Une éternité ! Mais me revoilà ! J'espère que ce chapitre vous plaira ! Bonne lecture !
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Chap. 9 Rapprochement[Kagami]
J'aurais aimé qu'il reste... qu'il dise que malgré la fatigue, il souhaitait être là, avec moi... qu'il voulait me raconter encore ses histoires... Mais finalement, que voulait-il vraiment ? Je n'en savais rien...
Notre discussion m'avait laissé croire qu'il me voyait comme un ami, lui aussi... Apparemment, je m'étais trompé. Et cela faisait mal...
Je m'allongeai sur mon lit en fixant le plafond légèrement éclairé par la lune. Je soupirai lourdement. J'avais besoin de lui, je crois...
J'eus du mal à trouver le sommeil, l'esprit tourmenté par l'image d'un tanné. Je voulais encore qu'il me raconte... cela m'apportait une part de rêve et une autre d'une réalité que je ne connaissais pas... Pour moi, nos entrevues constituaient une sorte d'oxygène, une véritable nécessité.
***
L'homme rit doucement. Un rire franc, plissant légèrement les yeux où le liquide lacrymal donnait un aspect pétillant aux deux saphirs du plus beau bleu royal qu'il m'eût été donné de contempler de ma vie. Ses dents blanches me souriaient, ses pupilles me suivaient... Je devrais peut-être bouder, ou être vexé, mais au lieu de ça, je souriais légèrement, amusé par sa réaction. Alors, à mon tour, je lançai les astragales, avant de gémir de défaite. J'avançai vaguement mes pions, alors que le tanné jubilait.
Il relança et fronça les sourcils ; je ris.
"Ça t'apprendra."
Il grogna et joua.La partie fut assez serrée, mais à son dernier lancer, l'homme eut de nouveau de très bon scores.
"Première fois que je joue et je vous bats !
-Le senet est un jeu de chance, Aomine, dis-je calmement.
-Tu dis ça parce que je t'ai battu !"
Nos yeux s'écarquillèrent en même temps devant ce soudain tutoiement. Il y eut un silence durant lequel je sentis ses pupilles hésiter à quitter les miennes.
"Mon prince, excu-
-Non."
Il baissa la tête, les poings serrés. J'eus un petit sourire interne."Aomine, je ne demande pas d'excuses. Je n'en veux pas. Quand nous sommes tous les deux... tutoie-moi.
-Mon prince... souffla le basané en relevant le visage.
-Et appelle-moi Kagami."
Il papillonna des cils, sans comprendre.
"Vraiment ?
-Oui."
Il laissa un soupir de soulagement lui échapper."Kagami...Cela ne te gêne pas ?
-Le contraire me dérange. Je n'ai pas envie de mettre un écart entre nous qui, d'après moi, n'a pas de raison d'être. Je ne te vois pas comme un esclave, alors je ne veux pas que tu te comportes comme tel. Pas avec moi."
J'appuyai une main sur une de ses épaules et la serrai brièvement.
"Considère que tu ne me dois rien, et que tu es ici chez toi."
Il me sourit.***
D'un certain côté, les repas m'ennuyaient désormais ; je n'avais plus personne à regarder, mais c'était pour la bonne cause... Je soupirai, fixant le plat face à moi.
"Quelque chose te tracasse, mon fils ?
-Non, père, je suis simplement pensif.
-J'ai appris que tu t'intéressais plus à tes leçons."
Je souris doucement.
"C'est grâce à cet esclave que vous m'avez confié, assurai-je.
-Que veux-tu dire ?
-Il était caravanier, il connaît bien l'économie et les différents pays.
-Vraiment ?"
J'opinai calmement.
"Il m'aide à mieux apprendre.
-Tant mieux, j'en suis heureux. — Il t'intéresse toujours autant ?
-Il m'apporte des choses," souris-je.
Malgré la véracité de mes propos, j'éprouvais une sorte dégoût envers mes paroles. C'était chosifier Aomine...Je ne pouvais avouer mes réelles motivations. Pour Pharaon, Aomine était une sorte de trophée, quelque chose de beau, de rare. Pour moi... sa beauté prenait d'autres significations... Et parfois même, je ne comprenais pas mon comportement vis-à-vis de lui... mes pensées non plus... Il me rendait différent.
Dès que nous eûmes fini le repas, je regagnai mes appartements où le tanné discutait avec son amie. Je devenais en quelque sorte jaloux de leur relation... Je voulais l'accaparer... Et pourtant je les laissais parler, longuement, me refusant de les interrompre.
Un voile séparait ma chambre d'une autre pièce, elle encore séparée d'une porte avec celle où se retrouvaient les amants. Une main hâlée écarta le voile.
"Mon p-Kagami, je peux entrer ?"
Il n'était jamais venu dans cette pièce, je crois.
"Viens, viens."
L'homme fit un pas, alors que je me redressai de mon lit sur lequel je l'invitai d'un geste de main.
"Pourquoi n'es-tu pas resté avec elle ?
-Je voulais te voir, dit-il simplement en s'asseyant à mes côtés. Je la vois tous les jours elle aussi.
-Et pourquoi voulais-tu me voir ?
-Sans raison particulière."
Il eut un sourire étrange, couplé à un regard de côté. Ses iris, semblable à deux saphirs d'une profondeur infinie me contemplaient en brillant de malice. Il était beau, vraiment...J'appuyai une main derrière lui et souris doucement.
"Sans raison ?"
Son souffle se coupa un instant, et ses pupilles parcoururent mon visage, quelque peu paniqué. Il finit par laisser un bruit affirmatif lui échapper, réalisant que je n'étais pas convaincu. Je m'en contenterais...Je laissai mon dos retomber sur la paillasse.
"Aomine... Tu vas vouloir me frapper...
-Pourquoi ça ?"
Il avait les sourcils froncés.
"Je suis prince d'Égypte... et je me sens esclave..."
Le tanné se redressa et se dirigea à la fenêtre d'un pas raide. Il s'appuya sur le rebord et fixa le loin.Je me levai à mon tour et m'avançai vers lui, un peu hésitant.
"Aomine..."
Ses poings se serrèrent un peu plus, et les veines de ses poignets ressortirent, saillantes. J'approchai encore et tendis une main vers lui.Mes doigts se déposèrent tout doucement sur une de ses hanches, entre son pagne et sa peau. Un frisson me parcourut. Je continuai à m'avancer, jusqu'à ce que mon torse touche son dos, s'y colle.
"Pardonne-moi...
-Je comprends ce que tu veux dire... C'est juste un peu dur à avaler... Mais je vois très bien...
-Excuse-moi..."
Je déposai mon menton sur une de ses épaules et resserrai sa taille, profitant un peu de la situation. Mes iris dévoraient sa peau brune lisse...
"Pourquoi tu t'excuses ? C'est toi le prince, ici !
-Non... soufflai-je, proche de son oreille. Je ne veux pas qu'il y ait de titres entre nous, je te l'ai dit.
-Dans ce cas, je n'ai pas de raison d'être heurté, puisque je ne suis pas plus esclave que tu es prince."
Nous étouffâmes un léger rire.Le corps musculeux du caravanier se laissa reposer contre le mien, acceptant ainsi mon étreinte.
"Tu as sans doute raison... Mais je vois que tu ne vas pas si bien...
-Kagami... Je ne m'y attendais juste pas..."
Il sembla regagner ses esprits et se défit gentiment de mon emprise en se collant un peu plus à la fenêtre ; je gardai néanmoins ma main sur sa taille quelque instant, avant de le lâcher, sans comprendre ce qu'il me prenait vraiment."Tu n'as pas le choix de ta vie, c'est ça ?"
J'opinai en soupirant.
"J'aimerais pouvoir vivre normalement, sortir en ville, découvrir..."
Je soupirai lourdement et allai m'adosser au mur, à côté du hâlé.L'homme avait ses mains appuyées aux extrémités de l'ouverture dans la pierre. Il tourna un visage amusé vers moi.
"J'ai bien une idée, mon prince..."
Les deux derniers mots étaient prononcés avec une certaine ironie qui m'arracha un sourire.
"Je t'écoute...
-Vous savez, d'ici une heure il fera nuit..."
Mes yeux s'écarquillèrent."Parfois, le ciel est si dégagé que les étoiles illuminent le sol au point qu'il est aussi facile de se déplacer que pendant le jour. S'il ne fait pas trop froid, c'est même extrêmement agréable.
-Aomine...
-J't'assure. Et s'allonger par terre et regarder les étoiles parfois, quitte à se faire engueuler parce qu'on a arrêté la caravane, c'est quelque chose de vraiment unique... — T'as une belle vue sur le coucher de soleil ici... C'est beau vu du palais... très différent des dunes... ou des villes de loin...
-Aomine, ton idée... Je veux essayer..."
Il eut un sourire vainqueur quelque peu carnassier.
"Il faut commencer à te préparer dans ce cas, tu ne peux pas sortir comme ça."Sortir.
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Voilàààà rendez-vous au plus vite pour la suite !
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Saphirs du désert
FanfictionAokaga ! Aomine, jeune caravanier, est vendu comme esclave au palais de Pharaon, mais le fils de celui-ci le remarque aussi tôt, et ne lui est pas indifférent... Bonne lecture !