PARTIE 15

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ALIMA : ELIMANE qui avait cessé de voler et d'agresser les gens grâce au travail de RAMA avait repris ses mauvaises habitudes en plus de la cigarette et de l'alcool. Ne sachant pas quoi en faire j'avais décidé de vendre les habits, les chaussures et les bijoux de RAMA au marché et ceci m'avait beaucoup aidé pour un temps bien déterminé. Et c'est en sortant les bijoux que j'ai trouvé une lettre qui m'était destinée. Elle y disait ceci : « Le bonheur, voilà ce sentiment que je ne vais jamais découvrir de mon existence. Les filles de mon âge sont en train d'aller à l'école au moment où je parcours hôtel par hôtel, boîte par boîte, bar par bar juste pour ne pas mourir de faim. Au moment où les filles de mon âge sont en train de profiter pleinement de leur vie moi par contre ce sont les hommes qui profitent pleinement de mon intimité. Cet intimité qui ne vaut absolument rien du tout à part me nourrir et nourrir ma famille. Parfois même des clients me frappent mais que faire à par supporter. Supporter le fait que je ne suis pas née pour briller mais plutôt pour accompagner ceux qui brillent, ceux qui ont tellement réussi dans la vie jusqu'à avoir le temps de s'envoyer en l'air avec des prostituées comme moi. Qui dois-je pointer du doigt ? Mon père qui nous abandonné comme des rejetons ? Ma mère qui nous a choisi un mauvais père ? Oncle MODOU qui n'a pas voulu qu'on reste chez nos grands-parents ou DIEU ? Ah lui, DIEU je ne sais plus la dernière fois que je t'ai vénéré. D'ailleurs je me demande même si tu le mérites. Voir ta créature souffrir sans réagir, il n'y a que toi pour faire ça. Cette vie que je mène actuellement n'est que de l'enfer sur terre. Me suicider est la meilleure des options qui me passe par l'esprit mais pour toi maman, je vais continuer à vivre, je vais continuer à me prostituer et si nécessaire je tuerai quelqu'un rien que pour couvrir tes manques. Tu es ma raison de vivre car tu ne nous as pas abandonné comme l'a fait notre crétin de père que je ne cesserai jamais de maudire. Je ne saurai prédire ce que l'avenir nous réserve mais quoi qui puisse se passer sachez que je vous aime de tout mon cœur ».
NDEW j'ai tellement lu cette lettre que je l'ai mémorisé et à chaque fois que je la lis je ne peux m'empêcher de me maudire moi-même. Ma fille n'a jamais connu le bonheur et fort malheureusement elle ne va jamais connaître ce sentiment sur terre. J'espère juste qu'elle est en train de reposer en paix là où elle est parce qu'elle le mérite amplement. Notre seigneur me doit bien cette demande NDEW vu tout le mal que j'ai et que je continue à encaisser. 
On ne pouvait plus contrôler nos larmes ; s'en était trop pour nos petits cœurs de femme. J'étais derrière avec la dame et je ne pouvais m'empêcher de la serrer dans mes bras. C'est dans ces genres de situation que l'on doit être reconnaissance face à tout ce que le seigneur nous a donné et qu'il a privé aux autres car une chose est sûr tout ce qu'il nous offre, il nous l'offre par plaisir et non par mérite. Si je deviens folle dans l'avenir, ne vous étonnez pas mes oreilles ont entendu trop de choses pour une fille de mon âge.
MAMIE NDEW (essayant de se calmer) : Cela me fait mal de savoir que tu as eu à traverser toutes ses épreuves alors que je pouvais très bien t'aider. Qui sait ??? Peut-être que si tu m'avais contacté RAMA, ma nièce que je ne vais jamais voir serait actuellement là parmi nous. Mais bon le coup est déjà parti et la seule chose qu'on peut faire c'est de tracer un avenir meilleur pour nous s'il plait au tout puissant. Maintenant où sont tes enfants ?
ALIMA : ELIMANE est actuellement en prison pour vol. Une caution peut lui rendre sa liberté quant aux autres, elles sont à la maison.
MAMIE NDEW : D'accord maintenant on va aller régler le cas de ELIMANE après je vais vous installer dans l'un des appartements de mon fils. En ce qui concerne MODOU la vie se chargera de son cas.
ALIMA : Je ne sais pas comment te remercier
MAMIE NDEW : Ne me remercie pas tu es de mon sang, tu es ma sœur.
Finalement, nous ne nous étions même pas rendu à la boutique. On avait fait des achats pour l'appartement et les gens qui allaient y habiter à savoir la famille de tata ALIMA. On était aussi au marché TILENE pour acheter de quoi vivre pour eux et en rentrant mamie NDEW avait laisser une enveloppe à tata ALIMA lui promettant de lui rendre visite dès que possible. Cette dernière ne cessait de remercier mamie NDEW jusqu'à pleurer. La vie n'est vraiment pas facile pour certains.
Une fois à la maison, ce sont les cris de papa et maman qui nous avaient souhaiter la bienvenue mais cette fois-ci je n'avais même pas cherché à savoir l'issu du problème. L'espace de stockage de mon cerveau était bien pleine je ne pouvais rien y ajouter raison pour laquelle j'avais tracé direct dans ma chambre pour y ressortir qu'au lendemain.

Le soûlard du coin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant