Emma Pyren

IX : Le Sort d'Elisa

Je courus à la maison d'Elisa, l'inquiétude au ventre. Que lui arrivait-il ? En arrivant devant chez elle, je compris. 

Sa maison était en feu, quelques voisins inquiets étaient postés autour. Les pompiers n'avaient pas l'air d'être arrivés sur place. Je restai quelques instants, paralysée. La morsure brûlante des flammes dévoraient la maison et quiconque s'approchait un peu trop près.

Je pris une fois de plus une décision que je savais stupide. Il fallait aider mon amie, j'allais donc entrer dans cette maison. Je maîtrisai le feu... avec un peu de chance je m'en sortirai sans trop de blessures.

Je fis le tour du bâtiment, je savais que la porte de derrière n'était jamais fermée. Et en entrant par là, les quelques curieux ne me verraient pas.

Je me précipitai donc vers cette porte, m'élançant dans le brasier. La partie de derrière n'était pas encore en feu, mais l'escalier menant à la chambre de mon amie était lui, en train de se consumer. Prudemment, je me mis à me concentrer pour percevoir ma maîtrise sur ces flammes. Autant de feu c'était chaotique, très difficile à maîtriser... mais je pus aisément me frayer un chemin dans l'escalier. Ceci dit, sa charpente affaiblie par l'incendie craqua et me fit plusieurs frayeurs. 
Evidemment, si je maîtrisais les flammes, ce n'était pas le cas de la charpente de la maison déjà bien entamée.

Je m'avançai à l'étage, écartant prudemment les rideaux de flammes qui se refermaient derrière moi. Lorsque j'atteignis finalement la chambre de mon amie, j'entendis les sirènes des pompiers au loin. J'ouvris la porte et découvris une Elisa inconsciente. Autour d'elle, du gel recouvrait le sol, comme un cercle alchimique ou runique, empêchant les flammes d'atteindre son corps inerte. Je ne pris pas le temps d'admirer son oeuvre, car, si on pouvait toutes les deux se protéger des flammes, la fumée et la charpente nous menaçaient quand même. Je dirigeai les flammes vers la fenêtre pour en faire éclater le verre. Les flammes n'en seraient que plus intenses mais au moins, la fumée s'évacuerait.

Ceci fait, après avoir respiré un air moins saturé de fumée, je saisis le corps d'Elisa par les aisselles et tentais de faire demi-tour. Au moment où je tirai Elisa de son cercle, celui-ci disparu.

Je sentais mes forces s'amoindrir, le manque d'oxygène commençait à me donner des vertiges et mon amie pesait son poids. Tandis que je passais finalement la porte de derrière, j'entendis les pompiers pénétrer par celle de devant. 

Je pris la peine de tirer Elisa dans le jardin, puis hélai les pompiers. Ils s'occupèrent d'elle. Curieusement, ils ne me posèrent pas trop de questions mais je fus également conduite à l'hôpital pour s'assurer que je n'étais pas intoxiquée à la fumée.

Ma mère vint me chercher à l'hôpital en panique, et l'on passa la nuit à discuter de l'incident. J'étais inquiète pour Elisa... elle avait visiblement aucune brûlure externe, mais avait été sérieusement intoxiquée à cause des fumées de l'incendie.

Et je ne pouvais pas ignorer le fait que ça arrive pendant toute cette histoire. C'était Gaël qui était venu me prévenir... il y avait beaucoup de chances que ce soit causé par "l'Ennemi". Donc... ça pouvait recommencer... et cette fois ce ne serait peut-être pas juste l'hôpital qui nous attendrait.