PARTIE 2

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Ah le jour de la rentrée des classes, notre première rentrée scolaire au niveau primaire. Mamie NDEW nous a bien préparé : elle nous a donné un bon bain, un petit déjeuner succulent comme d'habitude et nous a demandé d'aller dire « au revoir » aux membres de la famille. Nous étions très excitées surtout que les habits qu'on avait portés étaient jolis. Mamie DIARRA nous a complimenté en nous disant qu'on ressemblé à des princesses du coup, on a commencé à crier sur mamieNDEW pour qu'elle fasse vite afin qu'on puisse montrer nos vêtements à tous les gens qu'on va croiser dans la rue et à l'école.
L'école n'étant pas très loin de chez nous, MAME NDEW nous a prévenu que nous allons marcher tous les jours pour aller à l'école. L'amour fou qu'on éprouve vis-à-vis de ce moyen de transport à quatre roues nous a poussé à commencer à dire n'importe quoi à MAME NDEW.
Moi : Mamie c'est très difficile de marcher, on préfère la voiture
MAME NDEW : L'école n'est pas très loin, il est préférable de marcher
MARIAMA : pourtant lorsque nous étions au jardin d'enfant papa nous amenait toujours en voiture
MAME NDEW : C'est parce que le jardin était très loin si on le compare à la maison. Vous n'alliez pas pouvoir marcher toute cette distance
MARIAMA : Celle-ci aussi nous ne pouvons pas la marcher, nous allons avoir mal aux pieds
MAME NDEW : Arrêtez de parler et prenez vos sacs, je ne veux pas que vous soyez en retard
Moi : Mamie vous êtes méchante aujourd'hui.
J'ai commencé à pleurer et ma jumelle aussi a pleurer mais lorsque Mamie NDEW nous a donné une tape sur le dos nous intimidant de nous taire, nous avons rapidement cessé nos caprices. La main de Mamie NDEW, il faut y goûter pour savoir combien ça fait mal. Quand on commence à perturber, c'est elle qui nous remet sur les rails grâce à sa main magique. Elle frappe trop bien même.
MAME NDEW : Je vous ai toujours interdit à parler n'importe comment à vos ainées mais vous n'en faites qu'à vos têtes. Prenez vos sacs et suivez-moi.
Comme des soldats, nous avions suivi l'ordre du commandant qui n'est autre que mamie NDEW et on a pris le chemin qui mène à notre école.
Sur le chemin de l'école, certains voisins nous complimentaient et nous souhaitaient bonne chance ; c'est ainsi qu'on a repris le sourire jusqu'à l'école.
Arrivées à la porte de notre établissement, MAME NDEW nous a dit ceci : « en classe, je veux que vous vous installiez à la première table de la deuxième rangée vu que votre classe n'a que trois rangées. Ainsi, vous pourrez mieux voir le tableau. Posez à votre enseignant des questions si vous ne comprenez pas ses explications. Il faut bien participer en classe car ceci améliore vos performances. Ne vous adonnez surtout pas à la tricherie car tricher, c'est voler et ce n'est pas bien de voler. Soyez sage en classe et dîtes bonjour quand vous entrez en classe. N'acceptez pas d'être intimidé par vos camarades sinon personne ne va vous respecter. Sachez vous défendre si nécessaire comme ça vos camarades vous respecteront pour toujours. J'espère que toutes les fois aux quelles vous vous êtes battues servira quelle chose maintenant. A la descente, ne sortez pas de l'école. Je passerai vous prendre. Bonne chance mes bébés ». Ses paroles ne vont jamais cesser de raisonner dans ma tête à chaque rentrée des classes. Elle nous a amené jusqu'à notre classe et a pris le numéro de téléphone de notre enseignant avant de retourner à la maison.
Nos camarades de classe ne cessaient de nous regarder de manière gênante mais je pense que c'est à cause de notre ressemblance et surtout nos gros yeux qui donnent l'impression de vouloir sortir de leurs orbites. Comme elle nous l'avait demandé, nous nous sommes installé au premier banc de la deuxième rangée. Au bout de trente minute, une dame est venue avec deux enfants et vu la façon dont elle communiquait avec notre enseignant, on sent nettement que ce n'est pas la première fois qu'ils se voient. Après leur discussion, la dame a demandé aux deux enfants l'endroit où ils voulaient se mettre er ces derniers ont pointé du doigt notre place.
La dame : Bonjour les enfants
MARIAMA ET MOI : Bonjour tata
La dame : Mon fils et non neveu veulent s'installer ici alors levez-vous et installez-vous ailleurs
MARIAMA : nous aussi nous voulons nous installer ici, ils n'ont qu'à se mettre derrière. C'est notre mamie qui nous a demandé de nous installer ici.
La dame : Acceptez ma demande et je vais vous donner de l'argent. Beaucoup d'argent même
Moi : Mamie nous a demandé de ne pas prendre l'argent des étrangers et vous êtes une étrangère pour nous donc nous n'allons pas accepter votre demande.
La dame : Mais vous êtes impolies vous deux. Au lieu de vous lever vous êtes là à me faire des répliques. AZIZ toi et MANSOUR allez vous mettre derrière elles. Ce soir je vais vous vous amener tôt comme ça vous pourrez récupérer cette place. Monsieur NDIAYE je vais devoir partir au travail. Je vous confie mes enfants.
Monsieur NDIAYE : d'accord AÏCHA à bientôt.
Les deux gamins nous fusillaient du regard et on leur rendait ça très bien ; nous n'allons accepter aucune intimidation.
Après que la dame ait parti, MARIAMA m'a dit vouloir aller à la toilette. Nous avions posé nos sacs sur la table et je l'ai accompagné. A notre retour, on voit que AZIZ et MANSOUR ont pris nos places. Nous leurs avons demandé de se lever et ils ont refusé. Notre enseignant nous a demandé de nous mettre derrière et nous aussi nous avons refusé. MARIAMA a jeté leurs sacs par terre et MANSOUR lui a donné un coup sur la tête. Le prof n'ayant pas réagi, j'ai donné une gifle magistrale à MANSOUR et bonjour le bagarre. Avant que le prof ne puisse nous séparer, on a gâté le visage des deux enfants grâce à nos ongles. Par la suite, le prof a sorti sa cravache et nous a bien bastonné ma sœur et moi.
A la descente, on a informé grand-mère de la situation et cette dernière a créé un scandale pas possible au sein de l'école. Ils se disputaient comme les pires ennemies au monde. Pendant que les autres enseignants essayaient de calmer la situation, le dame a fait son entrée.
La dame : MAIS QUI A FAIT UNE TELLE CHOSE A MES PETITS ?
Monsieur NDIAYE : Ce sont ces impolies jumelles qui l'on fait mais je leurs ai bien corrigé
MAME NDEW : Impolie toi-même. Tu es fier de ta correction mais sache que tu ne vas pas en sortir idem
Mamie NDEW a enlevé ses talons et a jeté l'un puis l'autre sur le front de MONSIEUR NDIAYE. Là tout le monde s'est arrêté et tout le monde fixait Mamie NDEW. Quant à Monsieur NDIAYE ? Il tenait sa tête avec ses deux mains.
MAME NDEW : J'ai trois fois plus de force que toi Monsieur NDIAYE alors soit tu te comportes avec mes petits enfants avec respect soit tu subis la même correction que tu leurs as infligé
La dame : je n'ai jamais rencontré de personne aussi sauvage que vous. Au lieu de corriger vos petites, vous êtes en train de les défendre.
MAME NDEW : Es-tu en train de défendre autre que tes enfants ??? NON donc ne me fatigue pas. Tes petits ont juste eu ce qu'ils méritent. Ils n'avaient pas le droit de voler les places de mes petits-enfants. Tâche de revoir l'éducation de tes enfants sinon ils subiront les conséquences. Autre chose, que ça soit la dernière fois que tu nous traites de sauvage sinon tu sentiras ma main gauche sur ta pauvre joue
La dame : Décidément vous êtes malade et vous méritez d'être internée dans un asile. Je vais porter plainte et on verra si vous allez continuer à crier sur tout le monde.
MAME NDEW : La plainte c'est pour qui ? Mes petits enfants ? MDR... Et vous pensez obtenir quoi à la fin ??? je pense que finalement l'asile c'est pour toi. Et toi petit con (en s'adressant au prof) la prochaine fois que tu lèveras ta main sur mes petites sans raison, tu vas le regretter. Allons-y mes amours.
Quand elle racontait les faits à notre arrivé à la maison, papa, maman et mamie DIARRA ne pouvaient se retenir, ils riaient comme pas permis. Elle-même n'était pas reste.
Le jour suivant, Monsieur NDIAYE est venu en classe avec deux boss sur le front. Il a fait son cours sans nous calculer. J'avais vraiment pitié de lui contrairement MARIAMA qui ne cessait de rire en cachette. Concernant les deux garçons, ils étaient venus plus tôt que nous mais ils avaient abandonné la première table de la deuxième rangée pour se mettre à la table qui suit.

Le soûlard du coin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant