Chapitre 25 : Je suis désolée

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Nous survolons le quartier de l'Opéra avant de nous poser sur un toit avoisinant ceux du palais. Rose est toujours en l'air à basse altitude. Elle tourne autour du monument en attendant l'arrivée certaine des Néo-Mangemorts. J'arrive à sentir son aura : elle ne se sent pas bien mais est trop anxieuse pour abandonner.

- Ça va ? demande ma mère.

- Ana est malade, Rose est nerveuse, je m'inquiètes... soufflai-je. Personne ne doit tomber, ce soir.

- Les Néo-mangemorts ne feront pas plus de victimes. Du moins, je l'espère bien... soupire-t-elle.

- L'espoir fait vivre apparemment alors espérons...

Nous nous tenons la main sans détourner le regard de Rose. Je sens l'angoisse de mère, je ressens tout le monde. Les inconvénients d'être une empathe. Je me nourris de leurs mauvais sentiments sans le savoir parfois, encore un traumatisme psychique que je dois aux français...

Monsieur Potter et la mère de Rose discutaient avec Couleuvre et nous patientions en attente d'un signal. Soudain, elles levèrent les bras et firent un signe vers le ciel devant nous. Nous envoyons alors deux puis quatre Aurors en formation carré autour de l'Opéra pendant que nous nous approchions du toit. Plus que dix minutes...

En me disant ceci, un éclair tomba sur le toit. La pluie se mit instantanément à tomber. Des gouttes nous trempèrent rapidement pendant que nous découvrîmes avec effroi que des Néo-Mangemorts nous avaient rejoint. En face de moi, un homme, grand, les cheveux et la barbe coupés à ras, l'allure vagabonde et sale. Un sourire jaune couvert de tartre épais et de caries collé au visage : Korbus Pattegrasse.

- Bonjour Freyja... dit-il d'une voix rauque et odorante. Tu te souviens du rêve où je t'ai rendu visite ? Tu aimes ma surprise ? J'ai ramené quelques amis pour s'amuser un peu. Tu t'imagines bien que l'on ne peut te laisser voir la seule personne capable de sauver ta chère Minerva McGonagall...

- C'est ce qu'on va voir...

Je le frappe sur la tête avec mon balai et me retourne pour lancer un Stupéfix à la personne derrière moi. Elle a des longs cheveux noirs et raides qui lui sont tombés sur le visage quand le sort l'a touchée. Harry la reconnaît

"Pansy ?!" demande-t-il.

Elle répond d'un coup de baguette qu'il évite de justesse.

Les autres bataillent eux-aussi. Les garçons et Rose sont sur leurs balais à utiliser les bombes de confusion pour provoquer les Néo-mangemorts et les amener vers les airs.

Ils tirent sur les nombreux assaillants d'Anastasia, la première protégée à la demande de Tobias sur le chemin allé. Je me défends autant que possible contre cette femme aux cheveux longs tout en gardant un œil sur Pattegrasse qui semble vouloir utiliser lui aussi le Portoloin. Je suis rassurée quand mère le met hors d'état de nuire. J'échange avec le père de James et lance le premier sort offensif me passant par l'esprit à un homme brun avec une balafre énorme sur le visage. Il se tourne et voit tous les autres sur leurs balais à poursuivre mes amis et les Aurors. Tandis que James recule face aux trop grandes attaques contre lui, ce dernier dit à ses amis de poursuivre les autres et pointe sa baguette vers lui.

J'arrive à deviner, sans vraiment savoir pourquoi, la formule qu'il s'apprête à utiliser. Mais quand je tourne les yeux, ce n'est pas James. C'est mon père. C'est comme dans le cauchemar, je n'ai pas réussi à le sauver...

"De... Ro..."

Tout à commencé par ta faute ! Tout a commencé parce que tu es mort ! L'enquête, les indices, Poudlard, mes amis, mes premiers vrais amis, mes sœurs, James ! James... C'est le seul homme qui ne s'est pas enfui, caché, qui ne m'a pas menti parce que ça l'arrangeait. Il a une famille complète et unie, des amis qu'il aime, des résultats brillants et un avenir tracé à la règle sur le parchemin de son histoire : il ne doit pas y avoir d'autres Cédric Diggory. Je ne laisserai pas ça arriver !

JAMAIS !

"AVADA KEDAVRA !"

C'est le silence. Je suis morte ? Je n'entends plus rien. Je ne vois plus rien. J'ai l'impression d'être sous l'eau et de respirer des litres. L'impression que mes poumons ne marchent plus.

Tout est blanc. Un grand hall blanc. Je marche sans vraiment me questionner sur ma capacité à bouger sans rien sentir. Puis je vois quelqu'un qui était apparemment là depuis longtemps mais que je n'avais pas remarqué. Elle a une coupe au bol brune. Elle est grande et semble être enceinte. Elle porte une longue robe blanche sans forme, juste une sorte de tissu sans couture qui couvre son corps tout en épousant la forme ronde de son estomac. Sa main se tend vers moi. Je sais qui c'est mais c'est comme si son regard m'interdisait de lui demander ou dire son nom.

Je prends sa main et elle me tire vers elle puis me serre dans ses bras. Je me mets à pleurer car je sais que je suis en train de mourir et que tout ce calme est beaucoup trop beau pour être vrai puis elle se penche vers mon oreille et dit :

"Ouvre les yeux, sistra..."

J'entends le son de la pluie. Je la sens couler sur ma tête et se confondre avec mes larmes. Tout le monde me regarde. Je vois mon bras en face de moi. Pointé vers un homme à terre -ou plutôt à toit. Il a les yeux ouverts mais son torse ne se soulève pas... J'ai peur. La femme aux cheveux longs est à côté de lui et elle pleure. Je sens son aura et remarque alors qu'elle lui tient la main et voit deux mêmes alliances sur leurs doigts. Elle lève les yeux vers moi et me regarde, le visage rouge et en larmes. Elle n'était pas dans son état normal et son mari non plus.

J'ai tué un homme innocent. J'ai commis... Un meurtre sur un homme manipulé et sa femme a été desenvoutée par le choc émotionnel...

J'essaie de réaliser... Mon cœur bat trop vite, je... J'ai mal au crâne... Je m'en veux tellement... Mais je ne voulais pas que James meurt... Je ne sais pas ce qui vient de passer... Je... Je suis...

Je suis désolée...

Je croyais ces mots sortis de ma bouche mais elle ne les a pas entendus. Ana me tire par le bras et me conduit au Portoloin. James, Maman et Monsieur Potter sont là aussi. Ils me tiennent la mains alors que mon regard se perd dans le vide et nous touchons la statue avant d'être emportés sous le regard de Pattegrasse qui a été immobilisé pendant que je n'étais pas consciente. Un Auror nous a protégé pendant que nous traversions et la forme de son visage se perd pendant que le Portoloin fait un caprice.

Étant vieux et inutilisé, il est sûrement défectueux et nous nous attendons à une chute avant l'arrivée...

Harry Potter et le Fléau de Beauxbâtons (HIATUS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant