles, nos yeux griffés par le désert."

    Je continuai mon histoire, cette fois-ci, le regard greffé au prince.

    Il écoutait patiemment, les yeux orientés sur moi, mais je remarquais bien qu'il ne me regardait pas vraiment. Ses iris étaient perdus dans le vague, si bien que j'y pourrais presque voir mes souvenirs ; mon désert glacial, la lune dans le ciel pupillaire nacré de quelques étoiles, et, peinant à avancer, dans un sable sombre et guerrier, une vingtaine de caravaniers, tirant sur leurs montures chargés de richesses du monde entier... Mon monde entier qui se reflétait en ces braises que l'obscurité rendaient si propice à mon histoire... je m'y noierais pour regagner mon équipage.

Saphirs du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant