PARTIR 13

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Le lendemain, j'ai informé MOUSTAPHA que j'allais être absente à cause de l'état d'IBRAHIMA.A dix heures j'étais déjà chez lui. Il était dans son bureau en train de lire des documents. Je me suis rendue dans la cuisine pour poser la nourriture que j'ai préparé avant de le rejoindre.

Moi : Alors comme ça on s'acharne sur le travail pour fuir aux problèmes ?

Lui : Non même pas

Moi : Si tu le dis. Sors de ce bureau j'ai envie que l'on discute

Lui : Allons dehors manger après on va aller à la plage. J'ai envie de changer un peu d'air

Moi : Comme tu veux chef

Lui : Rire

Moi : Vas te changer. Je t'attends au salon. J'ai préparé de la nourriture pour toi, tu dînes avec

Lui : D'accord. J'espère que c'est toi qui l'as préparé

Moi : Bien sûr que c'est moi. Cordon bleue

Lui : Et la modestie dans tout ça ?

Moi : Qu'elle aille au diable

Lui : Une vraie folle

Comme prévu, nous sommes allés au resto pour ensuite nous rendre à la plage. On a commandé des fruits de mers qui sont très délicieux.

Lui : Mange doucement quand même. On peut toujours commander si tu n'es pas rassasiée ;

Moi : Pourtant je n'ai pas faim ;

Lui : Pardon ???

Moi : Tu as bien entendu ;

Lui : Et puis nous sommes venus pour parler et non pour manger ;

Moi : Qui a dit ces bêtises ?

Lui : C'est ce qu'on avait prévu non ?

Moi : "ON" tu dis. Ces genres de bêtises ne sortent jamais de ma bouche ;

Lui : Maintenant c'est moi qui raconte des conneries entre nous ?

Moi : En tout cas ce n'est pas moi. S'il te plaît arrêtes de me couper l'appétit. Tu ne vois pas comment je suis à fond dans ce que je fais ?

Il m'a arraché le plat avec tellement de violence. Il m'a jeté la bouteille d'eau me demandant de me laver les mains. Je me suis toute suite mise à pleurer.

Lui : Qu'est-ce qu'il y a chérie ? Je t'ai blessé ?

Moi : Non j'ai juste faim

Lui : Tu es sérieuse là ?

J'ai accéléré mes pleurs.

Lui : N'est-ce pas tu disais que tu n'avais pas faim tout à l'heure ?

Moi : Mon ventre a changé d'avis. Rends-moi le plat et arrêtes de me faire chier.

Il m'a rendu le plat en se tordant de rire répétant : quelle affamée !!! Je ne me suis même pas souciée de lui. Tant que je consomme ces délicieux fruits de mer tout va pour le meilleur pour moi.

Lui : J'en commande pour toi à emporter ?

Moi : Voilà quelqu'un qui est gentil.

Il est parti faire la commande ; entre temps j'ai fini de manger. Quand il est revenu, je me suis couchée sur ses cuisses.

Lui : Ne me manges pas s'il te plait ;

Moi : Si tu ne la ferme pas sérieux je vais te bouffer ;

Lui : Rire. Wallah tu es folle ;

Moi : Ceci est un talent hein ;

Lui : A bon !!!

Moi : Mais oui. Tu ne savais pas

Lui : Non je l'ignorai

Moi : Tu ignores beaucoup de choses toi ;

Lui : Beaucoup de choses comme quoi ?

Moi : Comme le fait qu'une mère est et restera toujours irremplaçable. Les pleurs de ta mère ne t'ont pas touché la dernière fois ?

Lui : Si

Moi : Alors essaies de la pardonner. Tout le monde fait des erreurs. La vie est ainsi faite, on a tous quelque chose à regretter. Tu n'auras pas deux mères dans ta vie alors profite de la tienne au maximum avant qu'il ne soit trop tard. Je sais que tu l'aimes. Vas parler avec elle et rattrapez le temps perdu.

Lui : Mon téléphone sonne. C'est MOUSTAPHA, je vais répondre.

J'ignore ce que MOUSTAPHA lui raconte mais ce n'est rien de bon. L'expression de son visage montre que les nouvelles ne sont pas bonnes.

Lui : Il faut qu'on parte à l'hôpital de suite, PA HANNE a fait un arrêt cardiaque

Moi : Mon DIEU. D'accord allons-y

On a pris la route qui mène à l'hôpital mais avec les embouteillages on a presque passé une heure de temps sur la route. Lorsque nous sommes arrivés la maman de IBRAHIMA était par terre et incontrôlable. On voit MOUSTAPHA et un médecin qui essaient de la calmer en vain. Quand IBOU a demandé ce qui se passe MOUSTAPHA l'a serré dans ses bras en lui disant : courage frère PA HANNE n'est plu. IBOU n'a ni bougé ni parlé à l'annonce de cette nouvelle, mon cœur commence à battre à un rythme anormal. Quand j'ai regardé IBOU je n'ai pas pu retenir mes larmes. Il s'est assis, la tête entre les mains la tournant de gauche à droite. J'ai subitement eu peur de m'approcher de lui. Je me suis mise à ses côtés sans le toucher. MOUSTAPHA est allé régler les dossiers, l'enterrement doit avoir lieu dans deux jours.

Quand on a terminé avec les dossiers à remplir MOUSTAPHA a conduit la maman de IBOU et moi j'ai conduit ce dernier chez lui. Il ne parle toujours pas. A la maison, il est monté dans sa chambre disant qu'il veut se reposer. Vers vingt- heures, je suis montée dans sa chambre. Il est couché sur le dos et fixe le plafond. Quand je me suis assise sur le lit à côté de lui, il m'a fixé un bon moment puis il s'est jeté dans mes bras avant de fondre en pleurs. Il commence à pleurer comme un bébé. Je n'essaie pas de le calmer ; je veux qu'il vide son sac. Je sais qu'il ne pleure pas seulement la mort de PA HANNE mais aussi tout ce qu'il a vécu jusqu'ici.

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