PARTIE18

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D'ici trente jours je serai en mesure d'épouser IBOU. La seule idée qui m'est venue à l'esprit c'est de parler à tonton MACTAR qui n'est pas en bon terme avec mes parents mais qui m'aime malgré tout. Depuis que j'ai su ma grossesse je me suis plus rapprochée de lui. Je lui donne beaucoup d'argent pour ses besoins familiaux. Il est mon unique espoir donc je ne dois pas rater cette occasion. 

En effet tonton MACTAR n'aime pas ma mère et c'est réciproque. Jusqu'à mes quinze ans mes parents, CHEIKH et moi vivions dans la maison familiale de mon grand-père paternel. La situation financière de mon père était meilleure que celle de ses frères mais il n'aidait pas tellement ses frères.

Un jour j'ai écouté la discussion qu'entretenait mes parents. Mon père voulait acheter un mouton à tonton SIDATE car la fête de la tabaski approchait à grands pas et ce dernier n'avait toujours pas de mouton. Ma mère lui a interdit d'en acheter pour tonton SIDATE en lui disant que s'il veut un mouton il n'a qu'à travailler dur. Ma mère portait des habits très chics alors que les autres peinaient à subvenir à leurs besoins. Même quand je jouais avec mes cousines elle me demandait de ne pas m'approcher d'elles et qu'elles n'étaient pas de mon niveau. Quand il nous arrivait, CHEIKH et moi, de nous battre avec un cousin ou cousine ma mère les corrigeait devant leurs parents avec des injures. Ces derniers n'osaient pas répliquer parce qu'ils ne voulaient risquer de perdre le peu d'aide financière que papa leurs offrait. Mon père a toujours eu peur de ma mère et je ne sais pourquoi. Durant les fêtes de tabaski mon père achetait deux gros moutons pour ma mère et lui tandis qu'il y'a des membres de la famille qui n'avaient pas de mouton. Ma mère donnait le « ndeweneul » aux voisins plutôt que les enfants de la maison. Elle les chassait carrément.

Les femmes de la maison cuisinaient à tour de rôle chacune deux jours. A un certain moment ma mère a dit qu'elle ne va plus participer à ça ; que les autres femmes sont salles et que leurs nourritures manquaient de vitamine et mon père comme à son habitude avait accepté cela.

A mes quinze ans mon père a signé un contrat très enrichissant et nous avons quitté la maison familiale pour aller vivre ailleurs. Quand une cousine voulait venir en vacances chez nous elle refusait. Je la suppliais de les laisser venir parce que je voulais passer du temps avec elles mais elle disait toujours non. Seuls les membres de sa famille pouvaient venir en vacances chez nous et franchement je ne les aimais pas.

Ma cousine NAFI et moi sommes de la même génération du coup nous avons eu notre bac ensemble. NAFI a eu son bac avec la mention bien alors que moi je l'ai eu avec la mention assez bien. Ma mère était très furieuse. Au lieu de me féliciter, elle me traitait de médiocre et de tout ce qui va avec. N'empêche j'ai fêtais ma réussite avec ma cousine comme il se doit. Je commençais à grandir et je pouvais désormais dire non à ma mère.

Deux semaines après l'obtention de notre baccalauréat, tonton MACTAR et sa fille NAFI sont venus nous rendre visite. On était tous au salon et tonton MACTAR a commencé à parler des raisons de sa visite.

Tonton MACTAR : Comme je te l'avais dit ASSANE ta fille et la mienne m'ont dit qu'elles veulent aller en France continuer leurs études. Elles ont bien travaillé donc elles qu'on comble leurs désirs. Pour NAFI je faisais des économies et j'ai pu avoir un million. Avec ton aide je pense qu'elles pourront poursuivre leurs rêves ensemble

Mon père : Tu as raison MACTAR les filles ont bien travaillé. Tu n'as pas à t'inquiéter je vais moi-même les prendre en charge toutes les deux. Tes économies tu peux les garder, tu en auras forcément besoin

Ma mère : Tu ne vas aider personne ASSANE. MACTAR, toi et ta famille vous ne pouvaient pas nous laisser tranquille ? Limitez-vous de ce que vous avez et fichez nous la paix. On ne peut pas tout vous donnez. Et toi NAFI arrête de penser que tu es au même niveau que ma fille. Attend d'abord que ton père ait les moyens de t'amener à l'extérieur avant de faire de tel rêve. MACTAR ta fille n'ira nulle part

Tonton MACTAR : Je n'ai jamais connu une femme aussi mauvaise que toi. Qu'est-ce que cela te coute si ma fille va en France ? Et je ne te demande pas ton aide, je sollicite plutôt l'aide de mon frère

Ma mère : Figure-toi que ton frère est mon mari et nous avons signé communauté de bien alors si je ne le souhaite pas il ne va pas aider ta fille

Tonton MACTAR : Comment peux-tu être aussi idiot ASSANE

Mon père : Ne m'insulte plus devant mes enfants. J'ai fait le choix par amour et elle a bien raison si elle n'accepte pas ta fille n'ira pas en France.

Tonton MACTAR : De toute façon tu as toujours été faible. Cet amour que tu portes te rends tellement aveugle que tu risques de perdre le lien avec toute ta famille

Ma mère : C'est nous sa famille maintenant sortez de chez moi. Vous nous avez assez fatigué

Tonton MACTAR : Tu n'as pas à nous chasser. Nous allons partir mais retient juste une chose :la roue tourne.

NAFI ne cessait de pleurer et moi aussi. J'avais trop honte à cause de l'attitude de ma mère. Heureusement que NAFI a pu bénéficier des bourses à l'étranger et elle est allée au Canada mais depuis ce qui s'est passé entre nos parents, on ne se parle presque jamais.

Bonne lecture 📖

Le soûlard du coin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant