Chap. 11 Réconfort

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Heyy ! Trop de retard sur cette fic, c'est terrible... Je vous laisse tout de suite avec le chapitre !
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Chap. 11 Réconfort

[Kagami]

    "Là où on était... c'est là que j'ai été..."
Mes yeux s'exorbitèrent. L'homme ravala sa salive.
"...vendu."
L'homme me sourit doucement, les larmes barbouillant son visage.
"Pardonne-moi d'avoir gâché ce moment... C'était important pour toi, souffla le bleu.
-Nan, nan t'inquiète, c'est moi... J'aurais dû comprendre."

    Nous partageâmes un long regard empli de plein de sentiments mêlés que je ne saurais exprimer. Je ne voulais rompre cet échange passionné. J'essayai de lire à travers ses saphirs souffrant. Il avait mal... et il s'écrasait devant mon caprice.

    "Nous ressortirons, si tu veux. — Si on n'y retourne pas.
-Je ne veux pas te forcer, me redressai-je.
-Non, non, moi aussi j'aime bien sortir. Ça me montre que je ne suis pas ferré au moins."
Je me levai et se postai à la fenêtre, fixant le loin, le ciel étoilé dont nous parlions quelques minutes auparavant.

    "Pourquoi tu ne t'enfuies pas ? Avec ton amie ?"
Un ricanement me répondit.
"Tu ne connais pas Satsuki... Avec elle, tout devient plus compliqué. — Mais j'y ai pensé."
Il se leva et s'avança vers moi, se colla presque à mon dos.
"Ça te choque que je te dise ça ?
-Non, pas vraiment... Je n'arrive pas à me mettre à ta place je pense... Mais cela me semble normal...
-Vraiment ?"
Ce dernier mot était peut-être issu de mon imagination tant je l'avais entendu murmuré en un souffle grave, au creux de mon oreille que ses lèvres frôlaient. Je frissonnai.

    Je tournai légèrement le visage vers lui ; il s'était adossé au mur. Je crus avoir rêvé... Les dieux me jouaient-ils des tours ? Je n'eus pas vraiment le temps de réfléchir... Je l'admirais... Si seulement je pouvais comprendre ce qu'il se passait en moi. Mon corps rougissait, s'excitait aussi - je devais l'avouer - sans je que puisse l'expliquer.

    Il était si beau...

    Malgré la pénombre, je vis une larme étinceler sur une joue du jeune homme. Il souriait pourtant. Magnifique... tristement magnifique... Ses yeux clos ne semblaient plus pleurer.

    J'étendis une main hésitante vers lui et, d'un pouce presque tremblant, incertain, j'essuyai la peau humide, écrasant la goutte pour la dissiper.
"Je suis désolé pour ça..." repris-je.
Le tanné écarta gentiment ma main et planta ses iris dans les miens, le regard neutre.
"C'est moi... J'ai ruiné ta journée... Tu avais l'air heureux quand on était dehors...
-Oublie ça."
Je caressai doucement un de ses bras, me voulant réconfortant, mais il manqua d'éclater dans un sanglot que la fierté le força à retenir.

    Doucement, je le menai à mon lit et le fis s'assoir.
"Allonge-toi.
-Tu devrais me laisser rentrer dans mes appartements... Je ne fais que te causer du trouble.
-Non, reste."
Il finit par obtempérer, comprenant mon ton implacable. Je m'installai à ses côtés.

    Sans vraiment réfléchir, je collai mon torse à son dos et passai un bras autour de sa taille.
"Je ne peux rien faire, Aomine... et ça me rend fou... mais j'aimerais tellement...
-Tu fais beaucoup... Sans toi je n'aurais pas tenu tout ce temps... Merci..."
Je me mordis la lèvre inférieure de rage ; me remercier alors qu'il était enchaîné, esclavagié... abaissé.

    Je pleurais devant mon impuissance... Mes larmes silencieuses échappèrent à mon contrôle et s'échouèrent sur la nuque du basané.
"Ka-Kagami ?!
-Dors !"
Ma voix était voilée par les pleurs, je n'avais pu le masquer.
"Pourquoi...?"
Un murmure triste... Je frissonnais.

    Ne sachant comment répondre, exprimer mes sentiments, alors je le serrai un peu plus contre moi.
"Pardonne-moi," gémis-je.

    Nous fûmes plongés dans le silence. Alors je me mis à chercher le sommeil. Mais Bès se jouait de moi ; plusieurs heures passèrent, lui non plus ne dormait pas. J'arrêtai de retenir mon souffle et le laissai s'échouer dans ses cheveux, tandis que je caressai son ventre pour le calmer à son tour.

    Au début de mes gestes, ses muscles s'étaient tendus, avant de se relâcher légèrement. Je crois que mes doigts se firent de plus en plus lents et lourds, jusqu'à ne plus bouger du tout quand je m'endormis.

***

    J'émergeai doucement, terminant mon rêve que j'oubliai dès que j'ouvris mes yeux. Mon corps était pressé contre une épaule du jeune tanné allongé sur le dos. Sa poitrine se soulevait lentement. Ses traits détendus m'arrachèrent un sourire.

    Je m'autorisai à le détailler plus en profondeur, observer son nez fin et légèrement en trompette, ses cils assez longs et d'une douce courbure, ses lèvres brunies d'un teint partiellement rosé... Je me surpris à humidifier les miennes ; que m'arrivait-il ? Je finissais par comprendre, je crois... Oh Dieux que j'en avais envie !

    Les paupières de l'adolescent papillonnèrent.
"Kagami..."
Il me sourit doucement, battant plus doucement des cils. Je me redressai à demi en le fixant.

    L'homme s'assit et regarda le jour.
"Il faut que tu te prépares, Kagami, Pharaon va t'attendre."
Mes yeux s'agrandirent.
"Déjà ?"
Il opina, confiant dans ce qu'il avançait.
"Tu as raté ton repas, réalisai-je.
-Ce n'est pas grave..."
Je fronçai les sourcils ; il rit.
"Ce n'est pas grave, je te dis.
-Je vais faire quelque chose, regagne tes appartements en attendant."
Le tanné se leva et me salua d'une légère inclinaison du torse.
"Pense à ranger ton pagne et ta cape, on ne sait jamais."
J'opinai et le regardai s'effacer. Je le retins en l'interpelant.
"Reviens d'ici deux heures au plus."
Il me répondit d'un hochement de tête souriant, puis disparut.

    Le silence. C'était surprenant d'un coup... Je soupirai... j'étais seul... Mais je n'avais pas de temps à perdre. Je changeai rapidement de pagne et rangeai l'ancien - trop court - et la cape dans un coffre ; j'arrangeai mes cheveux et rejoignis la salle de déjeuner.

    Les jours se réchauffaient et Ahmasis ne fut pas de trop avec son large éventail de plumes. Elle me rafraîchit pendant tout le morne repas durant lequel j'écoutai distraitement mon père parler avec Mehi. L'intendant prenait de l'importance... je ne savais qu'en penser. Il ne m'avait jamais plu.

    Je restai silencieux. L'homme essayait de s'élever socialement, de plus en plus... c'était indiscret... Je m'ennuyais... dès que j'étais loin de lui... et ces sentiments qui me tourmentaient.

    Je m'éclipsai dès que je pus, masquant ma hâte du mieux qu'il me fut possible.
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Et voilà ! Rendez-vous au plus vite pour un nouveau chapitre... une prochaine sortie attend nos deux héros ! Bye, Kagamine ❣️

Saphirs du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant