Aɴᴛʜʀᴏᴘᴏᴘʜᴏʙɪᴇ Rᴏᴜɢᴇ ༉‧₊˚✧ - [𝑻𝑨𝑬𝑲𝑶𝑶𝑲]

✦|𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝟏𝟎|✦

La nuit tombait petit à petit, obscurcissant le ciel pour laisser apparaître les étoiles et la Lune. Depuis que j'étais arrivé ici ce matin, je n'étais pas sorti de la chambre. J'avais trop peur de rencontrer quelque chose portant la couleur rouge et aussi Taehyung. C'était sûrement stupide et je le concevais mais c'était au-dessus de mes forces. Jimin était longtemps resté avec moi, me tenant compagnie pour me réconforter et même pour me forcer à manger.

Ils avaient tous compris qu'évoquer le simple mot "père" m'avait provoqué une crise de panique. Je savais qu'ils se posaient d'innombrables questions mais je n'étais pas prêt à y répondre. C'était trop dur d'en parler et je ne voulais pas qu'ils me rappellent à quel point j'étais une personne horrible, dégoûtante et répugnante.

Je veux disparaître. 

Effacer mes souvenirs et mes sentiments.

Arrêter la douleur une bonne fois pour toute.

Je détachai mon regard de la fenêtre et me levai pour sortir de la chambre car je n'arrivais pas à fermer les yeux et m'endormir. J'avais trop peur de refaire un cauchemar. La dernière fois, lorsque Jimin m'avait fait visiter les lieux, il m'avait montré de jolis jardins qui m'avaient tout de suite charmé. C'était là-bas que je voulais me rendre. J'espérais que l'endroit m'aiderait à me calmer et apaiser mon esprit tourmenté.

Tout doucement, je tournai la poignée et ouvris la porte en silence. Il n'y avait pas un chat dehors et aucun bruit ne perturbait ce silence réconfortant. Cela voulait dire que la voie était libre pour moi.

Je m'engouffrai dans le long couloir, tâtonnant les murs afin de m'aider à me diriger car il faisait absolument sombre. L'adrénaline circula rapidement dans mon sang et fit battre un peu plus vite mon cœur sous le coup de l'excitation. Bien vite, j'accédai aux escaliers et les descendis à pas de loup pour ne pas me faire repérer.

Je jetai un bref coup d'œil à l'entrée pour m'assurer qu'il n'y avait pas les vigiles qui étaient habituellement à leur poste. Je lâchai un soupir de soulagement quand je ne vis personne.

Je me remémorai mentalement l'endroit de ma destination et accédai aux jardins en passant par une porte aux baies vitrées. Je les fis doucement coulisser et sorti, entrant en contact avec la brise de la nuit qui me parvint aussitôt. Mon regard tomba sur le vieux chêne au fond de la cour que j'avais remarqué la dernière fois. Je ne portais pas de chaussures mais la douceur de l'herbe caressait la plante de mes pieds et c'était agréable.