Chapitre 21 : Voyage à Paris

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Dans le Magicotrain, seule ligne ferroviaire directe vers Paris, nous étions assis tous ensemble dans le compartiment réservé aux personnes haut placées. Étant accompagnés du Chef du Département des Mystères, il était normal de voyager avec autant de comfort.

Anastasia regardait le paysage défiler avec l'air soucieux. Elle ne se sentait pas bien mais refusait de prendre des potions pour aller mieux. Elle s'en tenait à des tisanes et des gâteaux. Albus et Scorpius préparaient des sortes de bombes de confusion avec des Mama Bomba, fleurs jamaïcaines aux graines explosives, en cas de visite des Néo-Mangemorts ; Rose s'occupait de son balai en passant une bonne couche de cire dessus et les parents, quant à eux, discutaient de l'endroit exact où devait se trouver le professeur Flitwick. Ma mère était chasseuse de sorcières — l'équivalent des chasseurs de prime Moldus — pour l'Union européenne de la Magie avant de se lancer dans la mode alors son aide était plus qu'efficace.

En utilisant un compas magique elle avait réussi à retrouver la localisation-source de la lettre. Les empreintes des sorciers ont tendance à être imprégnées de micro-cellules magiques qui permettent aux compas les plus sensibles de les retrouver. Ils ne retrouvent que ce que l'on cherche et nous cherchions la main de Flitwick.

— Sa dernière position connue est celle du toit de l'Opéra Garnier, dit Harry Potter. Toutefois, l'adresse indiquée est celle du boulevard des Capucines...

— Cela veut dire qu'il a emprunté un Portoloin vers le monde des sorciers qui ne s'est refermé que lorsqu'il a dépassé la distance équivalente à celle entre l'Opéra et le boulevard, pensa ma mère.

— Il faut beaucoup d'énergie pour traverser ce genre de portail à son âge... dit Monsieur Weasley. Charlotte l'a forcément accompagné.

— Nous serons plusieurs donc nous n'aurons pas à nous en faire pour ça mais... Certaines personnes devront rester sur le toit de l'Opéra pour empêcher à nos ennemis de venir semer le trouble chez les Moldus. Ils n'ont pas précisé leur prochain lieu d'attaque mais si Delphini a menacé Freyja, cela veut sûrement dire qu'elle a un oeil sur elle. Il faudra alors faire très attention lorsque nous traverserons, dit-elle.

— Problème : nous ne connaissons ni sa nature ni l'horaire auquel ce Portoloin va s'activer, rappelle Ana en se tournant vers nous.

— Je comptais rechercher la nature mais je pensais que vous sauriez pour l'horaire... dis-je alors.

— Comment tu le connais ? demande Albus.

— Le code postal. C'est ça l'horaire. Il suffit de le diviser par 3600 pour obtenir l'heure et la minute d'activité. Soit 20 heures et 8 minutes.

Tout le monde me lance un regard déconfit, même James qui revenait des toilettes. Après quelques secondes d'arrêt pour enregistrer l'information, les parents s'activent pour mettre le plan en place et j'en profite pour faire un câlin à James, toujours un peu sensible au niveau de son bras blessé. Il me sourit et ma grande sœur nous regarde en soupirant avec tendresse. Mais soudain, son expression change. Elle se lève et sort comme une furie avec la main sur le ventre et l'autre couvrant sa bouche.

James et moi la suivons jusqu'aux toilettes et nous arrêtâmes devant la porte. Je lui fis signe de m'attendre et pénètre dans les latrines. Comme je l'avais imaginé, Anastasia vomissait. Je ne pensais pas que son mal des transports se manifesterait d'une manière aussi violente que celle-ci. Elle s'arrêta, soupira puis tira la chasse d'eau. Une fois sortie de la cabine, elle me regarda avec des yeux fatigués et partit se rincer le bouche et les mains.

— Ne t'en fais pas, je n'ai pas besoin d'aide... soupire-t-elle alors.

— Comment est-ce que tu peux me demander de ne pas m'inquiéter quand je te vois aussi malade, sistra ?

Elle soupire encore.

— Freyja... Je te connais et je vais te le dire parce que c'est mieux que tu l'apprennes de moi, alors...

— Dis-moi tout en une seule fois.

— Je suis enceinte et le père c'est Tobias.

Un gros silence s'installa puis l'information passa dans mon cerveau.

— Tobias de Beauxbâtons ?! m'écriais-je. Tobias du Bois de Harray ?!

— On s'est mis ensemble l'année dernière et je suis enceinte depuis bientôt six mois. Je ne lui ai pas encore dit car je sais qu'il va être tout excité à l'idée de devenir père et il va être cassé dans son délire à cause de nos problèmes. Et puis à tous les coups, la famille entière va vouloir l'étriper. Pourtant, si Papa était toujours là, il lui aurait pardonné vite.

— Tu penses que c'est mieux de le cacher dans un moment pareil ? Il ne reste qu'un trimestre et ton bébé arrive bientôt...

Pile au printemps. La prophétie continuait...

— Même si je le voulais, continue-t-elle, je ne pourrai pas l'annoncer de la bonne manière... Notre objectif principal c'est l'antidote de McGonagall et donc retrouver Charlotte et Flitwick.

— Et te mettre en sécurité avec Tobias et le bébé, ajoutais-je.

Elle sourit puis me prit dans ses bras. Nous retournons ensemble dans le compartiment et découvrons la présence de Madame Granger-Weasley qui a transplané jusqu'à nous.

— Bonjour, Madame la Ministre, dit Anastasia.

— Bonjour, Madame Storkhel, répond cette dernière. Je suis ici avec une bonne nouvelle, nous connaissons la nature du Portoloin. Il s'agit d'une des statues en feuille d'or sur le toit de l'Opéra. Elle a été classée comme inutilisée depuis les années 1920 mais elle a été récemment réaménagée, à peu près en même temps que les retraites de Flitwick et Fauchevent.

— Trop de coïncidences ne forment qu'une seule et même évidence... glissa ma mère. Nous avons un plan au cas où les Néo-Mangemorts arrivent. Vos hommes sont prêts là-bas ?

— Oui, ils n'attendent que vos ordres, confirme la mère de Rose.

— Bien. Les enfants, combien de bombes vous avez ?

— Une bonne cinquantaine, répond Scorpius. Avec le sortilège de multiplication, on devrait en avoir assez pour tous les toucher. Elles marchent comme des grenades alors il faudra faire attention à les jeter le plus vite possible car le choc est intense.

— C'est compris, dit ma mère. Tout le monde sait ce qu'il doit faire ?

— Oui ! dîmes-nous tous en choeur.

— Mon balai est prêt ! fit Rose.

— Ton balai ?! s'exclama sa mère. Ne me dis pas que l'appât dont on m'a parlé... C'est toi ?

— Oui. J'en ai marre de voir les autres se battre et faire bouger les choses sans moi. Je connais les risques du rôle d'appât et je suis prête à les prendre. Je sais que les Français ne veulent plus d'Escouade Du Ciel alors c'est ma seule chance de briller. Je te jure sur tous mes trophées de Quidditch que je ferai attention à moi et aux autres, Maman.

Hermione la regarde dans les yeux avec tout autant de sérieux que sa fille et lui demande :

"Tu le jures à ta mère mais le jures-tu à la Ministre ?"

Le visage de Rose s'illumine et ses yeux brillent de fierté.

"Je vous le jures... Madame la Ministre."

Elle se font un câlin et reprennent vite leur sérieux..

Nous arrivons bientôt à la Gare du Nord et nous arrêtons sur le quai. Nous descendons tous. Anastasia et moi nous regardons avec complicité en se remémorant les jours de rentrée où nous allions de cette gare jusqu'à Beauxbâtons. Nous avons malheureusement peu de temps pour rêvasser. Les Français ne nous posent même pas de questions car ils savent pourquoi nous sommes là. Les membres du ministère français doivent nous escorter et c'est pourquoi nous devrons les rejoindre en balais.

Harry Potter et le Fléau de Beauxbâtons (HIATUS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant