Saphirs du désert

Chap. 2 Torture intérieure

Me revoilà avec la suite ! Ces chapitres me demandent plus de travail que ceux des autres fic et j'ai dû forcé un peu pour le finir ce soir, je vais essayer de m'organiser en fonction, mais il a possibilité que je publie plutôt un jour sur deux, du moins certains chapitre pourraient me prendre deux jours... Je fais tout ce que je peux pour essayer de vous donner de la qualité au plus vite ! Bonne lecture !
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Chap. 2 Torture intérieure

[Kagami]

    Je me redressai, balayant d'une main la jeune femme agitant sur moi un éventail de plumes d'autruches.
"Laisse-moi seul, Ahmasis."
La servante de plia en deux et quitta la pièce, laissant flotter derrière elle une douce odeur qui me rendait fou, me droguait. J'avais toujours été entouré de nourrices, toutes portant sur leur tête, un épais tas de graisse semblable à une fleur de lotus, et fondant au soleil, rendant ainsi mon air plus doux et pur. C'était la tradition, et je la respectais le plus que je pouvais. Je m'étais cependant lassé de cette douce fragrance.

    Je m'avançai dans la grande salle et appuyai mes bras sur une fenêtre à laquelle je me penchai. L'air chaud frappa mon visage. J'étais si bien...

    Un frottement contre mes jambes me tira de ma rêverie. Je me penchai un peu et caressai le responsable, un jeune chat du palais. Un serviteur entra et me fit me relever.
"Votre instructeur vous attend pour votre leçon."
Je soupirai en levai les yeux au ciel - de la manière la plus distinguée du monde - : si j'aimais apprendre la stratégie militaire, dès que les hiéroglyphes s'y frottaient, je disparaissais dans mon pagne. Et pourtant, je rejoignis, bien qu'à reculons, mon ennuyeux professeur. Être élève seul était mon pire ennui. Bien heureusement, je pus fuir lorsque l'heure du repas arriva.

    Mon père avait toujours insisté pour que nous mangions ensemble malgré ses fonctions. Mais nous nous parlions peu, attablé assez loin. Il était entouré de ses conseillers, moi, seul, un peu à l'écart.

    Nous mangions avec les doigts, des servantes nous apportant régulièrement des plats pour nettoyer nos mains. Je mangeais largement, buvais eau et vin en lançant un regard désintéressé à la conversation des adultes. Parler des rendements des terres ne me passionnait pas vraiment...

    Des musiciennes et des danseuses tentèrent de me distraire, crotales en main. Je retins un bâillement : ce spectacle devait être fascinant, mais mes yeux habitués n'y trouvaient aucun éclat.

    Mes iris s'enfuirent vers la porte de sortie. J'y repérai l'intendant. Accompagné d'un jeune homme resté dans l'ombre, un esclave sans doute. Celui-ci opinait doucement en écoutant l'adulte parler.

    Son visage ne m'était pas familier, il devait être nouveau ici... Fraîchement acheté... J'eus un sourire triste à cette pensée ; ce ne devait pas être simple de changer de vie du jour au lendemain... de ne plus être libre. Mais il semblait calme.

    L'intendant, dans la salle, fit quelques signes explicatifs au jeune homme, avant de retourner à ses côtés, de l'autre côté de l'ouverture servant de porte. Là, l'ombre le frappa également, mais l'adolescent garda un teint plus foncé. Je fronçai les sourcils, intrigué. Était-il égyptien ?

    À la fin du repas, après m'être rincer les mains, je me levai et m'excusai auprès de mon père avant de pouvoir me retirer. Je ne retournai pas dans mes appartements, mais me perdis dans les jardins. Là, seul, je pouvais ressentir le vent et le calme de la nuit.

    Cette vie de fils de Pharaon n'avait pas de sens...

    Je me tendis soudainement : je n'avais pas à me lamenter, moi, fils de Râ. Mon niveau de vie était bien au-dessus de la population. Je n'avais pas de droit de me plaindre...