PDV Jean (Alter-égo)
Livai a été apporté dans une sorte d'hôpital pour soldats, complètement sonné. À entendre le bruit que sa collision a fait, j'imagine que ça a beaucoup fessé. Armin, Mikasa, Shadis et Pixis ont donc choisi de ne pas nous faire essayer à nous aussi et nous avons dû passer la journée à faire des entrainements de base dans l'espoir que notre corps se souvienne. Tout ça, c'est en vain.
Une gourde dans la main, je m'assois à l'écart pour souffler un peu après avoir retiré cet équipement trop lourd. J'ai le dos et les cuisses qui font affreusement mal suite à cet entrainement où il fallait se tenir en équilibre à l'aide de câbles. C'était moins difficile que ce que j'aurais pensé, mais quand même très douloureux pour mes muscles qui ne sont pas habitués à forcer de la sorte.
Au loin, je vois Armin et Mikasa chuchoter en nous lançant des regards. De là où je viens, je n'ai pas l'habitude de leur parler beaucoup. Je sais juste que le petit blond est un ami de jeu vidéo à mon copain. Ils aiment bien jouer ensemble à Couter Strike, même si parfois ils finissent par se crier dessus. Mon Floch me manque affreusement quand j'y pense... Si ça se trouve, plus jamais je ne vais voir cette version de lui. Le grognon est tout ce qu'il me reste et je refuse de le laisser me filer sous les doigts.
-Tu peux retourner au dortoir si tu veux, déclare Floch qui vient de se placer à mes côtés, l'entrainement est fini pour aujourd'hui et il est préférable que vous restez tous les trois à l'écart des recrus.
Je tourne la tête vers lui pour sourire gentiment. Au loin, le soleil commence à se coucher, éclairant le ciel de sa douce lueur orangée.
-Est-ce que tu pourrais plutôt me faire une visite? Je n'ai pas sommeil.
-Pourquoi ferais-je ça?
-Par gentillesse et par espoir de me rafraichir les idées?
Floch pince les lèvres, visiblement découragé par cette idée. Après ce qui semble être un combat intérieur profondément violent, il me fait signe dans un soupir de le suivre, ce que je fais joyeusement. J'observe mon copain avec admiration quand ce dernier me fait visiter les dortoirs, ainsi que la cafétéria. Je suis certain qu'il s'agit de l'homme que j'aime et que je dois simplement lui rappeler...
-Cesse de me regarder comme ça, grogne-t-il, j'ai l'impression d'être un morceau de viande.
-Désolé. C'est juste que j'ai dû mal à détourner les yeux. Mon petit ami me manque terriblement.
Je m'attendais à une réplique désagréable, mais il se contente de continuer son trajet sans me regarder. C'est peut-être un bon signe? Le soleil a terminé sa descente à l'extérieur et désormais, l'obscurité plane. Floch allume sans difficulté une lampe à l'huile avant de pénétrer dans l'écurie. L'odeur intense de fumier de cheval me fait grimacer, mais je fais comme si tout allait et je suis le bel homme jusqu'à ce qu'il s'arrête près d'un équidé pour le caresser, l'air songeur. Je l'observe quelques minutes avant qu'il se décide à ouvrir la bouche :
-C'est vrai tout ce que tu dis ou c'est seulement une façon de te moquer de moi? Si c'est le cas, sache que je ne trouve pas ça drôle...
-Je te promets que tout ce que je dis est vrai. Tu as eu la preuve avec l'histoire des autres?
Floch soupire et lâche finalement la bête pour tourner ses petits yeux en amande vers moi. Je les ai toujours particulièrement appréciés.
-Ici, un homme qui sort avec un autre homme c'est très mal vu, déclare-t-il doucement, se faire publiquement accuser d'être un sodomite, surtout devant ses supérieurs c'est horrible. Tu m'as donc humilié en le faisant. C'est pour ça que j'étais très en colère.
-Je... je l'ignorais. De là où je viens, l'homosexualité est beaucoup plus acceptée. Il y a encore des imbéciles partout pour la juger, mais la plupart des gens sont très ouverts d'esprit sur le sujet. Toi et moi, on s'embrasse sans gêne en public et tu as déjà frappé dans les parties un garçon qui s'était moqué. J'étais fière quand c'est arrivé.
Floch sourit légèrement avant de se diriger vers une balle de foin pour s'y assoir, posant sa lampe à côté de façon à ce qu'elle ne tombe pas. J'hésite d'abord à le rejoindre, ignorant si j'en ai la permission, mais je finis par prendre place à ses côtés quand le garçon me fait signe de venir. N'est-ce pas un bon début?
-Ce « moi » dont tu parles, il ressemble à quoi? S'enquiert-il avec curiosité, j'ai l'impression que nous sommes très différents.
-Moi je trouve déjà que vous vous ressemblez... vous avez simplement une vie différente. Le Floch dont je suis amoureux est en grande admiration sur son chat, Draco. Il lui tient d'ailleurs un compte Instagram où il s'amuse à le costumer...
-Insta-quoi?
Les sourcils relevés, Floch ne comprend visiblement rien à ce que je raconte. J'oubliais qu'ici, la technologie ne semble pas aussi évoluée. Je n'ai vu aucun téléphone ou écran. J'ai l'impression d'être de retour à l'âge de pierre, ce qui est un peu déstabilisant.
J'essaie de lui expliquer comme je peux ce qu'est cette application ou même à quoi ressemble un téléphone. Il m'écoute avec fascination, posant de nombreuses questions sur le sujet qui semble l'intéresser. Pourquoi est-ce que j'ai l'impression qu'il ne me croit pas? Sa bouche est à moitié ouverte alors qu'il boit mes paroles.
-J'aimerais bien pouvoir avoir un téléphone, sourit-il en touchant son visage, on ne m'a jamais pris en photo, sauf pour l'armée. C'est quelque chose de très compliqué et souvent dispendieux.
-Pourtant, tu es magnifique et très photogénique. J'ai toujours trouvé que tu étais le plus beau.
Même avec le faible éclairage je vois ses joues rosir sous mon compliment. Pour moi, il est clairement celui que j'aime en un peu différent. Je le sais à mon cœur qui s'emballe quand je le regarde. L'an prochain, je comptais le fiancé juste après l'école. Marco m'a déjà aidé à acheter la bague que je la garde bien cachée dans le tiroir de ma commode. Est-ce que tout va redevenir normal ou pas? Si je peux être avec Floch, l'univers dans lequel je vis m'importe peu.
-Je n'ai pas l'habitude de me faire complimenter, avoue-t-il, au contraire même, les gens ont souvent tendance à ne pas m'apprécier, car j'ai une grande gueule. Je... j'ai toujours trouvé que tu étais le plus le gentil avec moi. Tu es le seul qui a essayé de m'intégrer un peu dans le groupe alors que les autres me rejetaient. Je ne me suis jamais senti à ma place ici. Toi, Eren, Armin, Mikasa, Connie et Sasha vous ne laissez personne vous égaler.
Il baisse les yeux pour jouer avec ses doigts, n'aimant visiblement parler de ce sujet. Ressentir cette douleur dans sa voix, c'est affreux. J'aimerais qu'il soit toujours joyeux et euphorique. Chaque fois que ses magnifiques yeux s'inondent de larmes, j'ai l'impression que mon cœur se fend.
Sans réfléchir et pour le consoler, j'agrippe avec délicatesse sa main. Contrairement à ce que j'aurais cru, il ne me repousse pas et ressert doucement le contact en souriant.
-Merci, souffle-t-il...
Ça faisait longtemps que je n'avais pas écris ici et pourtant, après une discussion avec TheKarcher78 j'ai eu un retour d'inspiration! Je m'excuse cependant de ne pas être égale dans les PDV... j'ai beaucoup de mal à écrire ceux de Livai alter égo.
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Univers parallèle ~Eruri/Jarco~
FanfictionHansi essaie de trouver un moyen de retransformer les titans en humain. Cependant, son expérience tourne mal et elle se retrouve propulsée dans un un univers parallèle avec Livai, Eren et Jean. Que vont-ils faire dans cet autre monde qui se trouve ê...