XIV : Le rendez-vous

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Ce Samedi-là, il était donc convenu que Gaël vienne me chercher chez moi à 14h. Danaé avait insisté pour venir m'aider à choisir ma tenue et me préparer. Je n'avais accepté que pour qu'elle arrête de me demander. Je continuai à considérer ça comme une sortie entre amis. 
Mais Danaé ne l'entendait pas de cette oreille et continuai de me faire essayer l'entièreté de ma garde-robe. Elle soupira.

- T'as pas quelque chose de plus sexy ?

Je rougissais.

- Premièrement, non, et deuxièmement, même si c'était le cas, il serait hors de question que je rejoigne Gaël dans une tenue dite "sexy". C'est une sortie, rien de plus. Maintenant que tu as vu que rien ne convenait, tu peux me laisser me rhabiller normalement ? Il est là dans une demie-heure !

- Une demie-heure, déjà ?, s'étrangla-t-elle, ça va être juste mais on devrait pouvoir faire quelque chose de toi.

Sans que je puisse réagir, elle attrapa quelques vêtements sur mon lit et me les fourra dans les bras.

- Va mettre ça, je m'occupe de ton maquillage et de ta coiffure juste après.

- Mais, je...

- Pas de mais. Pour le bien du drama, tu dois le séduire. Mets-le-toi dans la poche.

Sur ces mots, elle me vira de ma propre chambre. Je soupirai et retournais une fois de plus à la salle de bain pour enfiler ma tenue. Elle m'avait donné une longue tunique/chemise à carreau, un collant et une ceinture. Je fus surprise de ne pas trouver de bas, aussi, après avoir enfilé le tout, je retournais à la chambre.

- Dan, j'ai pas de bas...

- C'est normal. Le but est de le porter comme une robe, fit-elle en fouillant dans mes chaussures, Tiens mets ça !

Elle m'envoya ma paire de bottines, que je rattrapais tour à tour au vol.

- Pardon ? Mais je vais pas sortir en tunique !

- Mais c'est pas fait pour être une tunique ! C'est suffisamment long pour être une robe. Y a même des robes bien plus courtes que ça, tu sais. Et puis tu es ravissante comme ça.

- M-mais... je vais avoir froid !

- Mais non, le tissu est bien épais. Et puis on va te trouver une veste assortie. Allez enfile tes chaussures, je te maquille.

Je soupirais.

- Je sais bien me maquiller seule, merci.

Elle fit une moue déçue.

- Ok, mais dans ce cas je te fais une coiffure.

- Si ça peut te faire plaisir... mais pas quelque chose de trop compliqué.

Elle entreprit donc de me coiffer tandis que je mettais mes chaussures. Après de nombreux "aïe" et "arrête de bouger", mon supplice se termina. Elle m'avait fait deux petites tresses de chaque côté de la tête qui rejoignaient une simple queue de cheval. Simple, joli, je n'y redis rien. Danaé avait toujours été douée pour les coiffures.

Elle me choisit ensuite un manteau et une écharpe, pendant que je me maquillais. Rien de bien compliqué, juste assez pour faire taire Danaé. Un discret rouge à lèvre et un peu de mascara.

On entendit toquer à ce moment-là. Ma chambre étant juste au-dessus de la porte d'entrée, nous n'eûmes pas de mal à l'entendre. Je n'avais pas eu le temps d'enfiler un bas, mais Danaé m poussa hors de la chambre, avec mon manteau et mon écharpe dans les bras.

- Va lui ouvrir !

Je soupirais. De nouveau virée de ma propre chambre, je me rendis jusqu'à la porte d'entrée en enfilant manteau et écharpe. J'ouvris et Gaël me salua. Il m'observa étrangement avant de reprendre son air habituel. Je sortis, sans fermer à clé. Danaé avait choisi de rester chez moi jusqu'à mon retour.

C'est ainsi que la journée commença.

Nous visitâmes plusieurs café et autres boutiques du même genre. Gaël tint à tout payer pour, je cite "le dérangement". Nous passâmes un après-midi formidable. Ça me faisait du bien de juste me détendre et ne penser ni aux cours, ni à l'Ordre, ni à Elisa. Comme si rien de tout ça n'avait jamais existé. Il me raccompagna chez moi vers 19h, après une journée des plus agréables. Je me sentais si bien grâce à lui. Au moment où nous arrivâmes devant chez moi, une question me vint tout de même.

- Gaël ?

- Mhm ?

- Je me demandais... comment tu savais que j'habitais ici ? Je ne crois pas te l'avoir déjà dit...

Il haussa les épaules.

- Ça fait partie de mon pouvoir. 

J'acquiesçai, me demandant de quoi il s'agissait. Nous nous dîmes au revoir et alors que je m'apprêtai à entrer dans la maison, il m'interpella.

- Oh et.. Emma ?

- Oui ?

Je me retournai vers lui. Il m'offrit un sourire ravissant.

- Tu es vraiment très jolie dans cette robe. 

Je sentis le feu me monter aux joues, tandis qu'il s'éloignait au coin de la rue. J'entrais dans la maison, tentant d'ignorer ce dernier compliment.

Emma PyrenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant