XI : Heliodore

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Elisa m'avait dit que si tout allait bien, elle sortirait le lendemain. Elle avait cependant refusé de m'en dire plus. J'étais donc rentrée chez moi, sans plus de réponses. 

Vers le soir, mon téléphone vibra, m'annonçant un appel. J'observais l'écran et vit le nom de Danaé s'afficher. Je soupirai et décrochai. Les filles n'arrêtaient pas de me harceler depuis le début des vacances pour sortir. J'avais à chaque fois refusé, trop inquiète pour Elisa pour aller m'amuser. Je décrochai tout de même, m'apprêtant à refuser une fois de plus.

- Emma... j'ai besoin de te voir..., fit-elle

- Danaé, écoute je suis pas d'humeur à sortir, je..

- Non, tu comprends pas. Emma... j'ai besoin de parler à quelqu'un qui sait garder les secrets.

Son ton inquiet, et suppliant me fit tout à coup m'inquiéter. Mais elle avait toujours été très douée pour le théâtre, aussi, je doutais un peu.

- Qu'est-ce qu'il se passe..? Tu vas bien ? Il t'est arrivé quelque chose ?

- O-oui, je vais bien... J'ai juste vraiment besoin de parler... tu peux me rejoindre chez moi ?

- Mhm... j'arrive. Mais crois-moi, si c'est une manière de me faire venir à une fête, je repars direct.

Sur ces mots, je raccrochai et allai voir ma mère pour lui demander l'autorisation.

- Tu es sûre, ma chérie..?, fit-elle, Je veux dire.... après l'incident...

- Oui, maman... Ça me fera du bien de penser à autre chose.

Elle acquiesça.

- Très bien. Mais fais bien attention à toi surtout... et s'il y a quoi que ce soit, tu m'appelles.

- Oui, maman, promis.

Ceci fait, je montais à ma chambre pour prendre quelques affaires et sortis pour rejoindre Danaé.

Elle m'attendait, assise sur le pas de sa porte, visiblement inquiète. En me voyant arriver, elle se jeta dans mes bras et soupira.

- Tu es venue... j'avais peur...

- De quoi voulais-tu me parler ?

Elle se mordit la lèvre inférieure, regarda les alentours et me fit entrer.

- Viens...

Elle me conduisit à sa chambre et ouvrit un tiroir duquel elle tira une petite boîte et un morceau de papier. Elle me tendit tout ça. Il ne me fallut pas longtemps pour remarquer que cette lettre était semblable à celle que j'avais reçue quelques semaines plus tôt. La signature était la même "L'Ordre Gemme". Quant à la boîte, une bague en forme de phénix avec une petite pierre jaune en guise d'oeil s'y trouvait. L'Ordre appelait cette pierre l'héliodore. Je levai les yeux vers mon amie, m'apprêtant à lui poser des questions, mais elle me coupa, commençant à faire les cent pas.

- Je sais ce que tu vas dire. Que c'est idiot, et probablement un cannular... Mais... c'est pas le cas ! Je... je maîtrise les mêmes pouvoirs que j'ai dans le jeu de rôle. 

Je réfléchis, à ma connaissance, elle n'avait pas de pouvoirs dans le jeu de rôle. Elle pointa son chat, qui était perché sur sa fenêtre. Il était très vieux, je ne voyais pas où elle voulait en venir.

- J'ai trouvé Mystère mort tout à l'heure... Et quand je l'ai touché, son corps s'est illuminé et il a recommencé à respirer. Il s'est relevé, comme si de rien n'était et a fini par refaire sa vie, tranquillement. C'est mon pouvoir en rp. Je peux, selon certaines circonstances, rattacher l'âme d'un mort à son corps. Comme c'est pété, Elisa m'avait imposé beaucoup de limites... Non seulement une limite de temps, mais aussi selon l'état du corps, etc.... 

Elle se mordit la lèvre.

- Et là, c'était pareil, Mystère a ressuscité alors que... o-on est pas dans le jeu ! Je... Je devrais pas maîtriser ce pouvoir... Et j'ai reçu la lettre après... et... c'est trop improbable que ce soit une coïncidence !

J'acquiesçai.

- Ne t'inquiète pas, je te crois, l'interrompis-je

- C'est vrai...?, demanda-t-elle visiblement bouleversée.

- Oui... tu te rappelles ce que j'ai dit à propos de ma boucle d'oreille ?, dis-je en pointant cette dernière

- Que tu l'avais trouvée à la pla-... oh ! L'excuse de la lettre ! Alors... toi aussi ?, fit-elle les yeux écarquillés.

J'acquiesçai.

- Oui... et Elisa et Gaël aussi.

- Gaël... ton crush ?

- C'est pas mon crush, Danaé. Je l'observais parce que lui aussi faisait partie de cette histoire, et que j'avais besoin d'en savoir plus.

Elle réfléchit quelques instants, en silence.

- Ça fait du sens...

Je la mis au courant de nos doutes et suppositions par rapport à l'incident de chez Elisa. Nous discutâmes une grande partie de la nuit.

Nous finîmes par tomber de fatigue. Le lendemain serait difficile.

Emma PyrenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant