PARTIE 12

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Comme il l'avait dit, IBRAHIMA a repris le travail et vit maintenant dans l'une de ses maisons qui sont prêtes.

L'entreprise a organisé une fête pour lui souhaiter la bienvenue et quand j'entends certaines filles fantasmer sur sa beauté franchement j'ai envie de pleurer ou qu'il devient moche sur place.

On a convenu de nous comporter comme des professionnels dans nos lieux de travail. C'est son idée pas la mienne et j'essaie tant bien que mal à le respecter même si ce n'est pas évident.

Avec MOUSTAPHA, un dimanche, nous nous sommes rendus chez PA HANNE et je ne sais plus si c'est une bonne idée de le faire.

Quand nous sommes arrivés vieux qui peine à marcher qui nous a accueilli. J'avais des frissons quand je l'ai vu. Il est tout pâle, la peau sur les os.

Il répétait ALHAMDULLILA, ALHAMDULLILA quand il a vu IBRAHIMA. Il l'a serré dans ses bras en disant : mon fils est enfin venu me voir avant ma mort. IBOU a commencé à verser quelques larmes, de chaudes larmes. Il ne tarda pas à me contaminer.

PA HANNE : Regarde comment tu entraines cette belle jeune dame dans tes pleurs. Je suis toujours en vie hein.

Il nous a tous arraché un sourire. Il ne tarda pas à nous inviter au salon.

IBOU : Tu as pris de l'âge tonton

PA HANNE : Tu vois. En tout cas je ne me plains pas. J'ai assez vécu

IBOU : Toujours aussi sage dans ses pensées

PA HANNE : Le fils que je n'ai jamais eu, je n'ai pas cessé de demander au seigneur de te ramener à mes côtés. Tu es le fruit de ma formation. Tu es un leader, un responsable. Je savais que tôt ou tard tu allais revenir et faire face à ton destin. Alors, où étais-tu durant tout ce temps ? Je ne t'ai pas cherché pour respecter ton choix.

IBOU : J'étais quelques parts à DAKAR à m'apitoyer sur mon sort mais ça va maintenant

PA HANNE : Toujours aussi réservé, aussi calme, aussi discret. De toute façon le passé n'est plus important. L'importance c'est que tu sois revenu à de meilleurs sentiments. MOUSTAPHA m'a informé de ton retour à l'entreprise et j'en suis fier.

IBOU : Merci tonton

PA HANNE : Maintenant il faut que je te parle de ta mère

IBOU : Je ne pense pas qu'il soit le bon moment tonton. Je ne veux pas parler d'elle en ce moment

PA HANNE : C'est une nécessité vue que maintenant c'est ma femme

IBOU : QUOI ???

PA HANNE : Oui, c'est ma femme maintenant et je pense que c'est le moment d'enterrer la hache de guerre. Elle passe tout son temps à pleurer depuis ta disparition et cela m'écœure vraiment

IBOU : Elle est la responsable de toute cette situation

PA HANNE : Rancunier, tu ne l'étais pas avant. Il faut que tu essaies de pardonner pour pouvoir avancer

IBOU : Pardonner, facile à dire. Tonton n'oublie pas que c'est à mon cœur de décider s'il est prêt à pardonner ou pas une erreur qui n'arrive toujours pas à cicatriser dans mon cœur

PA HANNE : Je me demande dans ce cas à quoi te sert la raison. IBRAHIMA nous sommes en train de parler de ta mère. Celle qui t'a mis au monde, celle qui a pris soin de toi, qui t'a donné une bonne éducation sans l'aide de personne. Elle est la première personne à t'aimer, à te chérir. C'est parce qu'elle t'a donné assez d'amour que tu as eu la capacité à en donner. Beaucoup de gens aimeraient être à ta place. Regarde les enfants de la rue, ils n'ont pas eu la chance d'avoir de l'amour maternel tout comme moi. Si tu veux juger ta mère tu le fais mais sois juste dans ce cas : face à l'unique erreur de sa vie, regarde toutes les choses qu'elle a fait pur toi et tu verras que ta mère mérite ton respect et ta considération

... : Pardonne- moi mon fils, pardonne- moi mon fils, mon unique fils ;

C'est une dame qui venait de pénétrer le salon en s'agenouant devant IBRAHIMA en pleurs. Ce dernier avait le regard vide. Je ne saurais décrire son sentiment. Tout d'un coup, il s'est levé et a quitté la maison. Je l'ai suivi jusqu'à la voiture mais il m'a dit qu'il avait besoin d'être seul ; et là je me suis sentie impuissante face à son malheur. J'avais le cœur en miettes.

Le lundi il n'est pas venu au travail. Je ne sais même pas comment j'ai pu tenir jusqu'à dix- huit heures. Je l'ai appelé à maintes reprises sans succès. A la descente je me suis rendu chez lui. Il m'a ouvert la porte sans m'adresser la parole. Il avait les yeux bouffis ce qui montre qu'il a beaucoup pleurer. Il s'est rendu dans sa chambre, je l'ai suivi.

Moi : Tu t'es au moins lavé ?

IBOU : NON

Moi : Tu as mangé quelque chose ?

IBOU : NON

Moi : Je vais te préparer un bain

IBOU : OK

Moi : Après je vais te préparer à manger

Lui : Je n'ai pas faim

Moi : Je ne me rappelle pas de t'avoir demandé ton avis

Lui : OK.

Je lui ai préparé son bain. Par la suite je lui ai moi-même donné à manger. Je lui ai demandé de se coucher sur mes cuisses, j'ai allumé me climatiseur et j'ai commencé à le caresser. Au bout de trente minute, il a commencé à dormir. Et là les souvenir de nos débuts ont commencé à défiler dans ma tête : quand il m'obligeait à le bercer. Je me suis mise à sourire toute seule. Vers vingt -deux heures, j'ai déposé sa tête sur l'oreiller et je suis rentrée chez moi.

Bonne lecture 😉👑

Le soûlard du coin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant