Chapitre 6 : Mind-Control

45 5 0
                                    

Halica avait dépassé Louis qui reniflait toujours. Elle utilisait ses sens thermiques pour voir a travers les murs et le long des couloirs sinueux. Au fond de celui-ci, la porte de gauche avait été maniée à plusieurs reprises et sa température été légèrement plus élevée que ses sœurs. Halica n'eut pas besoin de prévenir le loup, il avait senti l'odeur de l'homme. Campé sur ses jambes pliées, penché en avant, il attendit que Halica ouvre la porte.

Mais à peine eut-elle touché la poignée, du givre dans la main droite, que la porte s'ouvrit à la volée. L'élémentale l'évita de justesse, penchée en arrière. Un homme en sortit en trombe et plaqua Halica à terre, tel un rugbyman. Un autre le suivit et asséna un violent coup de pied transversal dans les abdominaux de Louis qui se plia en deux, le souffle coupé. Un troisième s'enfuit à toute vitesse sans que Halica et Louis ne le voient, mais ils le sentirent tout deux. Le plus costaud maintint Halica à terre, assis sur elle, plaquant les mains de la brune contre le sol. Louis n'eut pas le temps de se remettre du premier coup qu'un autre lui fit plier genoux. Son agresseur se mit alors à lui envoyer des droites à répétition. Les coups réveillèrent Louis, il en avait reçu des tas dans sa jeune vie de loup et cet homme n'avait aucune force dans les bras. A chaque coup, le visage de Louis revenait plus féroce. Le quatrième coup de poing se logea dans la paume du loup-garou. Il l'agrippa avec ses griffes et se leva en le tordant vers l'extérieur. Le coup de poing circulaire qu'il envoya avait la force de dix comme ceux qu'il avait reçu précédemment. L'homme s'effondra.

Halica gela les poignets du rugbyman qui lâcha sous la brûlure du froid. Elle l'envoya ensuite contre le mur de ses deux paumes ouvertes et d'un peu de souffle givré. Quand elle se releva elle le transforma en statue de glace.

-Un autre s'est enfuit par là.

-Je sais (Louis regarda la statue), tu devrais lui découvrir le visage ou il va mourir asphyxié.

-Ho ! Oui.

La glace fondit et découvrit un visage bleu de veines aux traits apeurés. Les muscles des joues et de la bouche se contractaient dans l'espoir de pouvoir parler mais en vain.

-Panique pas mon gars, ça va aller mieux, le rassura Louis avant de rejoindre Halica dans le couloir suivant.

Ils coururent jusqu'à une porte de service qui donnait sur l'arrière-cour ; un petit parking bossu et envahis par les ronces, pissenlits et orties. Le fugueur était prêt à franchir la vieille barrière de sortie mais Halica leva la main et un mur de glace l'enferma, avec eux, sur le parking. L'homme, résolu, se retourna pour faire face à ses adversaires.

-On devrait peut-être..., voulu l'avertir Louis, mais la porte claqua derrière eux et Ethan surgit. En armure étincelante, il s'avança d'un pas décidé sur celui qui avait attisé sa colère. Il ne courait pas, il voulait que la peur monte en sa victime à chaque pas lourd qui les rapprochait. Il ignora ses deux amis, immobiles en observation derrière lui. Il n'y avait que lui et le contrôleur d'esprit, le kidnappeur de femme, le faiseur de harem et celui-ci s'apprêtait à comprendre son erreur.

Halica fit un geste simple à Louis, ils ne bougeraient pas. Ils laisseraient Ethan s'en occuper seul.

Armé de ses poings métalliques, Ethan se considéra assez près pour pouvoir lui asséner un coup de maître. Parler, plus tard, d'abord, cogner. Il leva son gantelet, les doigts repliés, l'armure grinçant sous le mouvement. L'homme était resté immobile, attendant l'inévitable, les yeux creusé et cernés fixés sur le bras tendu. Il était maigre et osseux, le visage cireux et dépassait Ethan d'une tête. Mais dans son vieux chandail gris et ses vêtements trop grands pour son corps maladivement fin, il ne payait pas de mine face au petit mais solide chevalier qui fonçait sur lui avec la rage au ventre. Pourtant il ne bougeait pas. Les deux spectateurs pensèrent que la peur paralysait ses membres. L'assaillant trouva utile qu'il reste dans sa ligne de mire. Lui, attendit tout simplement que le petit homme de métal le touche, fusse un coup qui l'enverrait valser dix mètres plus loin et le sonnerait quelques secondes. Un touché et quelques secondes, cela lui suffirait.

Les élémentaux - Acte 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant