Chap. 7 Bonté

2.4K 199 22
                                    

Heyy ! Encore à la bourre, désolée... Peut-être que pour cette fic je vais adopter du un jour sur deux, ça sera plus simple et ça vous fera pas attendre pour rien, maos bin, je vais essayer de voir quand même si je peux pas sortir un chapitre par jour (même si pour le moment c'est assez mal parti). Bref, voici le chapitre sept ! Bonne lecture !
—————————————————————————————————————————————————————————————
Chap. 7 Bonté

[Aomine]

    "Qu'est-ce que t'en penses ?
-Je... j'avouerai que la situation me dépasse totalement... Mais... ça t'arrange, non ?
-Oui, souris-je doucement, oui j'imagine. On se verra sûrement plus. Et puis... j'apprécie plus sa compagnie que celles des serviteurs. Il n'y a pas de mépris quand il parle...
-C'est surprenant..."
J'avais les sourcils froncés, et les bras croisés sur mon torse. Je n'aimais pas cette tenue, je me sentais nu... Dans nos vies de métèques, pour affronter le désert, les vents et le froid de la nuit, nous portions tuniques et turbans. Ainsi habillé, l'air frappait ma peau. C'était une sensation qu'habituellement j'appréciais, quand, perdu dans le sable, je retirai un vêtement sous une trop lourde chaleur, pour me sentir respirer... Là, c'était différent. Ce qui était une libération devenait une prison...

    "Et en quoi vont consister tes tâches ?
-Je dois l'accompagner au quotidien, je n'en sais pas plus. Mehi lui-même - qui est censé me former - n'a aucune idée de ce que le prince attend de moi."
Un léger sifflement se fit entendre.
"Je dois y aller, compris-je.
-Tu vas directement dans ses appartements ?
-Non, demain.
-Courage."
Je souris à la rose et la serrai fortement contre moi, avant de rentrer dans les quartiers des serviteurs et des rares esclaves.

    J'étais anxieux ; demain m'inquiétait...

***

    J'entrai dans la grande pièce vide et avançai silencieusement, admirant la beauté des fresques sur les murs, et le magnifiques mobiliers. J'avançai jusqu'à un grand voile de lin que je soulevai doucement. Je manquai de sursauter en apercevant un divan, avec un homme allongé dessus, endormi. C'était le prince, uniquement vêtu de son pagne, un bras barrant ses yeux pour éviter le soleil de l'éveiller.

    Étant nomade et caravanier, je ne partageais pas les croyances des peuples, ne prêtant aucun culte par ennui de s'y intéresser. Durant mes voyages, j'avais cependant appris à respecter toutes les croyances, par simple sécurité. Alors, quand on me disait que le prince d'Égypte était le fils du soleil, je devrais rire, et pourtant j'y croirais presque...

    Sa peau portait la teinte de son père présumé, une couleur sablonneuse étincelante qui n'était qu'embellie par le pagne blanc qu'il portait court étonnement. Un pagne long était représentatif d'une grande richesse, contrairement à un plus court... Je ne comprenais pas... Habituellement, il en portait aux genoux ; celui-ci de dépassait qu'à peine la moitié de ses cuisses...

    Sa position laissait entrevoir ses pectoraux et ses épaules larges, son ventre et ses jambes musculeuses... C'était un très bel homme, c'était indéniable. Je me surprendrais même presque à envier son corps. J'étais plus fin, moins imposant...

    L'adolescent laissa un petit bruit lui échapper, avant de repositionner son bras pour mieux barrer son regard. Il était réveillé... et je sentais que ma présence le dérangeait.
"Ahmasis, je t'ai déjà dit de ne pas me déranger sans autorisation."
Je cachai un ricanement et passai une main dans mes cheveux, un peu tendu.

    Je ne bougeai pas, attendis quelque instant, avant que le rouge ne grimace fortement. Il déplaça son bras et laissa deux braises tomber dans mes yeux. Un frisson parcourut mon échine tant son regard était profond... je m'étais senti comme violé, inspecté de l'intérieur, et ce d'un simple regard soutenu.

    Il sourit doucement.
"Je ne m'attendais pas à te voir, Aomine..."
Très calmement, le prince se redressa de moitié, tout en restant à demi affalé sur le dossier du divan. Ses jambes glissèrent pour libérer l'assise, un pied au sol et l'autre sur le genou opposé.
"Viens, assieds-toi."
J'obéis, tendu, me tenant totalement droit.

    Il me sondait, alors que je n'osais lever le regard et croiser le sien, si impudique soit-il. Cette position d'esclave brisait mon orgueil avec trop de violence pour que je le supporte entièrement, je sentis donc ma mâchoire se serrer brutalement. Et l'homme rit. Je ne sais s'il avait remarqué, je ne connais la raison de son amusement, mais immédiatement, je me tendis davantage.

    "J'imagine que tu te poses des questions... Ta présence résulte d'un choix de mon père. J'avouerais en être satisfait. Cela ne me plaisait pas de te voir bêtement exploité à servir du vin et soigner un jardin... — Mais après tout, je compte aussi t'exploiter à ma manière...
-Que voulez-vous dire par là ?
-Tu verras bien."
Son sourire bienveillant me rassura passablement.

    "Aomine, quand nous ne sommes qu'entre nous, tu peux très bien me regarder dans les yeux. Et n'hésite pas à prendre la parole, aussi."
Mon cœur battait fort. Je voulais hurler ma joie, je me contentai cependant d'acquiescer poliment.

    Le rouge passa une main sur son visage, pour effacer les traces de sommeil.
"Il est encore tôt, non ?
-Dix heure, je crois, soufflai-je. — Si vous le permettez, j'ai une question.
-Vas-y, vas-y.
-Pourquoi ?"
Un sourire en coin lui échappa.

    "Pharaon a décidé, pas moi.
-Vraiment ? m'étonnai-je.
-Ouais... Il a remarqué à quel point tu m'intriguais... Je suis content de cela."
L'homme se leva et se dirigea vers sa fenêtre. Il s'y installa, prenant le soleil avec une splendeur divine.
"Et toi ? Cela te satisfait ?"
Mon esprit se bloqua. Moi ? satisfait ? Je ne pensais pas qu'un autre que Satsuki pouvait me poser cette question.
"Réponds-moi franchement.
-Vous êtes sûr de cela ?
-Certain. — Je veux savoir, puisque je ne me rends pas compte."
Sa clairvoyance me soufflait.

    J'hésitai un peu, me répétant tout ce que j'encourais... Mais s'il me demandait d'être franc...
"Non, bien sûr que non. Comment voulez-vous que cette situation me satisfasse ? — Quoi que vous fassiez, rien ne pourrait me satisfaire. Je suis ici esclave. Que je doive me tuer pour vos pyramides, labourer un champ, les pieds dans le limon ou servir le vin de Pharaon m'est bien égal. Je n'ai plus ma liberté. — Avant, je ne me rendais pas compte de ce que j'avais, maintenant, je prends conscience de ce que j'ai perdu... Alors non, je peux bien vous l'avouer, non je ne suis pas satisfait.
-Mais moi, je te donnerai de la liberté."
Je secouai la tête, parcourus d'un léger rire nerveux.

    "Ce ne sera jamais ma liberté, vous ne pouvez comprendre..." repris-je d'une voix plus lasse que je ne l'aurais espérée.
Il resta muet, semblant répéter sans cesse mes mots. Lui qui avait tout essayait de comprendre celui qui n'avait plus rien.

    Si, encore, je ne parvenais à mettre le doigt sur ce qui le poussait ainsi à tenter de m'offrir un certain confort, je ne crachais toujours pas dessus. Son aide m'était précieuse bien qu'incompréhensible, et cet homme que je ne devrais pas même connaître m'était appréciable. J'étais reconnaissant, je devais bien l'avouer ; moi qui abhorrais dépendre des autres reposais tout entier entre ses mains princières. Et si pour l'heure, il ne s'était joué de moi, ma plus grande crainte demeurait qu'il rompe ses attentions. Et que ma sœur en pâtisse.

    "Tu pourras la voir chaque jour si cela te plaît."
J'opinai calmement. Il me semblait trop bon... et je ne pouvais me méfier pour autant, à croire que ses dieux me le rendaient céleste...
—————————————————————————————————————————————————————————————
Voili voilou ! J'espère que ça vous a plu ! Rendez-vous au plus vite pour la suite ! Bye, Kagamine ❣️

Saphirs du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant