PARTIE 4

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L'année suivante c'est MONSIEUR DIATTA qui était notre enseignant. Contrairement à MONSIEUR NDIAYE, ce dernier nous demandait toujours de réciter nos leçons tous les soirs avant de rentrer. Il avait une boite qui contenait tous les prénoms des élèves. A chaque fois il choisissait dix personnes et pitié à celui qui n'a pas maitrisé sa leçon. Il frappait comme pas permis. On a tout vu avec lui et actuellement je me demande si à l'époque il avait un enfant parce que si tel est le cas alors il n'a pas d'instinct paternel.
Je me rappelle bien du jour où il avait frappé ma jumelle jusqu'à laisser des cicatrices sur son corps. En effet MARIAMA était malade à l'approche de notre deuxième composition du coup il a manqué une semaine de cours. Quand elle a repris les cours, MONSIEUR DIATTA lui a demandait le même jour de venir réciter une chanson qu'on a écrit à l'avant-veille. MARIAMA lui a montré les papiers de l'hôpital en lui disant qu'elle n'avait pas encore appris ladite chanson mais MONSIEUR DIATTA ne voulait pas entendre ce que lui disait ma jumelle. Il lui a répondu qu'elle a une sœur jumelle donc sa maladie n'est pas une excuse pour ne pas apprendre sa chanson. Il a trempé sa cravache dans l'eau avant de frapper ma jumelle sans pitié et j'ai encore la rage de ne pas pouvoir défendre ma sœur, qui peinait à s'assoir, des coups de MONSIEUR DIATTA. Même moi je m'étais mise à pleurer quand MARIAMA criait de douleur.
Contrairement aux autres jours, ce jour-là mamie NDEW ne nous avait pas amené à l'école vu qu'elle était partie en voyage avec mamie DIARRA pour acheter des marchandises pour se lancer dans le marché commercial. C'est papa et maman qui nous déposaient et ils le faisaient tôt pour ne pas être en retard au travail. A la descente c'est notre bonne FATOU qui venait nous récupérer.
Quand elle est venue nous récupéré ce jour-là elle a immédiatement appelé maman pour lui faire part de la situation. Au bout de trente minutes ma mère était sur place. Elle a demandé à voir le directeur. Ce dernier l'a invité dans son bureau. Au bureau ma mère a montré le corps de MARIAMA au directeur lui informant que c'est l'œuvre de MONSIEUR DIATTA. Notre directeur était choqué et il avait appelé notre enseignant sur le téléphone fixe de son bureau qui était bien décoré en passant. Ce dernier était dans le bureau à la minute qui suivait avec son air arrogant que je n'arrive toujours pas digérer.
MONSIEUR DIATTA : Alors cousin qu'est-ce qui se passe ?
DIRECTEUR : C'est à moi de te poser la question. Cette dame que tu vois là est la mère de ton élève MARIAMA FALL
MONSIEUR DIATTA : Ah d'accord MADAME FALL comment allez-vous ?
MAMAN : J'allais bien jusqu'au moment où j'ai vu l'état dans lequel tu as mis ma fille
MONSIEUR DIATTA : Elle n'a pas appris sa chanson et je l'ai corrigé comme je le fais avec tout le monde
MAMAN : Juste pour une chanson tu frappes un enfant qui n'est même pas en bonne santé
MONSIEUR DIATTA : Elle partage la même classe que sa sœur donc même si elle est malade elle doit être à jour avant de venir. Les compositions approchent donc tout le monde doit être à jour.
MAMAN : En quoi cela te concerne qu'elle partage la même maison que sa sœur ? Même si elle n'était pas malade vous n'avez pas le droit de maltraiter un enfant de la sorte. Même une grande personne ne peut pas encaisser ces coups. Avez-vous vu l'état de ma fille (en lui montrant les cicatrices).
DIRECTEUR : Vous avez parfaitement raison madame. DIATTA c'est la énième fois que des parents viennent ici pour dénoncer tes coups. Madame je suis vraiment désolé pour ta fille mais je vous assure que cela ne va pas se reproduire. Amenez votre fille en consultation DIATTA va payer tous les frais
MAMAN : Vous avez intérêt monsieur parce que la prochaine c'est à la police que nous allons régler le problème. Dès demain je vais vous amener la facture. Passez une bonne journée monsieur le directeur.
Maman et MARIAMA se sont rendu à l'hôpital, FATOU et moi à la maison et comme prévu maman a amené la facture à l'école le lendemain. Papa était très furieux et voulait porter plainte contre MONSIEUR DIATTA mais maman lui avait demandé de laisser tomber et d'attendre que la situation se répète.
Je me rappelle bien de la mine triste de ma jumelle quand les résultats de la composition sont sortis et qu'elle était cinquième de la classe et moi première. N'empêche tout le monde l'avait félicité et papa et maman nous avait acheté beaucoup de cadeau comme à chaque fois qu'on amenait de bons résultats. Papa et maman sont très gentils et calmes, ils aiment trop nous chouchouter. Ils cèdent à tous nos caprices sauf si mamie NDEW ou mamie DIARRA intervient disant qu'il faut avoir des limites.
Quinze jours après l'incident, nos deux mamies sont rentrées. Mamie NDEW avait décidé de se rendre à l'école pour disait-elle rappeler à MONSIEUR DIATTA que ses petits enfants ont une famille qui peut bien le corriger. Même mamie DIARRA était d'accord mais maman les avait calmés en leur rassurant qu'il n'y aura pas une deuxième fois et qu'elle avait menacé de conduire MONSIEUR DIATTA à la police dans le cas contraire.

Le soûlard du coin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant